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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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promettre, dit-il. Je ne sais pas où
nous allons et combien de temps nous voyagerons. C’est pourquoi je veux
t’offrir cette tunique, ajouta-t-il en tendant le vêtement à Darvo. Comme ça,
tu auras quelque chose qui te rappellera l’homme zelandonii. Je veux que tu
saches qu’à mes yeux tu resteras toujours le premier fils de mon foyer.
    Le jeune garçon jeta un coup d’œil à la tunique brodée. Des
larmes jaillirent de ses yeux.
    — Je ne suis pas le fils de ton
foyer ! cria-t-il.
    Faisant brusquement demi-tour, il
sortit en courant.
    Au lieu de se précipiter derrière lui comme il en avait d’abord
eu l’intention, Jondalar replia la tunique et alla la déposer sur la couche de
Darvo. Puis il sortit à pas lents de l’abri.
    Carlono fronça les sourcils d’un air inquiet en regardant le
ciel couvert de nuages.
    — Je ne pense pas que le temps change, dit-il. Mais si
jamais vous essuyez un grain, dirigez-vous aussitôt vers la rive. Vous aurez
certainement du mal à trouver un endroit où aborder avant d’avoir passé la
porte. Une fois de l’autre côté, vous verrez que la Grande Rivière Mère se
divise en plusieurs bras en arrivant dans la plaine. N’oubliez pas de suivre la
rive gauche. Avant d’atteindre la mer, le fleuve change de direction : il
oblique vers le nord, puis à l’est. Juste après, il reçoit son dernier grand
affluent, un large cours d’eau qui le rejoint sur la gauche. Non loin de là
commence le delta, son débouché sur la mer. Mais il faudra que vous naviguiez
encore longtemps et vous ne serez pas au bout de vos peines. Ce delta est
immense et très dangereux. Il y a là des ensablements, des marais et des
marécages. La Rivière se sépare à nouveau en plusieurs bras, quatre
habituellement, mais parfois plus, car il y a aussi des bras secondaires. Il
faut absolument que vous empruntiez le bras le plus à gauche, celui qui part
vers le nord. Tout près de l’embouchure, sur la rive septentrionale, il y a un
camp mamutoï.
    Ce n’était pas la première fois que l’homme du fleuve leur
donnait ces explications. Il avait même dessiné sur le sol une carte pour
qu’ils aient une idée claire de leur itinéraire. Il répétait une dernière fois
ses conseils pour plus de sûreté, sachant qu’ils en auraient besoin pour
prendre des décisions rapides. Carlono n’était pas particulièrement heureux que
les deux jeunes gens, qui ne connaissaient pas le fleuve, entreprennent ce
voyage sans guide expérimenté. Mais ils avaient insisté pour partir seuls.
Thonolan en tout cas avait été inflexible. Quant à Jondalar, il n’avait pas eu
le choix. Il n’était pas question qu’il abandonne son frère. Il avait appris à
manœuvrer un bateau, ce qui n’était déjà pas mal.
    Les deux frères étaient debout sur le ponton et leur équipement
était déjà rangé à l’intérieur de la petite embarcation. Mais leur départ ne
provoquait pas la joyeuse excitation qui, d’ordinaire, accompagne ce genre
d’aventure. Thonolan partait uniquement parce qu’il ne pouvait plus rester, et
Jondalar aurait préféré prendre la direction opposée.
    Depuis la mort de Jetamio, Thonolan avait beaucoup changé. Alors
qu’il avait toujours été gai et sociable, il était devenu maussade. Sa morosité
était ponctuée d’éclats coléreux. Dans ces cas-là, plus rien ne semblait
compter à ses yeux et il pouvait faire preuve d’une témérité presque
suicidaire. Quand, pour la première fois, il s’en était pris à son frère, si la
dispute n’avait pas dégénéré, c’était uniquement parce que Jondalar avait
refusé l’affrontement. Thonolan avait reproché à son frère de le couver comme
un bébé et exigé le droit de mener sa vie comme il l’entendait. Lorsqu’il avait
appris que Serenio était enceinte, il était entré en fureur, reprochant à son
frère d’abandonner une femme qui portait peut-être un enfant de son esprit pour
le suivre vers une destination inconnue. Il avait insisté pour que Jondalar
reste chez les Sharamudoï et subvienne aux besoins de Serenio, comme le ferait
tout homme digne de ce nom.
    Bien que Serenio eût refusé de devenir sa compagne, Jondalar
était d’accord avec son frère. Depuis sa plus tendre enfance, on lui avait
seriné que l’unique but d’un homme dans la vie était de subvenir aux besoins
d’une femme et de ses enfants, tout particulièrement quand cette femme
attendait un enfant qui, d’une manière

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