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La Reine Sanglante

La Reine Sanglante

Titel: La Reine Sanglante Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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capitaine. »
    Buridan saisit avidement les deux parchemins, s’approcha de la torche qui éclairait cette scène, et le lut d’un regard.
    Ces parchemins ne portaient pas de date.
    Mais ils étaient ornés de la signature de Louis et du sceau royal.
    Le premier était ainsi libellé :
    « Mandons et ordonnons par les présentes à nos prévôts, chevaliers du guet et archers ou sergents de se mettre au service du porteur des présentes, et ce, sur sa réquisition, et de lui obéir exactement en ce qu’il leur ordonnera. »
    Le deuxième était ainsi libellé :
    « Mandons et ordonnons à tout chef de poste de l’une quelconque des portes de Paris d’avoir à laisser passer à toute heure, à tout guichetier ou gouverneur de l’une quelconque de nos forteresses et prisons d’avoir à laisser entrer à toute heure le porteur des présentes. »
    Buridan avait tressailli de joie en lisant ces deux parchemins. Ce qu’il pouvait en faire, il l’ignorait encore, mais à coup sûr, avec ces deux armes redoutables, il lui était permis d’espérer bien des choses. Il les plia donc et les cacha sous son buffle.
    Stragildo gardait une indifférence farouche.
    Buridan lui posa la main sur l’épaule.
    « Écoute bien ceci : si tu es chrétien, tâche de te réconcilier avec Dieu ; si tu as jamais su quelque prière, tâche de te la rappeler. Car je suis décidé à te tuer. Oh ! tu as le temps, ce n’est ici ni le lieu ni l’heure de ton exécution…
    – Ouf ! murmura Riquet.
    – Pourquoi pas tout de suite ? dit Bigorne.
    – Parce que j’ai une idée… je te l’ai dit. »
    Bigorne eut un geste qui signifiait clairement qu’il se méfiait des idées de Buridan. Stragildo, de son côté, en s’entendant dire qu’il ne mourrait pas tout de suite, eut un sourire qui en disait long sur ses intentions.
    Buridan ne fit attention ni au geste de Bigorne, ni au sourire de Stragildo. Il sortit de la pièce occupée par le sacripant et s’occupa de la nouvelle installation de Mabel et de Myrtille ; il eut avec elles un entretien où ils convinrent de leurs faits et gestes.
    Au point du jour, les quatre compagnons reprirent le chemin de Paris, Stragildo marchait au milieu d’eux. Il était solidement bâillonné. Ses mains étaient attachées. Pour qu’on ne vit pas que l’ex-gardien des fauves était bâillonné et garrotté, Buridan lui jeta sur le dos son ample manteau et ramena le capuchon jusque sur le visage.
    On franchit sans encombre la porte Saint-Honoré dont les deux tours se teintaient de rose au ciel levant. On traversa Paris et on arriva enfin à la Courtille-aux-Roses où Buridan avait résolu qu’on s’installerait de nouveau.

XLI
 
AU TEMPLE
    Le premier soin de Buridan fut d’enfermer son prisonnier en prenant cette fois toutes les précautions nécessaires pour qu’il ne pût s’évader. Par surcroît, le sacripant fut ligoté, aux poignets et aux chevilles, avec des chaînettes de fer que Bigorne arracha à une porte. On laissa pourtant assez de jeu à ces entraves pour que le prisonnier n’eût pas à souffrir et qu’il pût marcher. Enfin, il fut résolu que, d’heure en heure, on irait s’assurer que Stragildo ne se livrait à aucune tentative et que, la nuit, chacun monterait faction à tour de rôle devant la porte du caveau où il avait été jeté.
    Sur le soir, Buridan se prépara à sortir de la Courtille. Mais, alors, les quatre compagnons s’aperçurent que les environs, toujours si déserts, étaient étrangement animés. Des groupes nombreux allaient et venaient, se dirigeant, semblait-il, vers le Temple.
    Buridan remit sa sortie au lendemain.
    Mais, le lendemain, dès le matin, la même foule se porta encore du côté du Temple. Bigorne, envoyé en éclaireur pour voir ce qui se passait, revint au bout d’une heure en disant que les Parisiens, campés autour du Temple, chantaient, riaient, buvaient et ne s’interrompaient de cette occupation que pour pousser des cris de mort contre un homme que l’on jugeait à l’intérieur de la vieille forteresse…
    Cet homme, c’était le premier ministre de Louis X…
    Le procès d’Enguerrand de Marigny avait commencé !…
    Buridan se sentit pâlir…
    Tant que durerait le procès, c’est-à-dire qu’il y aurait foule autour du Temple, son projet n’était pas exécutable.
    Un jour se passa encore, puis un autre…
    Enfin, le soir du cinquième jour, comme la nuit tombait, les quatre compagnons virent

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