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La Traque des Bannis

La Traque des Bannis

Titel: La Traque des Bannis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: John Flanagan
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autre, ses compagnons sursautaient en entendant une petite explosion. La première fois, ils se précipitèrent pour aller voir s’il n’était rien arrivé au guérisseur. Celui-ci les chassa joyeusement d’un geste de la main.
    — Pas d’inquiétude à avoir, je travaille avec un ingrédient qui est un peu volatil et je n’ai pas encore réussi à le doser comme il faut.
    Horace et les deux Rôdeurs avaient fini par s’habituer à ces interruptions et les explosions s’étaient faites moins fréquentes à mesure que Malcolm améliorait la composition de ses mixtures.
    Alors qu’il rentrait au campement, Will entendit un bruit familier qui l’intrigua.
    C’était le claquement grave d’une corde d’arc. Mais pas de n’importe quel arc. Le jeune Rôdeur s’écarta du sentier qui menait au bosquet d’arbres pour suivre la direction du son. Il perçut de nouveau le même bruit, qui précéda de quelques secondes un « clac ! » sonore.
    Le terrain, bordé de sureaux, descendait en pente douce, puis remontait légèrement. Alors qu’il atteignait la petite crête, il aperçut Halt, armé de son arc. Will le vit encocher, bander sa corde et décocher presque immédiatement, sans même donner l’impression d’avoir ajusté son tir. La flèche noire traversa les airs pour aller se ficher dans une bûche dressée à la verticale, à environ quatre-vingts mètres du vieux Rôdeur. Trois autres traits étaient déjà plantés dansle bois tendre, si proches les uns des autres qu’une main aurait suffi pour les recouvrir.
    — Lorsque tu relâches ta flèche, tu baisses trop la main ! lui lança Will, bien qu’il sache que c’était loin d’être le cas.
    Son mentor jeta un regard autour de lui, finit par remarquer sa présence et répliqua d’un ton sec :
    — Va plutôt donner des leçons à ta grand-mère, je crois qu’elle en a bien besoin.
    Il recommença à s’entraîner et tira en un clin d’œil trois traits qui allèrent rejoindre les précédents dans la bûche.
    — C’est pas mal, concéda le jeune Rôdeur.
    Halt haussa un sourcil.
    — Pas mal ? J’aimerais te voir faire aussi bien. Tu es allé chasser ? ajouta-t-il en indiquant la carcasse accrochée derrière la selle de Folâtre.
    — Oui, nous avons besoin de viande.
    Halt laissa échapper un petit rire méprisant.
    — On ne va pas tirer grand-chose de cette prise. Tu n’aurais pas pu dénicher un animal plus gros ? Ce cerf est à peine plus épais qu’un écureuil.
    — Cela suffira, répondit le jeune homme. Pourquoi aurais-je abattu un animal plus gros ?
    Halt, appuyé sur son arc, resta pensif un instant avant de répondre :
    — As-tu trouvé plus gros ?
    — Eh bien, non, reconnut Will. Mais nous avons assez de viande pour quatre personnes.
    Le vieux Rôdeur sourit.
    — Pour trois personnes et pour Horace, tu en es certain ?
    — Ah, cela ne m’était pas venu à l’esprit, dit son ancien apprenti.
    Évidemment, Folâtre choisit ce moment précis pour secouer sa crinière. Je te l’avais bien dit.
    Tout le monde semblait se liguer pour dénigrer ses efforts, aussi préféra-t-il changer de sujet. D’un signe de tête, il désigna la bûche criblée de flèches.
    — Tu t’entraînes pour une raison précise ?
    Halt haussa les épaules.
    — Je voulais m’assurer que j’avais récupéré assez de forces. Et c’est visiblement le cas.
    L’arc de son ancien maître était le plus lourd que Will ait jamais vu. Après des années de pratique, qui avaient musclé son bras et ses pectoraux, le vieux Rôdeur était capable de bander la corde de son arc avec une aisance incroyable. Toutefois, Will avait déjà croisé des hommes certes costauds, mais à qui il manquait la technique adéquate : or ceux-ci ne parvenaient à bander l’arme de Halt qu’à moitié. En tout cas, à en juger par la rapidité et la précision avec lesquelles le Rôdeur venait de décocher ses traits, il était clair qu’il avait recouvré toute sa vigueur.
    — Quand repartons-nous ? s’enquit Will.
    — Demain, dès l’aube. Il est temps d’en apprendre davantage sur les projets de Tennyson.
    — Malcolm pense que tu as encore besoin d’au moins deux jours de repos, lui rappela le jeune homme.
    Halt lui décocha un regard noir. Le guérisseur et lui s’étaient déjà querellés à ce sujet. En réalité, c’était pour cette raison que le vieux Rôdeur avait décidé de s’entraîner de nouveau et de se mettre à l’épreuve,

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