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La règle de quatre

La règle de quatre

Titel: La règle de quatre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ian Caldwell
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sur l’ Hypnerotomachia est presque terminé. Comme promis, Les résultats de mes recherches bouleverseront les recherches historiques sur la Renaissance — ou toute autre période — cette année ou l’année prochaine. Avant de publier ces résultats, je voudrais m’assurer que le poste d’assistant est toujours disponible. Vous connaissez mon attachement pour Harvard. Il me sera toutefois difficile de repousser les offres que d’autres universités ne manqueront pas de me faire après la publication de mon article, offres qui commencent d’ailleurs à affluer.
     
    Paul la lit une deuxième fois, puis une troisième.
    — Il allait me voler mon mémoire, dit-il, le souffle coupé.
    Il recule d’un pas, s’appuie contre le mur.
    — Comment est-ce possible ? dis-je.
    — Il pensait peut-être que personne ne songerait à attribuer ce travail à un simple étudiant en licence.
    — Quand s’est-il proposé de taper ton texte ?
    — Le mois dernier.
    — Tu veux dire que ça fait un moment qu’il y pense ?
    Paul me lance un regard furieux en jetant le dossier sur le bureau de Stein.
    — C’est évident. Il écrit à tous ces gens depuis janvier.
    Le dossier contient une autre lettre, sous celles de Harvard et d’Oxford. Paul, qui en a repéré l’en-tête, s’en empare.
     
    Richard, j’espère que tu vas bien. Tu auras peut-être eu plus de chance en Italie qu’à New York. Si ce n’est pas le cas, nous savons tous deux dans quelle situation tu te trouves. Et nous savons de quoi Vincent est capable. Je suis persuadé qu’il a un plan, dans le cas où il ressortirait quelque chose de ce travail. Par conséquent, j’ai une proposition à te faire. Il y en a assez pour deux. J’ai décidé d’une répartition que tu trouveras sans doute équitable. Fais-moi signe rapidement pour que nous en discutions. Donne-moi tes numéros de téléphone à Florence et à Rome – Une faut pas compter sur le courrier en Italie. Je souhaite clarifier les choses le plus rapidement possible.  – B.
     
    La réponse, rédigée par une autre main, tient en quelques lignes au bas de la lettre, qui a été retournée à son envoyeur. Il y a deux numéros de téléphone et une note : Voici les numéros. Appelle après 18 h, heure d’Italie. Et Paul ? – Richard.
    Paul reste sans voix. Il fouille de nouveau le dossier, mais ne trouve rien. Quand je fais un geste pour le consoler, il me repousse.
    — Il vaudrait mieux prévenir le doyen, dis-je d’une voix hésitante.
    — Pour lui dire quoi ? Qu’on a fourré notre nez dans les affaires de Bill ?
    Tout à coup, une lumière vive éclaire fugitivement un mur de la bibliothèque, suivie du clignotement rouge et bleu d’un gyrophare. Une voiture de police roule doucement dans la cour du musée. Deux agents en sortent après avoir éteint le gyrophare. Une seconde voiture arrive en renfort.
    — Quelqu’un a dû les prévenir de notre présence ici, dis-je.
    La note de Curry tremblote dans la main de Paul. Il reste immobile, observant les ombres qui se précipitent vers l’entrée du musée.
    — Allez, viens ! dis-je en l’entraînant vers la rangée de rayons proche de l’autre sortie.
    Au même moment, la porte de la bibliothèque s’ouvre et le faisceau d’une torche électrique inonde la pièce. Nous nous recroquevillons dans un coin. Les deux policiers entrent.
    — Par là ! crie le premier en gesticulant dans notre direction.
    Je pousse brutalement la porte du fond. Paul se jette dans le couloir ; je le talonne. Nous avançons prudemment, le dos au mur, jusqu’à l’escalier qui conduit au rez-de-chaussée. Nous descendons en courant ; mais, dans le hall principal, la lumière d’une torche illumine le mur qui nous fait face.
    — Il y a un ascenseur de service en bas, dit Paul.
    Nous pénétrons dans la section asiatique du musée.
    Des vases et des statuettes reposent sagement derrière de fantomatiques panneaux de verre. Dans les vitrines, on a disposé des manuscrits chinois, ouverts, à côté d’objets mortuaires.
    — Par ici, chuchote Paul tandis que les pas nous rattrapent.
    Il me conduit dans un cul-de-sac, devant les portes métalliques de l’ascenseur de service, seule issue possible.
    Les voix s’approchent. Au pied de l’escalier, je distingue deux policiers qui avancent à tâtons dans le noir. Soudain, tout l’étage s’éclaire.
    — On a trouvé la lumière ! s’exclame un troisième

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