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La Reine Sanglante

La Reine Sanglante

Titel: La Reine Sanglante Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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Buridan, adoptons le plan de Bigorne, et montons là-haut. Mais pas un mot aux femmes. »
    Les quatre compagnons achevèrent donc l’ascension de la colline, rejoignirent Myrtille et Mabel et, après les premières effusions de joie, furent conduits à la chaumière où la jeune fille improvisa un dîner.
    Le reste de la journée s’écoula sans incidents notables.
    Seulement, Buridan mit sa mère et sa fiancée au courant des décisions prises : il y avait nécessité de se transporter plus loin. Le hameau du Roule fut choisi pour être la nouvelle demeure des deux femmes en attendant que Buridan pût les rejoindre pour toujours.
    Ce point réglé, il y eut entre Buridan et Myrtille radieuse, et Mabel rajeunie de vingt ans, force projets d’avenir. Seulement, Buridan évita de parler de Marigny et ne répondit qu’évasivement aux questions que lui posa la jeune fille.
    Pendant ce temps, Bigorne, Guillaume et Riquet organisaient le départ du lendemain.
    Le soir vint.
    Mabel et Myrtille s’enfermèrent dans leur chaumière.
    Les quatre compagnons s’installèrent dans une mauvaise cassine qu’un paysan mit à leur disposition moyennant un écu que lui octroya généreusement Buridan.
    Il fut entendu que chacun, à tour de rôle, monterait la faction aux abords de la roche ; on tira au sort l’ordre dans lequel cette faction devait être montée : le sort désigna Bigorne pour veiller jusqu’à dix heures du soir.
    Buridan en sa qualité d’amoureux se tournait et se retournait sur sa botte de paille sans parvenir à fermer les yeux.
    Au-dehors, le silence était profond.
    Ces vagues rumeurs, que les vents du soir soulèvent parmi les arbres d’une forêt, ne faisaient qu’accentuer le silence et berçaient les rêveries du jeune homme, en même temps qu’elles accompagnaient en sourdine l’harmonieux ronflement de Guillaume et de Riquet.
    Cela durait depuis quelque temps, lorsque la porte de la cassine s’ouvrit brusquement : une ombre parut et Bigorne prononça tranquillement :
    « Les voilà qui montent !
    – Alerte ! » fit Buridan, qui secoua les deux dormeurs.
    En un clin d’œil, tous furent dehors.
    « Venir nous interrompre au plus beau moment de notre somme, grogna Guillaume. Les sacripants me le paieront cher.
    – Oui, fit Riquet, insouciant, il s’agit de les envoyer dormir, à leur tour, du bon sommeil qui dure toujours, c’est même de la clémence de notre part, car… »
    Riquet n’eut pas le temps de développer sa démonstration. Un hurlement de douleur venait d’éclater dans la nuit : dans la même seconde, des ombres s’agitèrent, des cris éclatèrent, Riquet et Buridan étaient aux prises avec ceux qui montaient…
    « Arrière, truands ! » vociféra la voix de Valois.
    En même temps, Valois faisait cabrer son cheval. Buridan recula, en effet, la sueur de l’angoisse au front. Mais il se retournait contre un autre cavalier…
    Il y eut dans les ténèbres une mêlée terrible de chevaux et d’hommes, les poignards jetèrent de brusques éclairs, puis tout s’apaisa brusquement.
    Cela avait duré une dizaine de minutes.
    On put voir alors une ombre qui descendait à toute vitesse les rampes de la montagne et s’évanouissait au fond de la nuit, tandis qu’un sanglot de rage et une imprécation de douleur montaient jusqu’à Buridan.
    Cette ombre, c’était Valois qui fuyait.
    Valois avait tout à coup senti son cheval fléchir sous lui ; le cheval avait reçu un coup de dague dans le poitrail et tombait. Le comte se dégagea, l’épée au poing, livide, tremblant de fureur, et il se vit entouré de quatre hommes. Il était seul ! Ses compagnons avaient fui ou étaient morts !…
    Guillaume leva sa dague sur Valois qui, se voyant perdu, ne fit pas un geste pour défendre sa vie. Une main violente arrêta le bras de Guillaume et une voix gronda :
    « Fuyez, monsieur, fuyez !… c’est tout ce que votre fils peut faire pour vous !… »
    Valois reconnut la voix de Buridan !… Et, alors, avec une malédiction, il se jeta en arrière et se mit à fuir…
    Buridan et les siens se comptèrent alors ; aucun ne manquait à l’appel ; seulement Guillaume Bourrasque avait à l’épaule une forte estafilade, il saignait comme un bœuf et s’épongeait en grognant ; Buridan avait reçu un coup de dague dans le bras gauche ; quant à Riquet, assis sur une grosse pierre, il demeurait à demi stupide et tout étourdi d’un coup de masse

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