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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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petits, elle assurait aussi leur
subsistance. Bébé, comme elle continuait à l’appeler, était traité comme aucun
lionceau ne l’avait été jusque-là. Il n’avait pas besoin de se battre avec ses
congénères pour un morceau de viande et ne risquait pas de recevoir un coup de
griffes de ses aînés. C’est Ayla qui chassait pour lui. Mais, si elle lui
laissait sa part, elle n’abandonnait pas pour autant la sienne. Elle lui
permettait de sucer ses doigts chaque fois qu’il en éprouvait le besoin et le
laissait dormir avec elle.
    Dès que le lionceau avait été rétabli et avait pu sortir de la
caverne, il avait pris tout naturellement des habitudes de propreté. Même
lorsqu’il faisait ses besoins dehors, la vue de son urine déclenchait chez lui
une telle grimace de dégoût qu’Ayla ne pouvait s’empêcher de sourire. Il lui
arrivait aussi de rire aux éclats devant les farces du jeune lion. Une de ses
plaisanteries préférées consistait à la suivre furtivement. Ayla faisait
semblant de ne pas s’en apercevoir, puis simulait la surprise quand il lui
sautait sur le dos. Parfois, elle se retournait au dernier moment et recevait
le lionceau dans ses bras. Ce jeu les amusait autant l’un que l’autre.
    Au sein du Clan, les enfants étaient rarement punis. Quand l’un
d’eux faisait une bêtise pour se faire remarquer, on se contentait de
l’ignorer. Au fur et à mesure que les enfants grandissaient, ils devenaient
plus sensibles au statut accordé à leurs aînés et aux adultes. Ils renonçaient
progressivement à se faire dorloter comme des bébés et se mettaient à imiter
les adultes. Comme ce comportement leur valait l’approbation générale, ils
continuaient dans cette voie.
    Au début, Ayla avait choyé le lionceau comme un bébé. Mais comme
celui-ci grandissait, il arrivait qu’il lui fasse mal sans faire exprès en
jouant avec elle. Quand il la griffait ou qu’il la faisait tomber sur le sol,
elle cessait aussitôt de jouer et pour se faire clairement comprendre, elle
utilisait le geste du Clan qui signifiait : « Arrête ! »
Bébé percevait ce geste et, quand Ayla l’utilisait, il essayait aussitôt de se
faire pardonner : il lui suçait le bout des doigts ou adoptait une
attitude qui, il le savait, ne manquerait pas de la faire sourire.
    Le lionceau se mit à répondre au signal
« Arrête ! » en adoptant une attitude qui correspondait à
l’ordre qui lui était donné. Sensible aux gestes et aux postures, à cause du
langage du Clan, la jeune femme remarqua très vite ce comportement. Chaque fois
qu’elle désirait que le lionceau cesse immédiatement de faire quelque chose, elle
utilisait ce signal. Pour Ayla, il ne s’agissait pas de dressage. Il n’empêche
que le lionceau apprenait vite. Il fut bientôt capable de s’arrêter en pleine
course ou d’interrompre un de ses bonds à la simple vue de ce signal. Quand
l’ordre lancé par Ayla était particulièrement impératif, il éprouvait le
besoin, après avoir obéi, d’aller lui sucer les doigts comme s’il avait quelque
chose à se faire pardonner.
    Ce signal d’arrêt mis à part, Ayla n’exigeait rien du lionceau
qui était aussi libre de ses mouvements qu’elle et Whinney. Jamais il ne lui
serait venu à l’idée d’attacher ou d’enfermer dans un enclos les deux animaux
qui vivaient avec elle. Ils représentaient sa famille et sa tribu. Ils étaient
ses seuls amis.
    Elle était tellement habituée à vivre avec des animaux qu’elle
ne s’étonnait plus d’une situation qui aurait fait pousser les hauts cris aux
membres du Clan. En revanche, elle était très surprise par la relation de la
jument et du jeune lion. Lorsqu’elle avait ramené le lionceau à la caverne, elle
n’était pas sûre que les deux animaux puissent vivre ensemble. Pour le cheval,
le lion, c’était l’ennemi, le prédateur dont la proie se méfiait
instinctivement. Non seulement les deux animaux cohabitaient, mais ils
s’entendaient à merveille.
    Au début, Whinney avait fait mine d’ignorer la présence du
lionceau. Mais elle n’avait pas pu conserver longtemps cette attitude. Quand
elle avait vu qu’Ayla tirait sur un des côtés d’une vieille peau tandis que le
bébé lion tenait l’autre côté entre ses dents et qu’il tirait de toutes ses
forces en grognant et en remuant la tête, cela avait aussitôt attiré sa
curiosité. Elle n’avait pu s’empêcher de s’approcher et, après avoir

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