Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Reine Sanglante

La Reine Sanglante

Titel: La Reine Sanglante Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
Vom Netzwerk:
une grosse roche qui le surplombe, et là, tu verras sans doute, soit Myrtille, soit… ma mère.
    – À Montmartre ! Saint Barnabé me soit en aide. C’est une bonne heure pour y aller, une autre heure pour revenir.
    – Eh bien ?…
    – Et dîner ? fit Bigorne.
    – Tu dîneras tout en marchant.
    – Tiens, au fait, cela peut s’arranger ainsi !
    – Et nous ! protesta Guillaume, en ouvrant des yeux terribles et en montrant les dents d’une double mâchoire qui eût fait honneur à un dogue.
    – Nous dînerons, sois sans crainte, fit Buridan. Tu vas donc te rendre à Montmartre, Bigorne, et tu leur diras que tout va bien, que je suis rentré dans Paris sans encombre et que j’espère les rejoindre sous peu de jours.
    – Je vais ! » répéta Bigorne qui, en effet, descendit aussitôt, et, s’étant assuré que nul ne guettait aux environs, s’élança dans la direction de la porte aux Peintres.
    Puis ce fut au tour de Riquet de sortir ; mais lui allait simplement aux provisions, mission qu’il jugeait très grave et dont il s’acquitta avec l’intelligence qu’on peut supposer.
    Les trois compagnons attaquèrent donc joyeusement les victuailles rapportées par Haudryot et se mirent à faire des projets d’avenir qui, le bon vin aidant, leur apparaissait nuancé des plus belles couleurs de l’arc-en-ciel.
    Comme ils finissaient. Bigorne rentra.
    « Déjà ! s’écria Buridan. Tu as été à Montmartre ?
    – Mon digne maître, je n’ai pas été à Montmartre pour la raison bien simple que je ne suis pas sorti de Paris – et je ne suis pas sorti de Paris pour cette autre raison non moins simple que la porte aux Peintres est fermée !
    « L’ordre ne vient pas du roi !
    « Mon digne capitaine, l’ordre est signé Valois.
    – Valois ! s’exclamèrent à la fois Buridan et les deux compères qui, cette fois, comprirent que la chose était grave.
    – Charles, comte de Valois ! affirma de nouveau Bigorne. La chose est claire. Valois veut nous empêcher de sortir le jour, mais il nous invite à sortir ce soir, à la nuit close.
    – Il nous invite ? glapit Riquet. Eh bien, nous n’avons qu’à refuser l’invitation ; nous sommes bien ici, je ne vois pas pourquoi nous franchirions les portes de Paris à l’heure où les honnêtes gens se dirigent vers les tavernes du Val d’Amour ou vers le tripot de maître Thibaut. »
    Buridan frémissait. Sa pensée s’exaspérait à chercher les causes de cet ordre bizarre donné par Valois.
    « Il nous invite, gronda-t-il, c’est évident, il nous invite à sortir… tout cela est arrangé pour nous, pour nous seuls !
    – À sortir ce soir, à la nuit close ! ponctua Bigorne.
    – Mes amis, dit Buridan, nous sortirons de Paris, non pas ce soir, à la nuit close, mais en plein jour, mais tout de suite, si nous pouvons. »
    Il était si pâle que Guillaume et Riquet frissonnèrent.
    « Voyons, dit Bourrasque, explique-nous ta logique. Tu me damnes avec tes airs de t’affaiblir de terreur.
    – Voici, dit Buridan, je ne sais quel pressentiment me mord au cœur, mais il me semble que Valois veut nous attirer sur la route de Montmartre…
    – Hi han ! approuva Bigorne.
    – Or, reprit Buridan, les portes de Paris seront fermées tout le jour ! C’est donc que, pendant la journée, il ne faut pas que je puisse sortir de Paris ?… C’est donc que… »
    Un geste terrible échappa à Buridan.
    « Eh bien, s’écria Guillaume, qui avait compris, si tu crois que ta Myrtille est menacée, courons-y à l’instant !… »
    Sans plus de paroles, les quatre compagnons s’apprêtèrent, s’armèrent et marchèrent droit aux remparts sans prendre la moindre précaution pour se cacher. Buridan était désespéré. Guillaume et Riquet étaient résolus. Bigorne était soucieux.
    Il s’agissait de trouver un moyen de franchir les remparts, de descendre dans le fossé sans se rompre les os, sans qu’ils fussent aperçus des archers qui veillaient sur la plate-forme des tours élevées de distance en distance.
    Quant à passer par une des portes de Paris, c’eût été une tentative folle : il eût fallu, pour cela, maîtriser tout un poste de gens d’armes, puis manœuvrer les chaînes du pont-levis, le tout en plein jour, c’est-à-dire que le premier cri poussé par un soldat du poste eût attiré une foule sur les fugitifs.
    « Suivez-moi », dit Bigorne, tout à coup.
    Sans observation, ils se mirent à

Weitere Kostenlose Bücher