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La Rose de Sang

La Rose de Sang

Titel: La Rose de Sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacqueline Monsigny
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jeune femme.
    —       Soyez raisonnable, ma bonne Pluche !
    Zéphyrine
cherchait à se dégager.
    —       Raisonnable!... Je voudrais bien vous y voir, Madame protesta Pluche. Aaah ! mon pauvre
cœur... !
    Zéphyrine
profita de ce que Pluche déversait ce qui lui restait dans
l'estomac pour se dégager et retourner vers la porte.
    —       Où est Gros Léon ? s'inquiéta-t-elle avant de sortir.
    —       Dieu seul le sait... Aaah ! C'est lui qui a ouvert le sabord
de son bec..., l'enragé... Aaaah! Il a filé... pendant le souper... Oooh ! mon
cœur, je vais mourir !
    Dans
le couloir, Zéphyrine aperçut des ombres. Elle les appela :
    —       Vite,
venez nous aider ! Il me faut un carpintore.
    —       Pas le temps, Señora, cria un contremaître, allez là-haut...
    Il
désignait le château arrière. Il fallait sortir à l'air libre, ramper le long
de la galerie, sous les paquets d'eau qui balayaient le pont.
    A
chaque instant, Zéphyrine pensait que le vent allait l'arracher aux balustrades
auxquelles elle se retenait pour la jeter dans les flots déchaînés.
    Des
cris retentissaient dans la mâture. Parfois, une vergue se brisait, entraînant
dans sa chute l'homme qui s'y trouvait. Zéphyrine n'avait même pas le temps de
plaindre le malheureux. Au-dessus de sa tête, dans le ciel noir troué par des
éclairs de plus en plus violents, les nuages galopaient, s'amoncelaient.
    Accrochée
à un cabestan, Zéphyrine essaya de reprendre son souffle. Affolée par les
éclairs, assourdie par les coups de tonnerre, elle sursautait, trempée. Les
yeux brûlés par le sel, elle cherchait à scruter l'horizon pour voir si elle
apercevait les autres vaisseaux de la flota, mais elle ne voyait rien que des
vagues à la hauteur vertigineuse qui déferlaient en mugissant.
    Chaque
fois que le galion plongeait de la proue, elle avait l'impression qu'il
ne pourrait jamais se redresser. Pourtant, courageusement, le
vaisseau remontait sur la crête des vagues, il paraissait s'y
suspendre un court instant et redescendait dans des creux de trente pieds.
    Zéphyrine grimpa à quatre
pattes l'échelle de coupée montant au gaillard et
arriva avec un paquet d'eau de mer vers le retranchement de la dunette.
    Emportée par le déferlement de l'eau, elle se rattrapa à ce qu 'elle put. C'était la jambe bottée de
Cortés. Il la remit debout avec un juron.
    —       Mordieu
! Que faites-vous ici ? hurla-t-il pour couvrir la bourrasque.
    Zéphyrine
reprit son souffle pour répondre sur le même ton.
    —       Crénom
! Les sabords de votre chambre et de la mienne ont cédé. L'eau embarque de
partout !
    Cortés fit signe
qu'il avait compris, il se retourna vers un jeune lieutenant qui avait la mine
grise et l'air terrorisé.
    —       Octavio, trouve un carpintore, fais réparer chez la Señora, chez moi ensuite.
    Le lieutenant ne
paraissait pas vouloir quitter son abri.
    —       Fais
ce que je te dis... Ramènes-en un ou je t'attache au beaupré.
    Cette menace fit
merveille. Le dénommé Octavio quitta la galerie sous les paquets d'eau pour se
perdre dans la bourrasque du deuxième pont.
    Zéphyrine reprit
son souffle. Elle regarda autour d'elle. Outre Cortés, un capitaine, quatre
lieutenants, Cristobal, il y avait aussi Pedro de Cadix Le pilote major criait
ses ordres au timonier juste en dessous de lui. Bien que recouvert d'un dais de
bois doré, qui pour l'instant résistait par magie, le poste de la dunette
était, comme dans tous les galions, à l'air libre. Cet endroit, pourtant, au
centre du gaillard arrière du navire, était quelque peu protégé du vent par le
haut balcon entourant la poupe.
    Cortés entraîna
Zéphyrine s'abriter contre le mât d'artimon.
    —       C'est
dangereux d'être venue... Tu es indomptable! murmura-t-il avec un regard pour
la chemise collée sur les seins de Zéphyrine.
    Elle tira la mante
dégoulinante devant sa gorge et cria :
    — Je n'avais jamais
vu de tempête comme cela...
    —       Ce
n'est pas une tempête ordinaire, dit Cortés, l'air soucieux.
    Pedro de Cadix
s'approchait.
    —       Votre Grandeur,
j'en ai entendu parler par les indigènes, je crois que c'est un huracan [93] !
    Cortés et Pedro se
signèrent.
    —       Dieu
te guide, Pedro ! fit Cortès.
    La dunette dominait
le poste de timonerie.
    Un homme était
accroché à la « manuelle ».
    L'heure était si
grave que Pedro de Cadix descendit prendre

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