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La Prison d'Édimbourg

La Prison d'Édimbourg

Titel: La Prison d'Édimbourg Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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ouverts sur ce qui pouvait jeter du jour sur les infortunes de sa sœur, quel compte vous rendit cette misérable de ma sœur et de son enfant ?
    – Elle ne voulut m’en rendre aucun. Elle me dit qu’Effie s’était enfuie un soir, au clair de la lune, avec son enfant dans ses bras, et qu’elle l’avait sans doute jeté dans le North-Loch, ou dans les carrières qui sont au voisinage d’Édimbourg, – ce dont, ajouta-t-elle, cette Effie est bien capable.
    – Et qui vous fait croire qu’elle ne disait pas la vérité ? lui demanda Jeanie en tremblant.
    – C’est que je vis Madge à cette seconde visite, et que je compris à ses discours que sa mère avait enlevé ou fait périr l’enfant, pendant la maladie de votre sœur. Il est vrai que ses propos sont toujours si décousus, qu’on ne peut y ajouter entièrement foi ; mais le caractère altier de sa mère prouve suffisamment qu’elle en est capable.
    – Et cela se trouve conforme à ce que dit ma sœur, ajouta Jeanie.
    – Une chose dont j’étais certain, c’était qu’Effie ne pouvait être coupable de cet acte de barbarie : mais comment pouvais-je la justifier ? Je tournais toutes mes pensées sur les moyens de la sauver. Je dissimulai mon ressentiment contre la vieille Murdockson : ma vie était entre ses mains, je m’en souciais peu ; mais de ma vie dépendait celle de votre sœur. Je me contraignis, je parus avoir confiance en elle, et, en ce qui me concernait personnellement, elle me donna des preuves d’une fidélité extraordinaire. Je ne savais trop d’abord quelles mesures prendre pour sauver Effie ; mais la fureur qui sembla animer tout le peuple d’Édimbourg lorsqu’on apprit le sursis accordé à Porteous, me fit concevoir le projet hardi de forcer la prison, d’arracher votre sœur innocente à l’injustice d’une loi sanguinaire, et d’assurer la punition du misérable qui avait ajouté de nouvelles tortures aux derniers momens de Wilson, comme si c’eût été un malheureux captif au milieu d’une troupe de sauvages cannibales. Je parcourus les groupes dans le moment de la fermentation, d’autres amis de Wilson en firent autant ; tout fut organisé, et je fus choisi pour chef de l’entreprise. Je ne me suis jamais repenti, je ne me repens pas encore de ce que je fis en cette occasion.
    – Puisse le ciel vous pardonner, s’écria Jeanie, et vous inspirer de meilleurs sentimens !
    – Soit, répliqua Staunton, s’il est vrai que je sois dans l’erreur. Mais j’avoue que, quoique disposé à coopérer à ce que je regardais comme un acte de justice, j’aurais désiré qu’on eût choisi un autre chef, parce que je prévoyais que les devoirs que j’aurais à remplir en cette qualité m’empêcheraient de m’occuper des moyens de pourvoir à la sûreté d’Effie. Je la vis pourtant un moment, mais sans pouvoir la décider à me suivre. Un de mes compagnons que j’avais chargé de veiller sur elle, lui fit de nouvelles instances, quand nous eûmes quitté la prison ; mais tout fut inutile, et il fut obligé de songer à sa propre sûreté. Tel fut au moins le récit qu’il me fit quand je le revis ensuite ; mais peut-être fut-il moins pressant que je ne l’aurais été, si je fusse resté près d’elle.
    – Effie a bien fait, s’écria Jeanie, et je l’en aime davantage.
    – Et pourquoi cela ?
    – Vous ne comprendriez pas mes raisons, monsieur, quand je pourrais vous les expliquer clairement, répondit-elle avec calme ; ceux qui ont soif du sang de leurs ennemis ne savent ce que c’est que la résignation à la Providence.
    – Mon espoir fut ainsi trompé une seconde fois, continua Staunton. Je pensai alors à sauver Effie par sa sœur. Vous ne pouvez avoir oublié tout ce que je fis pour vous y déterminer. Je ne vous blâme pas de votre refus ; je sais qu’il avait pour cause vos principes, et non une coupable indifférence ; mais il me mit au désespoir, parce qu’il ne me restait aucun moyen de venir à son secours. On me cherchait partout, je ne pouvais espérer d’échapper long-temps ; je quittai l’Écosse, je vins ici, je me jetai aux pieds de mon père, et mon désespoir obtint de lui un pardon qu’il est si difficile à un père de refuser au fils le plus coupable. J’y attendais dans des angoisses inexprimables le résultat du procès.
    – Sans rien faire pour la sauver ! dit Jeanie.
    – Jusqu’au dernier moment je me flattais d’une issue plus

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