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La Reine Sanglante

La Reine Sanglante

Titel: La Reine Sanglante Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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roi ?
    – Je l’ai dit à vos gens, mais à vous, je vous dis que je viens de ma part…
    – De votre part ! murmura-t-il sourdement. Mais comment avez-vous pu entrer ici ?
    – Grâce à ce papier, dit Buridan, ou plutôt grâce au sceau royal dont la vue a suffi… »
    En même temps, il jeta sur la table l’un des deux parchemins qu’il portait sur lui.
    Mais ce n’était pas celui qu’il avait montré à l’officier du poste.
    Valois saisit avidement le papier, le parcourut d’un air étonné, puis :
    « C’est le roi qui vous a remis cet ordre ?…
    – Non, répondit tranquillement le jeune homme. J’ai saisi ce parchemin sur votre serviteur Stragildo, et, comme vous voyez, je m’en suis servi. »
    Valois respira… Son fils n’avait pas vu le roi ! Son fils ne venait pas de la part du roi !
    « Et ce Stragildo ? reprit-il d’une voix en apparence indifférente, vous le détenez prisonnier ?…
    – Non, dit Buridan avec la même tranquillité, Stragildo est mort ; je l’ai tué. »
    Cette fois Valois frémit d’une joie puissante. L’un après l’autre, avec une sorte de folie, Buridan jetait tous ses moyens de défense comme il avait jeté sa dague.
    Il s’approcha vivement d’un flambeau et présenta le papier à la flamme, tandis que, de sa main droite, il saisissait sa dague pour tenir Buridan en respect.
    Mais Buridan ne fit pas un geste ; il laissa le comte brûler le parchemin…
    « Je le tiens ! » gronda Valois en lui-même.
    En effet, Buridan s’était ainsi dépouillé de toutes ses armes offensives et défensives.
    « Parlez maintenant, dit Valois. Que me voulez-vous ?
    – Monseigneur, dit Buridan, je suis venu pour vous demander la vie et la liberté de trois hommes que vous détenez prisonniers dans les cachots du Temple…
    – Voyons… Quels sont ces trois hommes ?
    – C’est d’abord Philippe d’Aulnay…
    – Ah ! ah ! dit Valois, toujours souriant. Pour celui-là, mon maître, il me serait difficile de lui rendre vie et liberté, vu qu’il est trépassé !
    – Mort !… Philippe est mort !… »
    Une puissante douleur étreignit le cœur du jeune homme, et elle lui fut d’autant plus amère qu’il ne pouvait s’y livrer, qu’il devait garder toutes ses forces pour faire face à la situation…
    « Philippe d’Aulnay étant mort, quels sont les deux autres ?
    – D’abord le frère de Philippe : Gautier d’Aulnay. Est-il donc mort aussi ?…
    – Non, Gautier d’Aulnay n’est pas mort ; pas encore ; celui-là est réservé au supplice qui attend les blasphémateurs… Voyons donc le troisième ?
    – Enguerrand de Marigny. »
    Valois eut un étrange regard pour Buridan.
    « Comment, vous qui haïssez Marigny, qui l’avez provoqué, insulté publiquement et l’avez même poursuivi, l’épée au poing, sur le Pré-aux-Clercs, comment pouvez-vous demander la vie et la liberté de cet homme ?
    – Je veux sauver Enguerrand de Marigny, parce que je ne veux pas que sa fille pleure ; je ne veux pas qu’il y ait dans la vie de Myrtille cette douleur de la mort de son père sous la hache du bourreau.
    – Et si j’accepte ? Si je vais ouvrir le cachot de Gautier d’Aulnay, si je vais chercher Marigny dans la chapelle où il demande pardon à Dieu, au pied de l’autel, avant de demander pardon aux hommes, au pied du gibet, si je les conduis hors du Temple et que je leur dise : « Allez, vous êtes libres… », voyons, que ferez-vous pour moi ?
    – Monseigneur, dit Buridan, j’oublierai alors que vous êtes mon père, et le père que vous avez été. Si vous faites grâce, je fais grâce…
    – Et si je refuse ? rugit Valois.
    – En ce cas, monseigneur, j’irai trouver le roi dans son Louvre. Le roi me fera saisir et livrer au bourreau, je le sais. Mais, avant de me livrer, il aura entendu ce que j’ai à lui dire. Et voici, monseigneur, ce que je dirai au roi : « Sire, vous avez appris par moi, bien que je ne l’aie pas voulu, les crimes de votre épouse, Marguerite de Bourgogne. Vous détenez la reine prisonnière. C’est par ma faute, bien que la faute ait été involontaire. Il est donc juste, Sire, que vous appreniez aussi par moi que peut-être madame la reine est moins coupable que vous ne pensez. Oui, il y a une explication à la conduite de la reine, sinon une excuse. C’est qu’un homme, quand elle était jeune fille, quand elle habitait à Dijon le palais du duc de

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