Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Reine Sanglante

La Reine Sanglante

Titel: La Reine Sanglante Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
Vom Netzwerk:
retenant leur haleine.
    Où étaient-ils au juste ? Ils n’en savaient rien, mais ils avançaient toujours.
    Comme ils approchaient d’une maison d’assez belle apparence – apparence toute relative, bien entendu – à l’intérieur de laquelle ils voyaient briller des lumières, ils entendirent des pas, des voix nombreuses.
    Un groupe de truands venait à leur rencontre et il leur était impossible de l’éviter.
    Mais, arrivé devant la maison de belle apparence, le groupe s’arrêta, une porte s’ouvrit, un rai de lumière sortit de la porte ouverte, ils entendirent des exclamations, un rire large et sonore, des bruits d’escabeaux renversés, et ils virent aussi, grâce à ce rai lumineux, ceux qui venaient d’arriver et faisaient tout ce tapage, et une exclamation sourde jaillit des lèvres de Simon Malingre, terrifié.
    « Lancelot Bigorne ! »
    Ce disant, il se jeta à corps perdu dans un trou qui se trouvait juste là, entraînant Gillonne, aussi tremblante que lui, avec lui.

XIX
 
CE QUE DEVIENT LA MÉMOIRE D’ANNE DE DRAMANS
    Nous avons laissé Wilhelm Roller sur la berge de la Seine au pied de la Tour de Nesle, avec un coup de poignard dans le dos et un dans la poitrine : on se rappelle même que Stragildo avait laissé ledit poignard dans la blessure de la poitrine. Ce poignard avait été donné à Stragildo par Marguerite de Bourgogne. Le manche était en argent ciselé.
    Or, il y avait environ une demi-heure que Wilhelm Roller était étendu sans mouvement et en apparence sans vie, lorsqu’un quidam vint à passer malgré l’heure matinale.
    Cet homme, donc, errait lamentablement, lorsque, arrivé à la hauteur de la Tour de Nesle, il s’arrêta tout à coup et dit :
    « Tiens ! un mort ! »
    Il se dirigea aussitôt vers le cadavre que, tranquillement, il se mit à fouiller.
    Il n’y avait rien dans les poches du Suisse.
    L’homme, qui s’était agenouillé pour procéder à sa perquisition, se releva en poussant un soupir. Pendant quelques minutes, il demeura tout chagrin en contemplation devant cette trouvaille qui ne lui rapportait rien. Du bout du pied, il poussa les jambes du corps et murmura :
    « Il est bien mort. Mais d’autres que moi l’ont sans doute visité déjà. J’arrive trop tard. »
    Comme il disait ces mots, ses yeux tombèrent sur le poignard à manche d’argent et, avec un cri de joie, il retomba à genoux.
    « C’est bien de l’argent, fit-il, le pauvre diable ne m’a pas trompé ; je dirai une prière pour lui. »
    En même temps, il se mit à extraire le poignard de la blessure et examina attentivement le manche.
    « J’en aurai bien deux ou trois écus, peut-être un noble à la couronne. »
    À ce moment, Roller poussa un faible soupir et l’homme, se relevant précipitamment, recula de plusieurs pas dont chacun était accompagné d’un signe de croix. Cependant, comme le blessé continuait à demeurer immobile, l’homme reprit courage et, comme un gémissement s’échappait des lèvres de Roller, il se dit :
    « Peut-être qu’il n’est pas mort. Holà ! l’ami, ajouta-t-il en se rapprochant, si tu n’es pas mort, dis-le franchement. »
    Le blessé répondit par quelques paroles inintelligibles.
    Il se trouva que le pauvre hère qui venait de faire cette lugubre trouvaille n’était pas un méchant homme. Si bien qu’il se mit à puiser de l’eau de la Seine dont il aspergea la figure du blessé, lequel ne tarda pas à revenir à lui.
    « Que puis-je pour vous ? » demanda alors l’homme qui, ayant traîné Roller jusqu’à la tour, l’y avait adossé.
    Roller paraissait reprendre rapidement conscience de ce qui l’entourait et, à la question de l’homme, il répondit d’une voix assez distincte :
    « Si vous êtes chrétien, vous m’aiderez à marcher jusqu’à la première maison du pont et vous serez récompensé.
    – Je suis chrétien, répondit le gueux, et vous transporterai donc plus loin que le pont, s’il le faut. Et, quant à la récompense, ne vous en inquiétez pas, je la tiens déjà. »
    Roller comprit ou ne comprit pas le sens de ces paroles, peu importe. Il fit signe à l’homme qu’il le remerciait de son aide et, aidé par lui, il parvint à se mettre debout.
    Les deux hommes mirent deux heures à franchir la faible distance qui les séparait du pont, au moment où on décrochait les chaînes.
    Roller désigna d’un geste la maison où il voulait être conduit : c’était une

Weitere Kostenlose Bücher