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La Traque des Bannis

La Traque des Bannis

Titel: La Traque des Bannis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: John Flanagan
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voulais dire que… je ne remets pas en cause ton courage…
    — Je suis heureux de l’entendre, répliqua Malcolm avec froideur. Mais alors, quel est le problème, au juste ?
    — Écoute, c’est simplement…
    Le jeune Rôdeur s’interrompit, conscient qu’il lui fallait choisir ses mots avec soin. Jamais il n’avait soupçonné que le guérisseur puisse se froisser aussi facilement et il n’avait pas envie de l’irriter davantage. Malcolm lui fit signe de poursuivre.
    — Nous devrons combattre les Bannis et tu n’es pas…
    Le guérisseur fronça les sourcils. Will avait toujours pensé que le petit homme ressemblait à un oiseau ; à présent, avec son crâne chauve, son nez crochu et ses sourcils ébouriffés, il avait tout l’air d’un vautour.
    — Je ne suis pas… ? s’enquit-il.
    Will regrettait presque d’avoir entamé cette conversation ; il était néanmoins trop tard pour revenir en arrière.
    — Tu n’es pas un… guerrier, pas vrai ? répondit-il gauchement, en sachant toutefois que Malcolm ne pourrait le contredire.
    — Tu crains donc que je ne sois un fardeau, c’est bien ça ? Parce qu’il te faudra veiller sur moi au milieu du combat ?
    — Mais non ! protesta Will, trop vite pour être convaincant – étant donné que c’était exactement ce qui l’inquiétait.
    L’espace d’un bref instant, Malcolm ne dit mot ; il se contenta de dévisager son interlocuteur avec incrédulité, un sourcil relevé. Will,excédé par cette expression, se demanda quand ses compagnons cesseraient d’en abuser – cela devenait d’un banal, songea-t-il.
    — Puis-je te rappeler, finit par reprendre le guérisseur, que j’ai autrefois réussi à faire fuir un célèbre Rôdeur, connu pour sa bravoure, et qu’il tremblait de terreur ?
    — C’est un peu fort, rétorqua Will, vexé. Je ne tremblais pas !
    — Tu n’en étais pas loin, fit observer Malcolm.
    Will fut aussitôt transporté dans l’obscurité du bois de Grimsdell ; il se rappela les voix menaçantes qu’il y avait entendues et la silhouette gigantesque, soudain surgie de la brume, qui s’était dressée au-dessus de lui. Le vieil homme avait raison : le jeune Rôdeur n’en avait pas mené large.
    — Écoute, Will, continua Malcolm sur un ton plus conciliant. Je ne suis pas un guerrier, c’est vrai. Mais j’ai survécu dans un monde hostile pendant des années. J’ai mes propres méthodes. En outre, il y a aussi Halt à prendre en compte.
    Ces paroles retinrent aussitôt l’attention de Will. Une expression inquiète s’afficha sur son visage, comme s’il craignait tout à coup que Malcolm lui ait caché des choses sur la santé de son ancien maître.
    — Halt ? Comment ça ? Il va mieux, n’est-ce pas ?
    Le guérisseur eut un geste rassurant de la main.
    — Il va bien et son état s’améliore de jour en jour. Toujours est-il qu’il est encore faible. Et, d’après ce que j’ai compris, il va chercher à partir à la poursuite de ce Tennyson beaucoup plus tôt qu’il ne le devrait. Ai-je raison ?
    Will était indécis. Il répugnait à être déloyal envers Halt ; il devinait cependant que Malcolm avait vu juste.
    — Oui, c’est possible, reconnut-il.
    Malcolm hocha la tête à plusieurs reprises.
    — C’est bien ce que je pensais. Toujours est-il que Halt est mon patient : j’ai donc une responsabilité envers lui. Je n’ai pas l’intention de le laisser filer sur son cheval et ainsi réduire tous mes efforts à néant. Il faut que je garde l’œil sur lui.
    Plus Will réfléchissait aux arguments du vieil homme, plus ils lui paraissaient logiques. Il finit par acquiescer en souriant.
    — Très bien. Je serai ravi de te savoir à nos côtés.
    Malcolm lui rendit son sourire.
    — Je te promets que je suis capable de me prendre en charge, Will. Et qui sait ? Je vous surprendrai peut-être en me rendant utile…
    Lorsqu’il n’était pas auprès de Halt, Malcolm passait la plupart de son temps un peu à l’écart du campement, dans un lieu isolé où il avait allumé un petit feu. Il s’activait à préparer des potions qu’il faisait bouillir et laissait ensuite à sécher au soleil ou sur des rochers bien chauds, afin d’obtenir un résidu poudreux, brunâtre, qui dégageait une odeur âcre. Quand le jeune Rôdeur lui demandait ce qu’il fabriquait, le vieil homme lui adressait invariablement un sourire énigmatique et répondait :
    — Je tâche de me rendre utile, voilà tout.
    De temps à

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