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La Prison d'Édimbourg

La Prison d'Édimbourg

Titel: La Prison d'Édimbourg Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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sheriff chargés de le mettre à exécution. Si vous étiez resté chez vous comme un homme honnête et tranquille, vous auriez eu la satisfaction de le voir. Mais vous êtes venu vous incarcérer vous-même. Pouvais-je vous en empêcher, mon garçon ?
    – Ainsi donc je ne puis ni voir Effie Deans, ni sortir d’ici ?
    – Non, voisin, non. Laissez la jeune fille songer à ses affaires, vous avez bien assez des vôtres ; et quant à votre sortie d’ici, c’est le magistrat qui en décidera. – Mais adieu, j’attends les charpentiers qui vont mettre une nouvelle porte à la place de celle qui a été brûlée la nuit dernière par vos honnêtes gens, M. Butler.
    Tout cela était non seulement très impatientant, mais alarmant. Il n’est nullement agréable de se trouver emprisonné, même sur une fausse accusation, et des hommes doués d’un courage naturellement plus ferme que Butler auraient pu en être inquiets. Il ne manquait pourtant pas de cette résolution que donne le sentiment de l’innocence, mais son imagination était facile à émouvoir, son tempérament délicat, et il était loin de posséder ce sang-froid dans le danger qui est l’heureux partage d’une santé robuste et d’une sensibilité moins susceptible. Une idée encore vague des dangers qu’il pouvait courir se présentait à ses yeux. Il essaya de se retracer tous les évènemens de la nuit précédente, dans l’espoir d’y trouver quelque moyen d’expliquer et de justifier sa conduite, car il ne doutait plus qu’il ne fut arrêté parce qu’on l’avait vu marcher à la tête de l’attroupement. Ce fut avec inquiétude qu’il reconnut qu’il ne pouvait citer aucune personne de sa connaissance qui eût été témoin des efforts qu’il avait faits plusieurs fois inutilement pour engager les factieux d’abord à ne pas le retenir, et ensuite à épargner les jours du malheureux Porteous. La détresse de la famille de Deans, la situation dangereuse d’Effie, le rendez-vous suspect où Jeanie avait promis de se trouver, et qu’il ne pouvait plus espérer d’interrompre, avaient part aussi à ses réflexions.
    Quelque impatient qu’il fût d’obtenir des éclaircissemens certains sur la cause de son arrestation, et d’être remis en liberté, s’il était possible, il fut saisi d’un tremblement involontaire, qui lui sembla de mauvais augure, quand, après être resté une heure dans cette chambre solitaire, il reçut ordre de comparaître devant le magistrat. On le fit sortir de la prison, escorté d’un détachement de soldats, et avec cet appareil de précautions qu’on a toujours si ridiculement soin de prendre après un événement qu’on aurait prévenu en les employant auparavant.
    On l’introduisit dans la chambre du conseil, nom qu’on donnait à la salle où les magistrats tiennent leurs séances, et qui était à peu de distance de la prison ; il s’y trouvait deux ou trois sénateurs de la ville qui paraissaient occupés à interroger un homme debout devant une table ronde couverte d’un tapis vert, au bout de laquelle ils étaient assis.
    – Est-ce là le prédicateur ? dit un des magistrats à l’officier de police qui amenait Butler. Celui-ci ayant répondu affirmativement : C’est bon, reprit le magistrat, qu’il attende un moment, nous nous occuperons de son affaire quand nous aurons expédié celle de cet homme. Elle ne sera pas longue.
    – Ferons-nous sortir M. Butler ? demanda l’officier de police.
    – Cela n’est pas nécessaire : qu’il reste où il est.
    On fit asseoir Butler entre deux gardes sur un banc au fond de la salle. Elle était grande et mal éclairée, n’ayant qu’une seule fenêtre ; mais, soit par hasard, soit par un calcul de l’architecte qui avait vu les avantages qu’on pouvait tirer d’un tel arrangement, le jour tombait précisément sur l’endroit où l’on plaçait les prévenus, tandis que le côté de la salle où siégeaient les magistrats était entièrement dans l’ombre.
    Butler examina avec attention le prisonnier qu’on interrogeait, dans l’idée qu’il reconnaîtrait peut-être en lui quelqu’un des principaux conspirateurs qu’il avait vus la nuit précédente. Mais, quoique les traits de cet individu fussent frappans, il ne put se souvenir de l’avoir jamais vu.
    C’était un homme d’environ cinquante ans, fort basané, ayant les cheveux coupés très près de la tête, légèrement bouclés et d’un noir jais,

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