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La Prison d'Édimbourg

La Prison d'Édimbourg

Titel: La Prison d'Édimbourg Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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d’avis sur ce que vous aurez à faire ; mais la maîtresse de l’auberge où la voiture de Stamford s’arrête, est une femme respectable ; je loge chez elle quand je vais à Londres, et je vous donnerai pour elle un mot de recommandation.
    Jeanie le remercia en lui faisant une de ses plus belles révérences, et lui dit qu’avec sa recommandation et celle de mistress Bickerton, maîtresse de l’auberge des Sept-Étoiles à York, elle ne pouvait manquer d’être bien reçue à Londres.
    – Je présume, lui dit-il, que vous désirez partir sur-le-champ ?
    – Si j’étais dans une auberge, monsieur, dans un endroit où je pusse m’arrêter, je ne voyagerais pas le saint jour de dimanche ; mais j’espère que, dans les circonstances où je suis, Dieu ne s’en trouvera point offensé.
    – Vous pouvez passer avec mistress Dalton le reste de la journée ; mais songez que je ne veux pas que vous revoyiez mon fils. Quels que puissent être vos embarras, ce n’est pas à un jeune homme comme lui qu’une jeune personne de votre âge doit demander des conseils.
    – Votre Honneur a bien raison. Je vous ai déjà dit que c’était sans le savoir que je me suis trouvée près de lui tout à l’heure. À Dieu ne plaise que je lui souhaite aucun mal ! mais tout ce que je désire, c’est de ne jamais le revoir.
    – Comme vous semblez une jeune femme d’un caractère sérieux, dit le recteur, vous pourrez assister aux prières du soir que nous faisons en famille.
    – Je vous remercie, monsieur, mais je doute que je puisse y être édifiée.
    – Quoi ! si jeune encore, seriez-vous assez malheureuse pour avoir déjà perdu le goût des exercices religieux ?
    – Dieu m’en préserve, monsieur ; mais j’ai été élevée dans la foi des restes souffrans de l’Église presbytérienne, et je ne crois pas pouvoir assister aux cérémonies d’un culte contre lequel mon père et tant de saints martyrs ont rendu témoignage.
    – Fort bien, fort bien, mon enfant, dit le recteur en souriant ; je suis ami de la liberté de conscience. Vous devriez pourtant songer que la grâce divine est une source inépuisable qui ne coule pas seulement en Écosse ; comme elle est aussi essentielle à nos besoins spirituels que l’eau à nos besoins terrestres, ses sources, différentes en qualité, mais également efficaces en vertu, se rencontrent abondamment dans toute la chrétienté.
    – Les eaux peuvent se ressembler, répondit Jeanie, mais la bénédiction n’est pas répandue sur toutes : il fallait les eaux du Jourdain pour guérir la lèpre du Syrien Naaman ; seules elles étaient sanctifiées pour sa cure, vainement se serait-il baigné dans le Pharphar et l’Abana, fleuves de Damas.
    – Sans entrer dans de longs détails sur le mérite de nos Églises, dit le recteur, je me bornerai à tâcher de vous convaincre qu’on pratique dans la nôtre la charité chrétienne, et que nous cherchons à assister nos frères dans leurs besoins.
    Il fit venir alors mistress Dalton, lui recommanda de prendre soin de Jeanie, et assura celle-ci que, le lendemain à la première heure, elle aurait un cheval et un guide sûr pour la conduire à Stamford. Il lui fit alors ses adieux d’un air de dignité affable, et lui souhaita une pleine réussite dans l’objet de son voyage, ne pouvant douter, ajouta-t-il, d’après les sentimens qu’elle avait montrés dans sa conversation, que le but n’en fût louable.
    La femme de charge reconduisit Jeanie dans son appartement. Mais celle-ci n’était pas destinée à passer la soirée sans nouvelles importunités de la part du jeune Staunton. Le fidèle Thomas étant venu sous quelque prétexte dans la chambre de mistress Dalton, glissa adroitement dans la main de Jeanie un papier qui l’informait que son jeune maître désirait la voir, et que toutes les mesures avaient été prises pour que leur conversation ne pût être interrompue.
    – Apprenez à votre jeune maître, dit tout haut Jeanie sans s’inquiéter des signes par lesquels Thomas cherchait à lui faire comprendre qu’il ne fallait pas mettre mistress Dalton dans le secret de cette correspondance ; apprenez à votre jeune maître que j’ai promis à son digne père de ne pas le revoir, et que je tiendrai ma promesse.
    – Thomas, dit mistress Dalton, d’après la livrée que vous portez et la maison dans laquelle vous servez, je croyais que vous auriez un emploi plus honorable que celui de

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