Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Rose de Sang

La Rose de Sang

Titel: La Rose de Sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacqueline Monsigny
Vom Netzwerk:
n'étions pas en très bons termes avec
Cortés.
    —       Ah ! bah, voici du
nouveau...
    —       Je dois vous avouer,
Fulvio, qu'il me fit des avances sur le bateau. Pour les faire cesser
définitivement, je lui brisai un pot sur la tête. Vexé dans son orgueil, il
m'en voulut toujours, mais ne recommença plus !
    Sur
ces mots, Zéphyrine piqua son cheval, laissant Fulvio époustouflé.
    Après
trois jours de chevauchée depuis Panama, les princes Farnello, leur escorte et
les lamas (qui avaient résisté à la traversée) gagnèrent Nombre de Dios sur la
mer Ténébreuse. C'était une vraie foire sur la plage. De nombreux vaisseaux
débarquaient hommes et matériel. Les baraquements poussaient comme des
champignons.
    Fulvio
avait hâte de gagner à dix lieues au nord la baie de l'Opale où il avait laissé
ses hommes et sa galère. S'il avait été seul, il aurait galopé jusque-là, mais
ses compagnons étaient moulus. Luigi avait faim. Contre un plat d'or, Fulvio
obtint d'un officier une baraque crasseuse pour passer la nuit.
    Tandis
que Zéphyrine, en compagnie de Pluche, lavait le petit Luigi, Fulvio marcha sur
le bord de l'eau, Gros Léon au-dessus de la tête. Il faisait rebondir des
pierres plates à la surface des flots. Que Zéphyrine avait-elle voulu dire en
lui lançant qu'elle avait résisté à Cortés ?
    Méfiant,
le Léopard ne voulait pas foncer dans le piège de la Salamandre. Il la
connaissait, cette roublarde, l'aimait, mais resterait le maître.
    Fulvio,
énervé, allait faire demi-tour pour revenir au baraquement, lorsqu'il aperçut
une rixe entre soldats. Un géant se battait seul contre dix hommes pris de
boisson.
    —       Sacripant ! Sympathie !
croassa Gros Léon en volant à tire- d'aile vers la bagarre.
    Fulvio
suivit le choucas.
    —       Bousus ! Cornus ! Cocus !
Par les couilles de saint Médard, bandes de malotrus, j' vais vous découdre le
cul !
    Le
prince Fulvio ne connaissait qu'un être au monde pour s'exprimer de cette
façon...
     
    —       Regardez qui je vous
amène, Zéphyrine ! dit Fulvio.
    —       La Douceur... Oh ! mon La
Douceur.
    Zéphyrine
se jetait au cou du géant. Au lieu de dormir, on parla une bonne partie de la
nuit. La Douceur racontait très simplement son odyssée.
    Arrivé
à Barcinona, il avait cherché partout le prince parmi les galériens. Comprenant
qu'il était sur une fausse piste, il avait gagné Séville, trouvé le message de
Zéphyrine à la cathédrale.
    Il
n'y avait plus de départ dans cette ville, il avait réussi à se faire embarquer
sur une caraque à Cadix.
    Après
une traversée éprouvante avec une longue escale à Hispaniola, La Douceur venait
de débarquer à la Castille d'or.
    Avec sa charmante
naïveté, le géant ne s'étonnait pas de retrouver si facilement ses maîtres. Il
était parti rejoindre mam'zelle Zéphy, c'était fait, tout allait bien !
    On
lui demanda des nouvelles de l'Europe.
    «
Dame, y s'en était passé des événements. Depuis son évasion manquée en
moricaud, François I er avait accepté d 'épouser Madame
Eléonore, sœur de Charles Quint. Pour recouvrer son trône et la
France, le roi s'était trouvé dans l'obligation
d'échanger ses enfants, le dauphin François et le jeune prince Henri [156] contre sa liberté. Il avait dû signer le traité de Madrid, promettant notamment
la Bourgogne et une rançon de deux millions d'écus d'or à " Charles qui
triche ".
    «
Sitôt passé les Pyrénées, " François qui rit ", avec la bénédiction
des évêques, avait déchiré ce papier, arguant que ce traité, lui ayant été
arraché sous la contrainte, n'était pas valable ! »
    Parler
de la France troubla Zéphyrine.
    Si
loin, si longtemps, elle avait presque oublié sa patrie. Tous ces événements
lui semblaient un rêve. Pourtant elle pensait avec tristesse aux petits princes
de France, innocentes victimes dans leur prison de Sepulveda.
    —       Je me demande quel peut être l'idiot de
l'entourage de François I er qui a eu l'idée saugrenue de le faire évader en moricaud ? lança Fulvio avant
de s'allonger pour la nuit.
    —       C'était moi, Messire !
rétorqua Zéphyrine d'un air pincé.
    Fulvio
éclata de rire.
    —       Toi... Divine Zéphyrine...
J'aurais dû m'en douter! Mon inventive Salamandre ! Ne sois pas vexée, demain,
si tout va bien, tu auras une surprise !
    Il
la prit dans ses bras et ils s'endormirent sans reparler d'autre

Weitere Kostenlose Bücher