La Vallée des chevaux
et l’embrassa ardemment – et
avec une pointe de regret.
— Déjà engagé vis-à-vis de quelqu’un, Cherunio, dit-il. Si
facile d’oublier la promesse quand tu es là... J’espère... Une autre fois. S’il
te plaît, ne sois pas en colère.
Faisant demi-tour, Jondalar se dirigea vers les abris qui se
trouvaient sous le surplomb rocheux. Dans son dos, il entendit Cherunio
demander à Radonio :
— Pourquoi a-t-il fallu que tu t’en mêles et que tu gâches
tout ?
Le rabat en peau à l’entrée de l’abri que Jondalar partageait
avec Serenio était baissé mais aucune planche ne barrait l’accès à l’intérieur.
Jondalar poussa un soupir de soulagement. Au moins, elle ne se trouvait pas à
l’intérieur avec quelqu’un d’autre. Quand il poussa le rabat en peau, il
s’aperçut qu’il faisait noir. Peut-être Serenio n’était-elle pas rentrée.
Peut-être passait-elle la soirée avec quelqu’un. Maintenant qu’il y repensait,
il se rendait compte qu’il ne l’avait pas vue depuis la fin de la cérémonie.
C’est elle qui, la première, lui avait rendu sa liberté. Et s’il s’était promis
de passer la nuit avec elle, il ne lui en avait rien dit. Peut-être avait-elle
des projets de son côté. Ou alors elle l’avait aperçu en compagnie de
Cherunio...
Jondalar se dirigea à tâtons vers le fond de l’abri, là où se
trouvait une plate-forme surélevée, recouverte d’un matelas de plumes et de
fourrures. En passant à côté du lit de Darvo, il vit que celui-ci était vide.
Cela ne le surprit pas. Le jeune garçon avait dû profiter de la fête pour se
faire de nouveaux amis et il passerait certainement la nuit avec eux sans
fermer l’œil.
En s’approchant de la plate-forme, Jondalar écouta de toutes ses
oreilles. Était-ce bien le bruit d’une respiration ? Il avança la main
vers la plate-forme et en reconnaissant le bras qui pendait sous la fourrure,
un sourire de joie illumina son visage.
Il se recula, alla chercher une petite lampe en pierre et alluma
la mèche en mousse en se servant d’une braise qui rougeoyait encore dans le
foyer central. Puis il s’approcha du seuil et y posa deux bouts de bois, placés
en croix, pour indiquer à un éventuel visiteur qu’il ne désirait pas être
dérangé. La lampe à la main, il s’approcha du lit et regarda la femme endormie.
Devait-il la réveiller ? Oui, se dit-il, mais doucement et tendrement.
Il retira ses vêtements et se glissa sous les fourrures, lovant
son corps contre celui de Serenio.
Serenio marmonna dans son sommeil et se retourna vers le mur.
Jondalar commença à la caresser, heureux de sentir sous sa main la chaleur de
son corps et de respirer son odeur de femme. Il explora tous les contours de
son corps : ses bras jusqu’à l’extrémité de ses doigts, ses omoplates
saillantes, sa colonne vertébrale jusqu’au bas du dos, si sensible aux caresses,
le renflement de ses fesses, puis ses cuisses, le creux de ses genoux, ses
mollets et ses chevilles. Serenio recula ses pieds quand il en caressa la
plante. La main de Jondalar remonta vers sa poitrine et il sentit la pointe de
son sein durcir à l’intérieur de sa paume. Il avait envie de lui sucer les
seins, mais se retint, se contentant de se presser contre son dos pour
embrasser ses épaules et son cou.
Il aimait la toucher et explorer son corps. Pas seulement celui
de Serenio, il le savait. Il aimait le corps de toutes les femmes, pour
eux-mêmes et à cause des sensations que son propre corps en tirait. Son sexe
était en érection, mais il contrôlait son désir. Il préférait se retenir
encore.
— Jondalar ? demanda une voix ensommeillée.
— Oui, dit-il.
Serenio se retourna et ouvrit les yeux.
— La fête est finie ?
— Non, répondit Jondalar. Mais j’ai décidé d’honorer la
Mère avec toi.
— Laisse-moi le temps de me réveiller, dit Serenio en lui
souriant. Est-ce qu’il reste encore un peu d’infusion ? J’ai la bouche
pâteuse à cause du vin.
— Je vais voir, dit Jondalar en se levant.
Alors qu’il revenait avec un bol, Serenio lui sourit d’un air
languide. Parfois, le simple fait de le regarder lui suffisait. Elle aimait
contempler les muscles de son dos qui jouaient sous la peau lorsqu’il marchait,
son torse puissant couvert de poils blonds et bouclés, son ventre dur et ses
longues jambes musclées. Son visage était presque trop parfait : un menton
carré, le nez droit, une bouche sensuelle.
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