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La reine de Saba

La reine de Saba

Titel: La reine de Saba Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Halter,Marek
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richesse
et tu lui apprendras qui est la reine de Saba, qui était mon père et comment
j’ai vaincu aujourd’hui. Vous irez avec l’une des birèmes des seigneurs de
Kamna et Kharibat que nous avons capturées aujourd’hui, ainsi qu’avec une
barcasse d’or et d’encens. Demain, je dicterai une lettre. Les scribes la
traduiront et tu la remettras dans la main même de Salomon. Puis tu reviendras
me dire ce qu’il en pense.
     

 
     
     
     
     
     

Quatrième partie
     

1
Makka’h
    Elle avait
écrit sur le papyrus :
    Moi,
Makéda, fille d’Akébo le Grand, fille de Bilqîs, reine de Saba sous la paume
d’Almaqah, je te salue, Salomon, fils de David, fils de Bethsabée, roi de Juda
et Israël.
    Voilà
deux lunes qu’une tempête a détruit tes bateaux qui naviguaient sur la mer
Pourpre à la recherche du pays de Pount. Mes marins n’ont pu sauver qu’une
poignée d’hommes et rien de ta fortune. Ton serviteur Zacharias ben Nom, fils
d’Eliah, fils de Josué, m’a conté tes louanges. Il y excelle. En sage seigneur,
tu sauras récompenser l’agilité de sa langue.
    Permets
à Makéda, reine de Saba, de corriger ton savoir et celui de tes marins. Le pays
de Pount n’existe pas. Le royaume de l’or, des encens et de la myrrhe se nomme
royaume de Saba. Il va des déserts de l’aube, où surgit le sang du soleil si
précieux à Pharaon, jusqu’à la jungle du crépuscule, où il s’éteint. La mer
Pourpre miroite en son cœur telle une lame mortelle séparant les amants sur la
couche nuptiale, ou, selon l’humeur de notre dieu Almaqah, les unissant de sa
houle accomplie.
    Ton
serviteur Zacharias affirme que tu cherches le commerce de l’or et des parfums
de sacrifice pour satisfaire ta puissance et celle de tes prêtres. Ce commerce,
tu le trouveras ici, chez moi, selon l’abondance de tes désirs.
    En gage
de vérité, je t’envoie, avec tes marins et ton serviteur Zacharias, un Hébreu
qui vit dans notre royaume depuis le temps des pères de ses pères. Il connaît
notre langue et nos coutumes. S’il te plaît de l’interroger, il te dira qui
nous sommes. Je t’envoie aussi mon serviteur Tamrin. Il possède courage et
jeunesse. Lui saura te dire qui je suis, si tu en es curieux. Tu verras sur son
visage que la peau de notre peuple est noire. Cependant les dieux ont voulu
que, sous l’obscurité de notre apparence, notre sagesse possède la lumière du
bien et du juste. Elle sait rendre droit ce qui a été tordu.
     
    Le souffle
des fils de l’homme, qui saura quand il s’élève jusqu’au bleu du ciel ?
    Le souffle
des bêtes, qui peut être certain de le voir dans la poussière ?
     
    Ô roi
Salomon, puissant seigneur du royaume de Juda et Israël, moi, Makéda, reine de
Saba, je te salue et te souhaite une vie de mille ans.
    Makéda
revoyait sans peine le sérieux avec lequel Tamrin avait serré le rouleau de
cuir contenant la lettre sous sa tunique. Par prudence, A’hia et Zacharias en
conservaient chacun une copie en hébreu.
    Tamrin
s’était incliné, avait assuré avec enthousiasme qu’il accomplirait sa mission.
Il possédait aussi, dans l’intensité de son regard, une brûlure que Makéda
identifiait maintenant sans peine chez les hommes. Elle ne doutait pas que si
Salomon l’interrogeait, le beau et jeune Tamrin saurait trouver les mots qui
rendraient le roi de Juda et Israël curieux d’elle.
    Un peu
plus tard, les voiles de la birème et de la barcasse conquises aux traîtres de
Maryab s’étaient dissoutes dans l’horizon du nord avec une étonnante rapidité.
    Désormais
cela était loin. Beaucoup de choses s’étaient accomplies depuis. Elle n’était
plus à Sabas mais à Makka’h, ce port ennemi d’où étaient partis les bateaux des
traîtres de Maryab pour aller s’enflammer dans le piège qu’elle avait tendu. La
saison des pluies était arrivée.
    Pour la
première fois de l’année, la foudre zébrait le ciel, lourd de nuages de
ténèbres qui recouvraient en entier la mer Pourpre. Les rideaux gris de la
pluie ondoyaient sur l’eau, ainsi que sur les montagnes dressées derrière la
cité. Si les rues du port étaient encore sèches, la brise du large y soulevait
la poussière en tourbillons furieux et portait la fraîcheur moite et salée
annonciatrice du déluge.
    Debout sur
la minuscule terrasse de ce qui n’était pas un palais mais une simple maison de
marchand, Makéda laissait vibrer chaque coup de tonnerre contre sa poitrine.

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