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La Prison d'Édimbourg

La Prison d'Édimbourg

Titel: La Prison d'Édimbourg Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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leur doctrine. Je pensai que le même secours qu’ils obtinrent me serait accordé, et que le Seigneur me délivrerait du piége où mes pieds avaient été surpris. Je répétai alors en moi-même ce que dit le roi prophète dans les 42 e et 43 e psaumes :
    – Pourquoi es-tu abattue, ô mon âme ! et pourquoi es-tu dans l’inquiétude ? espère au Seigneur, car je chanterai sa louange ; il est ma force, mon salut et mon Dieu.
    La pauvre captive, douée d’une grande présence d’esprit et d’une âme naturellement ferme et calme, fut encore fortifiée par sa confiance religieuse. Elle parvint à écouter la conversation de ceux entre les mains de qui elle était tombée. Elle n’en comprit pourtant qu’une partie, parce que de temps en temps ils baissaient la voix, qu’ils se servaient souvent de termes d’argot, et suppléaient par des gestes à beaucoup de réticences, selon l’habitude des gens de leur criminelle profession.
    – Vous voyez bien, Meg, disait Frank, que je sais tenir ma parole. Je n’ai pas oublié que c’est vous qui m’avez fait passer un couteau qui m’a aidé à sortir de la prison d’York : j’ai fait votre besogne sans vous faire une question, parce qu’un service en mérite un autre. Mais à présent que cette folle de Madge est endormie, et que Tom court après le cheval, il faut que vous me disiez quelles sont vos intentions et ce que voulez faire ; car, avec la passe de Jim-Rat, du diable si je touche à cette fille, et si je souffre qu’on y touche.
    – Vous êtes un brave garçon, Frank ; mais vous êtes trop tendre pour votre état. Votre bon cœur vous mettra dans l’embarras, je vous verrai quelque jour pendu sur le témoignage de quelqu’un qui n’aurait dit mot si vous lui aviez coupé le sifflet.
    – Et vous vous trompez : j’ai vu pendre plus d’un brave jeune homme pour avoir été un peu trop vite en affaires. D’ailleurs un homme n’est pas fâché d’avoir, pendant sa courte vie, la conscience en repos. Ainsi donc, dites-moi sur-le-champ ce que je puis faire pour vous en tout bien, tout honneur.
    – Je vais vous le dire, Frank. Mais d’abord buvez un verre de genièvre. Elle lui en versa un grand verre, qu’il vida tout d’un trait, en disant qu’il était excellent. Je vous dirai donc… mais encore un coup du flacon, Frank ; cela vous fortifiera le cœur.
    – Non, non ! quand une femme veut vous induire au mal, elle cherche toujours à vous griser. Au diable le courage des Hollandais ! Ce que je fais, je veux le faire avec connaissance de cause… et j’en durerai plus long-temps.
    – Eh bien donc, continua la vieille, renonçant à le faire boire davantage, vous saurez que cette fille va à Londres ?
    Ici la vieille parla d’une voix si basse, que Jeanie ne put entendre que le mot de sœur .
    – C’est fort bien, dit Frank, et qu’est-ce que cela vous fait ?
    – Ce que cela me fait ? si elle coupe la corde, il épousera cette autre !
    – Età qui cela fera-t-il mal ?
    – À qui ? à moi, vaurien ! et je l’étranglerai de mes propres mains, plutôt que devoir faire cette injustice à Madge.
    – À Madge ! Êtes-vous plus folle qu’elle de croire qu’il veuille épouser une échappée de Bedlam ? En voilà une bonne ! épouser Madge Wildfire !
    – Mais, gibier de potence, mendiant de naissance, voleur de profession, s’il ne l’épouse pas, ce n’est pas une raison, pour qu’il en épouse une autre, pour que cette autre prenne la place de ma fille, qui est devenue folle, tandis que je suis mendiante, et tout cela à cause de lui. Mais j’ai de quoi le faire pendre, et je le ferai pendre : oui, je le ferai pendre, répéta-t-elle en grinçant des dents avec l’emphase d’une rage diabolique.
    – Eh bien ! faites-le pendre, pendre et rependre, répéta Frank ; il y aurait plus de bon sens à cela qu’à vouloir nuire à deux pauvres filles qui ne vous ont fait aucun mal.
    – Aucun mal ! tandis qu’il épouserait cet oiseau en cage s’il pouvait jamais reprendre sa volée.
    – Mais comme il n’y a aucune apparence qu’il épouse jamais un oiseau de votre couvée, je ne vois pas pourquoi vous vous en mêlez, dit le voleur en levant les épaules. Je vais tout aussi loin qu’un autre quand il y a quelque chose à gagner, mais je n’aime pas à faire le mal pour faire le mal.
    – Et la vengeance ! dit la sorcière, la vengeance ! n’est-ce pas le meilleur morceau qui

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