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La Prison d'Édimbourg

La Prison d'Édimbourg

Titel: La Prison d'Édimbourg Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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rende cruel et implacable. – Renvoyez ce coquin curieux (montrant Thomas), et emportez toute votre essence de corne de cerf, ou votre meilleure recette contre l’évanouissement, et je vous expliquerai en deux mots la seule liaison qui existe entre cette jeune femme et moi. Il ne faut pas qu’elle perde sa réputation pour moi ; je n’ai déjà attiré que trop de malheurs sur sa famille, et je sais trop bien quelles sont les suites d’une réputation perdue.
    – Sortez, Thomas, dit le recteur au valet. – Et quand celui-ci eut obéi, il ferma la porte avec soin.
    – Eh bien, monsieur, ajouta-t-il d’un ton sévère, quelles nouvelles preuves de votre infamie avez-vous à me donner ?
    Son fils s’apprêtait à lui répondre, mais c’était là un de ces momens où ceux qui comme Jeanie Deans possèdent l’avantage d’un courage décidé et d’un caractère égal, peuvent exercer un véritable ascendant sur des esprits plus impétueux, mais moins fermes.
    – Monsieur, dit-elle à M. Staunton père, vous avez sans contredit le droit de demander à votre fils compte de sa conduite ; mais, quant à moi, je ne suis qu’une voyageuse, et je n’en ai aucun à vous rendre, parce que je ne vous dois rien, si ce n’est le repas que j’ai pris ici, et que ni pauvre ni riche ne refuse en Écosse, repas d’ailleurs que j’offrirais de payer, si je ne craignais de vous faire un affront, car je ne connais pas les usages de ce pays.
    – Tout cela est fort bien, jeune femme, reprit le recteur un peu surpris de ce langage, et ne sachant s’il devait l’attribuer à la simplicité ou à l’impertinence, tout cela est fort bien ; mais venons-en au fait. Pourquoi fermez-vous la bouche de ce jeune homme ? Pourquoi l’empêchez-vous d’expliquer à son père, à son meilleur ami, des circonstances qui paraissent suspectes, puisqu’il prétend pouvoir les expliquer.
    – Il peut vous dire tout ce qu’il voudra de ses propres affaires, répondit Jeanie avec assurance, mais je ne vois pas quel droit il peut avoir de parler de celles de ma famille sans mon consentement ; et comme elle n’est pas ici pour s’expliquer, je vous prie, en son nom, de ne faire à M. Georges Rob…, je veux dire à M. Staunton ou n’importe son nom, aucune question sur moi ni sur les miens, parce qu’il ne se conduira ni en chrétien, ni en homme d’honneur, s’il y répond contre mon gré.
    – Voilà la chose la plus extraordinaire que j’aie entendue de ma vie, dit le recteur en détournant les yeux de Jeanie, qui le regardait d’un air assuré, mais modeste, pour les porter sur son fils : – Et qu’avez-vous à dire, monsieur ? lui demanda-t-il.
    – Que je me suis trop avancé, monsieur : bien certainement je n’ai pas le droit de parler des affaires de la famille de cette jeune personne sans son consentement.
    – Fort bien ! dit le père en les regardant tour à tour d’un air de surprise ; je crains que cette affaire ne soit une des fautes les plus honteuses dont vous vous soyez rendu coupable, et j’exige que vous m’expliquiez ce mystère.
    – Je vous ai déjà dit, monsieur, répliqua son fils d’un air d’humeur, que je n’ai pas le droit de parler des affaires de la famille de cette jeune femme sans son consentement.
    – Et je n’ai point de mystère à vous expliquer, monsieur, ajouta Jeanie ; tout ce que je vous demande, comme à un ministre de l’Évangile, comme à un homme de bien, c’est de me faire conduire en sûreté jusqu’à la première auberge sur la grande route de Londres.
    – Je veillerai à votre sûreté, s’écria Georges ; vous n’avez pas besoin d’autre protection que la mienne.
    – Osez-vous parler ainsi en ma présence ! s’écria le recteur d’un ton irrité. Peut-être avez-vous l’intention de remplir jusqu’au bord la coupe de la désobéissance et du libertinage, en contractant un mariage obscur et honteux ? mais prenez bien garde à ce que vous ferez ; je vous en avertis.
    – Si vous craignez que ce ne soit avec moi, dit Jeanie, vous pouvez être bien tranquille. Vous me donneriez toute la terre qui est entre les deux extrémités d’un arc-en-ciel, que je ne voudrais pas épouser votre fils.
    – Il y a quelque chose de fort singulier dans tout ceci ! dit le recteur : suivez-moi, jeune femme.
    – Écoutez-moi d’abord, Jeanie, s’écria Georges ; je n’ai qu’un mot à vous dire. Je me fie entièrement à votre

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