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La Rose de Sang

La Rose de Sang

Titel: La Rose de Sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacqueline Monsigny
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commencer par la
diplomatie.
    —       Vous verriez ces
richesses. A Cuzco, amigos, il y a de l'or partout !
    —       Nous n'arrivons pas trop
tard, il en reste? s'inquiéta le sergent.
    —       Des montagnes, vous aurez
votre part, je vous l'assure !
    —       On est encore loin... ?
interrogea un soldat andalou.
    —       A peine quatre heures de marche, n'est-ce
pas compañeros ? affirma le prince en se retournant vers son groupe qui fit
entendre un « si » massif.
    On
délibérait parmi les Espagnols. Les quatre heures de marche annoncées par
Fulvio représentaient au moins, Zéphyrine le savait, cinq jours ardus.
    —       Ce que nous convoyons
appartient au capitaine Pizarro, reprit Fulvio, et je ne
peux en disposer. En revanche, j'ai quelques pierreries, si vous acceptiez,
nous pourrions faire un loyal échange contre vos chevaux... Qu'en dites-vous,
camarades ?
    Fulvio connaissait
l'âme humaine. A la vue des émeraudes diamants et rubis qu'il leur tendait, les
conquistadors mirent pied à terre. Ils étaient décidés à tout s'approprier. Les
yeux brillants ils regardaient les pierreries, jamais ils n'en avaient vu
d'aussi grosses.
    —       Oh ! pardon !
    Fulvio
fit un geste maladroit. Tout roula sur le sol. Les soldats se précipitèrent à
genoux pour ramasser cette fortune. Sur un clin d'œil de Fulvio, ses compagnons
firent jaillir les massues qu'ils tenaient sous leurs capes. Quatre furent
proprement assommés. Les autres, plus coriaces, résistaient. Fulvio les menaça
de son arquebuse.
    —       Mains en l'air, amigos...
    —       Sang dieu ! Superbe !
applaudit Gros Léon en battant des ailes.
    Ligotés,
bâillonnés, traînés dans un taillis, Fulvio et ses compagnons déshabillèrent
les Espagnols. On se vêtit comme eux en un tournemain, même Pando-Pando.
    —       Ma proposition tient
toujours, amigo, dit Fulvio en prenant le casque et le pourpoint du sergent.
Nous faisons un loyal échange...
    —       Hon... loyal..., grogna
l'Espagnol sous son bâillon.
    Fulvio
desserra un peu ses liens.
    —       Je laisse à cinquante
pieds sur ce talus un couteau pour vous délivrer et ces pierreries pour 1' «
achat » de vos chevaux et de vos vêtements.
    —       Caramba...! Tu n'es pas un
soldat espagnol, salopard!
    —       Pourquoi me parles-tu
ainsi, amigo? fit Fulvio d'un air peiné. Dans une heure, quand vous aurez
réussi à vous délivrer avec vos camarades, je vous conseille de ne rien conter
de votre aventure, surtout quand vous arriverez au Cuzco, le capitaine Pizarro
n'aimerait pas que de « fidèles » soldats aient cherché à le voler...
    —       Quel est ton nom, salopard
?
    —       Hernando de Soto ! lança
Fulvio avec un grand rire.
    Il
fallut convaincre Pando-Pando de monter à cheval. L'Inca, effrayé, refusait.
Fulvio le hissa de force sur la selle et flanqua une tape sur l'arrière-train
de l'animal.
    —       C'est ainsi que mon père
m'a appris ! C'est ainsi que je ferai avec Luigi, déclara le prince.
    Zéphyrine
ne lui répondit pas. Elle était mécontente qu'il ait mêlé le nom de son ami
Soto à cette affaire. La petite troupe galopa jusqu'au coucher du soleil.
Refusant les rênes, Pando- Pando se tenait à la crinière du cheval. Il prenait
très vite goût à ce moyen de locomotion. On avait attaché la panière de Luigi
sur une selle. Il riait de joie, adorant le galop. Quant aux lamas,
Bois-de-Chêne et Piccolo leur asticotaient les jambes pour les faire avancer
plus vite.
    Le
soir à l'étape, Zéphyrine ne desserra pas les dents pendant le souper.
    —       Monseigneur ne craint-il
pas que les Espagnols nous dénoncent? interrogea Paolo en avalant son brouet de
maïs.
    —       Je jurerais qu'à l'heure
qu'il est ils n'ont fait aucun partage et se sont tous massacrés.
    On
éteignit les braises et on alla dormir.
    —       Ma Salamandre est-elle
souffrante ? demanda Fulvio.
    Il
prenait Zéphyrine contre lui.
    —       Pourquoi avez-vous nommé
Soto? reprocha Zéphyrine.
    —       Pourquoi cela vous
ennuie-t-il tant ? rétorqua Fulvio.
    —       Parce qu'il s'est montré
bon ami, je ne voudrais pas qu'il ait des ennuis à cause de nous.
    —       Seulement pour ça ?
    Au
clair de lune, Fulvio se penchait en regardant Zéphyrine. Elle soupira. Malgré
leurs retrouvailles passionnées, les vieux reproches n'étaient pas

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