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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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ouvert.
    Elle tenta de se rappeler ce qui disaient les chasseurs du Clan
de ces animaux. Ils conseillaient aux femmes de se méfier des lions car leur
pelage, de la même teinte que l’herbe sèche ou que la poussière, se confondait
si bien avec leur environnement que l’on risquait de ne les apercevoir qu’au
dernier moment – quand il était trop tard. Une bande de lions,
endormis à l’ombre des buissons ou au milieu des pierres et des affleurements
rocheux à quelques pas de leur repaire, pouvaient très bien passer pour des
rochers.
    Ainsi s’expliquait le fait que la livrée de ce lionceau soit
légèrement plus claire que celle des lions qui vivaient plus au sud. Son pelage
beige très clair s’harmonisait parfaitement avec la teinte qui dominait dans
les steppes.
    D’une main exercée, Ayla explora le corps du lionceau pour voir
où il était blessé. Une de ses côtes était cassée. Quand elle toucha l’endroit
qui le faisait souffrir, il émit un petit miaulement plaintif. Pour l’instant,
il était impossible de dire s’il souffrait de blessures internes. Il avait à la
tête une plaie ouverte, provoquée par un coup de sabot.
    Le feu était éteint depuis longtemps mais elle s’empressa de le
rallumer et mit aussitôt de l’eau à chauffer. Après avoir entouré les côtes du
lionceau avec une bande en cuir souple, elle retira la peau noire qui
recouvrait les racines de consoude qu’elle avait déterrées sur le chemin du
retour et récupéra le mucilage visqueux qui s’en échappait. Elle jeta des
fleurs de soucis dans l’eau bouillante et quand la décoction eut pris une belle
teinte dorée, elle la laissa refroidir, puis y trempa un morceau de peau
absorbante afin de laver la blessure que le lionceau portait à la tête.
    Lorsqu’elle retira le sang séché, la blessure se remit à
saigner, mais elle avait eu le temps de voir que la boîte crânienne était fêlée
et non écrasée. Après avoir fendu en deux la racine de consoude, elle appliqua
directement sur la plaie la substance gluante – qui arrêterait le
saignement et faciliterait la consolidation de la boîte crânienne. Puis elle
enveloppa la tête du lionceau avec une autre bande en cuir souple.
    Ce n’était pas la première fois qu’elle soignait un animal
blessé mais jamais elle n’aurait pensé exercer un jour son talent de guérisseuse
sur un lionceau. Brun serait drôlement surpris s’il pouvait me voir, se
dit-elle. Lui qui m’avait interdit de ramener à la caverne un louveteau blessé,
que dirait-il s’il savait que je soigne un lionceau ! Il n’empêche que si
ce bébé s’en sort, j’apprendrai beaucoup de choses sur les lions des cavernes.
    Bien qu’ignorant comment faire pour que le lionceau absorbe ce
remède, Ayla remit de l’eau à bouillir et elle prépara une infusion de
camomille et de feuilles de consoude. Puis elle ressortit pour s’occuper du
renne. Elle avait écorché l’animal et commencé à découper la viande en fines
lanières quand elle réalisa soudain qu’elle aurait bien du mal à la faire
sécher. Comment ferait-elle pour planter dans la roche les bouts de bois
auxquels elle fixait ses cordes ?
    Énervée par ce nouveau contretemps, elle jeta rageusement le
bout de bois qu’elle tenait à la main. Elle était exténuée et inquiète aussi à
l’idée d’avoir ramené le lionceau à la caverne. N’était-ce pas une
erreur ? Au lieu de préparer son futur départ de la vallée, il faudrait
qu’elle s’occupe maintenant de l’animal blessé. Elle ferait aussi bien de le
ramener dans les steppes et de l’abandonner à son destin... Jamais je ne
pourrais faire une chose pareille ! se dit-elle. Abandonné à lui-même, il
mourra ! Il n’empêche que si elle décidait de garder le lionceau, elle ne
pourrait pas quitter la vallée comme elle avait prévu de le faire.
    Elle revint à l’intérieur de la caverne pour jeter un coup d’œil
au blessé. Il n’avait toujours pas bougé. Sa poitrine était chaude et il
respirait normalement. Sa fourrure toute frisottée faisait penser au pelage de
Whinney quand Ayla l’avait recueillie. Il était si mignon ce bébé lion et si
drôle avec ce bandage qui lui couvrait la tête qu’elle ne put s’empêcher de
sourire. Ce mignon bébé va devenir un lion énorme, se dit-elle. Mais tant
pis ! Maintenant que je l’ai ramené, je ne peux pas le laisser mourir.
    Ayla alla rechercher le bâton qu’elle avait jeté et

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