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La Prison d'Édimbourg

La Prison d'Édimbourg

Titel: La Prison d'Édimbourg Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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parlez pas si haut, dit-elle à Ratcliffe ; il y a quelqu’un là-bas.
    – Qui ? Robertson ? dit Ratcliffe.
    – Oui, là-bas. – Elle lui montrait du doigt les ruines de la chapelle et de l’ermitage.
    – Par Dieu ! il faut que je m’en assure. Attendez-moi !
    Jeanie ne le vit pas plus tôt s’éloigner, qu’elle reprit le chemin de Saint-Léonard, et elle le parcourut avec une telle rapidité, qu’aucun des limiers de justice qui étaient aux champs n’aurait été capable de la joindre. Dès qu’elle arriva à la ferme, ouvrir le loquet, entrer, fermer la porte, pousser les verrous, baisser une grosse barre de fer, tout cela fut l’ouvrage d’un instant, et cependant exécuté sans bruit. Elle s’approcha doucement de la porte de la chambre de son père, afin de s’assurer qu’il ne s’était aperçu ni de son départ, ni de son retour. Il n’était pas endormi, et elle l’entendit qui faisait cette prière :
    – « Quant à l’autre fille que tu m’as donnée, ô mon Dieu ! disait-il, pour être le soutien et la consolation de ma vieillesse, accorde-lui de longs jours sur la terre, comme tu l’as promis aux enfans qui honoreraient leurs père et mère ; veille sur elle dans l’ombre de la nuit, comme dans la clarté du jour, et fais voir que tu n’as pas tout-à-fait appesanti ton bras sur ceux qui te cherchent dans la droiture et dans la vérité. »
    Il se tut à ces mots, mais probablement il continua sa prière en esprit et avec ferveur.
    Jeanie se retira dans sa chambre, consolée par l’idée que, pendant qu’elle s’était exposée au danger, sa tête avait été protégée par les prières du juste comme par un bouclier. Sa confiance lui persuada que tant qu’elle serait digne de la bienveillance du ciel, elle s’apercevrait de cette protection ; une voix intérieure sembla lui dire en ce moment qu’elle était destinée à sauver la vie de sa sœur, maintenant qu’elle était sûre qu’elle était innocente du meurtre dont on l’accusait, et elle éprouva un calme auquel son cœur avait été étranger depuis l’arrestation d’Effie. Elle se mit donc au lit, sans oublier ses prières de chaque soir, qu’elle prononça avec une double ferveur à cause de sa récente délivrance, et elle dormit profondément malgré l’agitation de son cœur.
    Mais retournons à Ratcliffe, qui était parti comme un lévrier excité par le cri du chasseur, aussitôt que Jeanie lui avait montré les ruines. Le motif de sa course était-il d’aider ceux qui cherchaient Robertson à l’arrêter, ou de faciliter son évasion, c’est ce que nous ignorons ; peut-être ne le savait-il pas trop lui-même, et se réservait-il d’agir suivant les circonstances. Au surplus, il n’eut l’occasion d’exécuter ni l’un ni l’autre projet, car il ne fut pas plus tôt à la chapelle, qu’au détour d’un mur, il se vit appuyer un pistolet sur la poitrine, tandis qu’une voix aigre lui ordonnait, au nom du roi, de se rendre prisonnier.
    – Eh quoi ! c’est Votre Honneur, M. Sharpitlaw, dit Ratcliffe étonné.
    – N’est-ce que vous ? Dieu vous damne ! dit le procureur fiscal encore plus mécontent ; et qu’avez-vous fait de la prisonnière ?
    – Elle m’a dit qu’elle avait vu Robertson près de la chapelle, et j’étais accouru à toutes jambes pour l’arrêter.
    – Oh ! la chasse est finie ! nous ne le verrons plus cette nuit. Mais, s’il reste en Écosse, il faudra qu’il soit caché dans le terrier d’un lapin, si je ne le trouve pas… Rappelez nos gens, Ratcliffe.
    Ratcliffe les appela à grands cris, et tous s’empressèrent d’obéir à ce signal, car aucun d’eux ne souhaitait de rencontrer celui qu’ils cherchaient, et d’être obligé de se mesurer corps à corps avec un gaillard vigoureux et déterminé comme Robertson.
    – Et que sont devenues les deux femmes ? demanda Sharpitlaw.
    – Elles ont pris leurs jambes à leur cou, je soupçonne, répondit Ratcliffe ; et il fredonna cette fin de la vieille chanson :
    – « Ah ! jouez-lui : Décampez, ma fillette  :
    La voilà de mauvaise humeur. »
    – C’est assez d’une femme, dit Sharpitlaw, car, comme tous les coquins, c’était un grand calomniateur du beau sexe, – c’est assez d’une femme pour faire avorter le plus sage de tous les projets : comment pouvais-je être assez fou pour espérer que je réussirais dans le mien, en ayant deux femelles sur mes

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