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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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en sécurité.
    Elle sortit de la caverne et, la main en visière sur les yeux
pour se protéger de l’éclat du soleil, se dirigea vers l’extrême bord de la
corniche et regarda autour d’elle. En bas, sur sa droite, elle apercevait
l’amas d’os et de bois flottés et la plage où elle avait passé la nuit. Sur la
gauche, elle avait une vue plongeante sur la vallée. La rivière faisait un
nouveau coude vers le sud longeant le pied de la falaise qui bordait la rive
opposée alors que sur la rive gauche la paroi rocheuse s’abaissait et
rejoignait les steppes.
    Baissant les yeux, Ayla examina l’os qu’elle tenait toujours à
la main. Il s’agissait du tibia d’un cerf géant qui portait encore la marque
des crocs qui l’avaient sectionné, La manière dont cet os avait été rongé était
éloquente. Ayla était certaine d’avoir affaire à un félin. Elle connaissait
parfaitement les carnivores pour les avoir longtemps chassés quand elle faisait
encore partie du Clan mais elle ne s’était attaquée qu’à des animaux de taille
moyenne. La marque que portait cet os avait été faite par un félin nettement
plus gros.
    Un lion des cavernes ! s’écria-t-elle soudain. Cette
caverne avait dû servir de tanière à des lions et la niche qu’elle avait
découverte tout au fond avait certainement été occupée par une lionne et ses
lionceaux. Est-il prudent d’y passer la nuit ? se demanda-t-elle. A
nouveau, elle regarda le tibia et se sentit aussitôt rassurée : cet os
était très vieux et il y avait de grandes chances que la caverne n’ait pas été
occupée depuis des années. De toute façon, un bon feu allumé devant l’entrée
découragerait les fauves.
    C’est une très bonne caverne, songea Ayla. La salle est vaste et
le sol parfaitement sec. Les crues du printemps ne doivent pas monter aussi
haut. Et il y a même un trou d’évacuation pour la fumée. Je vais aller chercher
ma fourrure et mon panier et allumer un feu. Elle redescendit aussitôt vers la
plage et revint avec son chargement. Après avoir étendu sa fourrure et sa tente
sur les rochers ensoleillés de la corniche, elle posa son panier à l’intérieur
de la caverne et alla chercher du bois. Pourquoi ne pas remonter aussi quelques
pierres pour le foyer, se dit-elle.
    Elle allait descendre à nouveau, mais s’arrêta net. Des pierres
pour le foyer ? Pour quoi faire ? Je ne suis là que pour quelques
jours. Il va falloir que je reparte si je veux trouver les Autres avant
l’hiver...
    Mais que va-t-il se passer si je ne les trouve pas ? Cette
éventualité l’angoissait tellement qu’elle n’avait jamais osé l’envisager. Que
vais-je faire si je n’ai toujours rencontré personne quand l’hiver
arrivera ? Je ne pourrai plus me nourrir et rien ne me dit que je
trouverai un abri pour me protéger de la neige et du froid. Tandis que cette
caverne...
    Elle se retourna pour jeter un coup d’œil à la caverne, regarda
la vallée, puis à nouveau la caverne. Cette caverne me convient parfaitement,
se dit-elle. Il faudra que je voyage longtemps avant d’en retrouver une comme
celle-là. En plus, elle est très bien placée : je vais pouvoir chasser,
cueillir des végétaux, faire des provisions avant l’hiver. Il y a de l’eau et
suffisamment de bois pour se chauffer pendant l’hiver pendant plusieurs hivers.
Il y a même des silex. Et pas de vent. Je trouverai ici tout ce dont j’ai besoin – sauf
des gens...
    Je ne sais pas si je pourrai supporter de rester seule ici
pendant tout l’hiver. Mais la saison est déjà bien avancée. Et si je veux faire
des réserves, il faut que je m’y mette dès maintenant. Je n’ai pas réussi à
découvrir où habitaient les Autres et rien ne me dit que j’y parviendrai. Et en
admettant que je les rencontre, comment m’accueilleront-ils ? Il y a parmi
eux des êtres aussi malfaisants que Broud. Oda m’a raconté que les hommes qui
l’avaient violée faisaient partie des Autres et qu’ils me ressemblaient. A quoi
bon partir à leur recherche ?
    Ayla se mit à marcher de long en large sur la corniche, donna un
coup de pied dans une pierre, puis s’arrêta en face de la vallée et regarda les
chevaux. Elle venait de prendre une décision. Chevaux, dit-elle, je vais
m’installer un certain temps dans votre vallée. Au printemps prochain, je
repartirai à la recherche des Autres. Si je ne me prépare pas pour affronter
l’hiver, quand le printemps reviendra, je

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