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La traque d'Eichmann

La traque d'Eichmann

Titel: La traque d'Eichmann Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Neal Bascomb
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faisait le bon choix. Le lendemain, Diamant prit le train à Vienne pour se rendre à Linz.
    Ce bel homme aux manières suaves jouait souvent les séducteurs pour l’équipe de la Haganah en Autriche cxlix . Avec ses yeux bleus et sa belle moustache, il se tirait de toutes les situations avec aisance et grâce. Dans des circonstances différentes, il aurait pu devenir un grand acteur de théâtre – mais il était né dans une famille juive de Katowice, dans le sud de la Pologne, en 1923. À 11 ans, il volait des swastikas sur les Mercedes garées devant le consulat d’Allemagne. Adolescent, il avait vu des nazis s’en prendre à des réfugiés juifs et s’était juré qu’il ne connaîtrait jamais leur sort. À 18 ans, il était allé vivre à Varsovie avec sa famille ; là, il s’était enrôlé dans la résistance clandestine. Quand les nazis avaient nettoyé les ghettos, Diamant avait fui la ville avec de faux papiers aryens – mais il n’avait pas pu sauver sa famille. À 21 ans, il s’était retrouvé en Autriche où il aidait des Juifs à s’enfuir en se faisant passer pour un certain D r  Janowski, médecin dans un hôpital de Graz. De là, il était passé en Hongrie, où il avait acheté des armes pour la Résistance et saboté des trains allemands transportant des munitions. Arrêté à l’occasion d’une descente de police près de la frontière, il avait été envoyé à Auschwitz où, par chance, il avait pu se faire passer auprès des gardes pour un Polonais.
    Après la guerre, Diamant était venu à Vienne afin de travailler pour la Haganah. Il avait su gagner la confiance de l’épouse d’Eichmann à Altaussee, et avait courtisé plusieurs de ses maîtresses. Mais il s’était donné tout ce mal pour rien. Vera Eichmann avait bien retenu sa leçon, et elle n’avait jamais laissé échapper un renseignement sur l’endroit où se trouvait son mari – ni même confirmé qu’il fût en vie. La piste des maîtresses s’était révélée pareillement décevante, aucune d’elles ne possédant une photographie de son ancien amant.
    Cette fois, songea Diamant en croisant les doigts, leurs efforts seraient peut-être récompensés. Voyageant sous l’identité d’un ancien officier SS hollandais, il descendit du train à Linz où il rencontra Simon Wiesenthal. Celui-ci habitait encore cette ville avec son épouse, qui avait comme lui survécu à la guerre. Il connaissait bien la région. S’ils travaillaient chacun de son côté, Wiesenthal et les enquêteurs de la Haganah partageaient volontiers leurs renseignements et leurs contacts. Wiesenthal raconta à Diamant ce qu’il savait de Doppl, et lui suggéra des contacts susceptibles de l’aider à retrouver Maria Mösenbacher, l’ancienne maîtresse d’Eichmann.
    Après quelques recherches à Doppl, Diamant apprit que Fräulein Mösenbacher était une belle quadragénaire un peu frivole, assez peu appréciée, qui aimait se vanter de sa relation avec « Adolf », un officier supérieur de la SS . Il découvrit aussi qu’elle avait déménagé : elle louait à présent un petit meublé à Urfahr, de l’autre côté de Linz. L’ayant retrouvée, il la suivit à bonne distance pendant une semaine en notant tous ses déplacements – coiffeur, épicier, pharmacie, bureau de poste, heure de son retour à la maison, en face de la pâtisserie. Un jour qu’elle avait laissé tomber des provisions de son panier, en se baissant pour les ramasser elle se trouva face à face avec Diamant qui s’y employait déjà. Il se présenta avec un sourire : Henry van Diamant.
    « Merci. Merci beaucoup. Je m’appelle Maria… Merci cl . »
    Il pinça le rebord de son chapeau et lui proposa de la raccompagner. Au cours des semaines suivantes, il se rapprocha d’elle progressivement. Ils se rencontrèrent pour un café, puis pour un dîner, puis pour une pr omenade à la campagne. Un soir qu’ils dînaient ensemble, il prit soin de laisser son portefeuille entrouvert pour qu’elle aperçoive ses faux papiers de SS  ; il put alors lui expliquer pourquoi il ne pouvait rentrer en Hollande. Il lui acheta des chemisiers, des chocolats. Pour la convaincre de son intérêt pour la photographie amateur, il lui offrit des clichés de paysages dont il prétendit être l’auteur. Un soir, enfin, quelques semaines après leur rencontre, il lui montra un album de « photos de famille » (toutes achetées dans le commerce).
    « J’en ai un, moi

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