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La Rose de Sang

La Rose de Sang

Titel: La Rose de Sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacqueline Monsigny
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éteints. Le
plus injuste était cette fixation sur Soto, le seul avec qui il ne s'était rien
passé.
    —       La prochaine fois, je citerai le capitán Cortés ! lança Fulvio.
    Exaspérée,
Zéphyrine lui tourna le dos et s'endormit sans aucun rapprochement physique.
    On
galopa pendant plusieurs jours. Au fur et à mesure que le petit groupe
remontait vers le nord, on croisait des soldats qui rejoignaient, de plus en
plus nombreux, la conquista. Fulvio en imposait sous son casque et dans son pourpoint de sergent. Il cessa
de se faire passer pour Soto, déclara se nommer (Dieu sait pourquoi) Julián
Spinoso de Cordoue, et retourner à Panama sur ordre de Pizarro.
    —       Etes-vous satisfaite de
Julián Spinoso, tesoro mio ? demanda Fulvio le soir à l'étape.
    Zéphyrine
ne put s'empêcher de rire. Ils se réconcilièrent amoureusement sur les peaux de
guanaco.
    Tout en
chevauchant, Zéphyrine parla de son souci avec demoiselle Pluche : Fulvio
demeurait jaloux.
    —       Lui avez-vous dit la
vérité, Madame? s'inquiéta Pluche.
    —       Grand Dieu, non ! fit
Zéphyrine.
    —       Eh ! bien, mentez-lui !
    —       Comment cela, ma bonne
Arthémise ?
    —       Toute savante que vous
êtes, ma petit Zéphy, il y a des tas de choses, autres que le grec, les
sciences et le latin, que vous avez bien besoin d'apprendre.
    —       Lesquelles, ma Pluche ?
    —       Son orgueil masculin a
besoin d'être rassuré ! susurra Pluche en regardant le prince qui chevauchait
en tête. Racontez- lui que Cortés chercha à vous séduire, mais que,
intransigeante, vous l'avez assommé, que sais-je? Vous ne manquez pas
d'imagination, Madame. Retournez la situation et accusez-le... Je crois savoir,
par Bois-de-Chêne, que Monseigneur ne s'est pas gêné avec votre « amie »
Malitzin !
    Zéphyrine
remercia la sage Pluche de ses bons conseils et décida d'attendre le moment
favorable pour « attaquer l'homme de sa vie ».
     
    Avec
Fulvio pour chef, le voyage paraissait plus facile. Autant la descente avait
été une épreuve pour Zéphyrine, autant la remontée du pays à cheval était
aisée. Après des jours de chevauchée, on arriva en vue de Tumbez. Un drame
attendait les voyageurs. Dans un pillage, l'épouse de Pando-Pando avait été
tuée, sa maison brûlée par la soldatesque ivre, ses lamas égorgés. La plupart
des habitants du port avaient fui l'envahisseur qu'ils avaient si gentiment
accueilli.
    Fulvio
et Zéphyrine respectèrent le chagrin de leur ami inca. Celui-ci voulait
repartir vers Machu Picchu pour se mettre au service de Manco et se venger des
Espagnols.
    Fulvio
et Zéphyrine l'en dissuadèrent.
    Si
Pando-Pando partait seul sur les routes infestées de soldats, c'était le
condamner à mort.
    —       Viens avec nous,
Pando-Pando.
    L'Inca
se laissa convaincre par Zéphyrine.
    Un
brigantin quittait Tumbez. Contre une poignée de diamants, le capitaine accepta
de prendre les sept passagers plus le bébé, Gros Léon, les chevaux et quatre
lamas à son bord.
    L'Océan
était vraiment pacifique. Un vent très doux amena le vaisseau douze jours plus
tard en vue de Panama. La ville avait encore grandi en monuments et animation.
    Chaque
jour déversait de nouveaux colons et conquistadors. Zéphyrine remarqua que ce «
traître » de Fulvio allait en catimini au palais du Gouverneur interroger des
gardes. La belle Malitzin et Cortés étaient repartis depuis longtemps pour les
Mexicas.
    On
logeait dans une auberge. On acheta des tenues propres. Zéphyrine jouant avec
Luigi pensait à son arrivée ici, à sa solitude morale, à son chagrin. Elle
avait gagné. Ramenant enfant et mari. Luigi grandissait, il commençait à dire
ses premiers mots.
    —       Mama... papa.
    Comme
son père, il était volontaire, charmeur et rieur. Zéphyrine songeait à sa sœur,
Corisande, sa grenouille jolie, son cœur de mère se serrait. Pauvre petite
qu'elle avait dû abandonner pour courir après son père et son frère.
    Obéissant
à Cortés, le gouverneur avait fait défricher par les esclaves indiens une route
dans la jungle. Il y avait toujours moustiques et marais pestilentiels.
Zéphyrine raconta à Fulvio comment elle avait failli mourir enserrée par le
boa.
    —       Cortés vous sauva la vie
avec sa grande épée, sans doute ? se moqua Fulvio.
    Zéphyrine
prit un air très doux.
    —       Non, c'est le chef des
Cimarons. Vous savez, Fulvio, nous

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