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La Prison d'Édimbourg

La Prison d'Édimbourg

Titel: La Prison d'Édimbourg Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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pour un poste que je veux y occuper.
    – Un poste ! dites un poteau {56} pour y être bien fustigé.
    – Fustigé ! Votre Honneur : non, non, cela ne m’a jamais passé par la tête. Après avoir été condamné quatre fois à être pendu par le cou jusqu’à ce que mort s’ensuive, je ne suis pas un homme à fustiger.
    – Mais, au nom du ciel, qu’attendez-vous donc ?
    – Le poste de second porte-clefs, sauf votre bon plaisir ; car je sais qu’il est vacant. Quant au poste de bourreau {57} , il ne me convient pas ; je n’ai jamais pu faire mal à une bête, comment pourrais-je mettre à mort un chrétien ?
    – J’avoue, dit le magistrat, que je trouve dans votre détermination de rester en prison, quand vous pouviez en sortir, quelque chose qui parle en votre faveur. Mais, quand on vous ferait grâce de la vie, comment pouvez-vous vous imaginer qu’on vous confiera une place dans une prison, à vous qui avez su vous échapper de presque toutes celles d’Écosse ?
    – Sauf le bon plaisir de Votre Honneur, c’est une raison de plus pour me la donner. Si je connais si bien les moyens d’en sortir, il est vraisemblable que je connais aussi ceux d’empêcher les autres de les employer. Il faudrait être bien malin pour me retenir en prison contre mon gré ; mais il faudrait l’être encore plus pour en sortir malgré moi.
    Cette remarque parut frapper le magistrat ; mais il n’y répondit rien, et donna ordre qu’on reconduisît Ratcliffe en prison.
    Lorsque ce rusé coquin fut parti, le magistrat demanda au clerc du conseil ce qu’il pensait de son assurance.
    – Il ne m’appartient pas de parier, monsieur, répondit celui-ci ; mais si James Ratcliffe voulait tourner à bien, jamais il n’a passé par les portes d’Édimbourg un homme qui puisse être plus utile à la ville pour dépister les voleurs et les bien garder. Je crois qu’il faudrait en parler à M. Sharpitlaw.
    Après le départ de Ratcliffe, on fit avancer Butler près de la table pour l’interroger. Le magistrat fit son enquête avec civilité, mais de manière à laisser voir qu’il avait de violens soupçons contre lui. Butler, avec la franchise qui convenait à son caractère et à sa profession, avoua qu’il avait été présent involontairement au meurtre de Porteous ; et, sur la demande du magistrat, il détailla toutes les circonstances que nos lecteurs connaissent déjà, et dont le clerc rédigea un procès-verbal minutieux.
    Lorsqu’il eut terminé son récit, l’interrogatoire commença. C’est toujours une tache pénible et difficile que d’y répondre, même pour l’homme le plus innocent : il a beau chercher à mettre dans ses réponses de la précision et de la clarté, une erreur, un oubli, une ambiguïté, peuvent souvent prêter à la vérité même les couleurs du mensonge.
    Le magistrat remarqua d’abord que Butler avait déclaré qu’il retournait à Libberton quand il avait été arrêté par le rassemblement à West-Port ; et il lui demanda d’un air ironique s’il prenait ordinairement cette route pour aller d’Édimbourg à Libberton.
    – Non certainement, répondit Butler : je voulais passer hier par cette porte, parce que je m’en trouvais moins éloigné que de toute autre, et que l’heure de les fermer approchait.
    – C’est une circonstance fâcheuse, dit le magistrat. Vous prétendez n’avoir suivi que malgré vous le rassemblement ; vous avez été spectateur contraint de scènes qui répugnent à l’humanité, et surtout à l’habit que vous portez ; – n’avez-vous donc fait aucune tentative pour résister ou pour échapper à leur violence ?
    – Je ne pouvais résister à une multitude furieuse, et j’étais surveillé de trop près pour pouvoir m’enfuir.
    – Cela est encore fâcheux.
    Il continua à l’interroger avec décence et politesse, mais avec une raideur mêlée d’ironie, sur tous les évènemens qui s’étaient passés, et sur la figure et le costume des chefs de l’attroupement ; mais, quand il vit qu’il fallait endormir la prudence de Butler, s’il cherchait à le tromper, il revint, avec adresse sur des questions qu’il lui avait déjà faites, et demanda de nouvelles explications sur les détails les plus minutieux, sans découvrir aucune contradiction qui put confirmer ses soupçons.
    Enfin il arriva au chef mystérieux, Wildfire ; et, quand le magistrat prononça son nom pour la première fois, le clerc et lui

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