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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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d’allumage.
    Quand le feu eut bien pris, elle l’alimenta avec les morceaux de
bois flotté. Il n’y avait plus de risque qu’il s’éteigne et elle en profita
pour aller chercher d’autres bouts de bois qu’elle plaça tout près du foyer.
Elle saisit un autre outil, doté d’une entaille légèrement plus large, et s’en
servit pour retirer l’écorce du bâton qu’elle avait utilisé pour déterrer les
carottes sauvages. Puis elle planta les deux branches fourchues de chaque côté
du feu de manière à pouvoir y poser le bâton. Elle s’occupa alors de dépiauter
le lièvre.
    Dès que l’animal fut prêt, elle l’embrocha et le mit à rôtir
au-dessus des braises. Elle plaça les entrailles dans la dépouille et
s’apprêtait à jeter le tout un peu plus loin quand soudain elle changea d’avis.
Je pourrais utiliser la fourrure, se dit-elle. Cela ne me prendrait qu’un jour
ou deux...
    Avant de mettre son projet à exécution, elle rinça les carottes
sauvages dans la rivière, les enveloppa dans des feuilles de plantain et les
déposa à côté des braises.
    En attendant que son repas soit prêt, elle commença à préparer
la peau. A l’aide d’un grattoir, elle se mit à racler l’intérieur de la
fourrure pour la débarrasser des vaisseaux sanguins, des follicules pileux et
de la membrane interne.
    Tout en travaillant, ses pensées vagabondaient. Peut-être
pourrais-je rester ici quelques jours, se disait-elle. Juste le temps de
terminer cette peau. J’en profiterais aussi pour faire quelques outils en
silex. Les miens sont abîmés... J’aimerais aussi explorer cette cavité que j’ai
aperçue dans la paroi. Si c’est une caverne, je pourrais m’y installer pour
quelques nuits... Ce lièvre commence à sentir bon...
    Elle se leva pour tourner la broche et reprit son travail. Je ne
peux pas rester ici très longtemps, songeait-elle. Il faut que je trouve ceux
que je cherche avant l’hiver. Elle s’arrêta soudain de racler la peau en se
demandant à nouveau, comme elle n’avait cessé de le faire tous ces derniers
temps : Où sont-ils ? Iza m’a dit que les Autres vivaient sur le
continent. Si c’est le cas, pourquoi ne les ai-je pas rencontrés ? Où
sont-ils, Iza ? En pensant à la vieille guérisseuse, elle fondit en
larmes. Comme tu me manques, Iza ! Et comme Durc me manque, lui aussi
Durc, mon bébé... Dire que j’ai eu tant de mal à te mettre au monde ! Mais
tu n’es pas difforme, simplement différent. Comme moi.
    Non, pas comme moi, corrigea-t-elle aussitôt. Tu fais partie du
Clan. Tu seras simplement un peu plus grand que les autres et ta tête sera
légèrement différente. Et tu deviendras un grand chasseur. Toi aussi, un jour,
tu sauras manier la fronde. Et tu courras plus vite que tout le monde. Tu
gagneras toutes les courses organisées pour le Rassemblement du Clan. Et même
si tu n’es pas assez fort pour triompher dans un corps à corps, tu seras malgré
tout un homme costaud.
    Mais qui s’amusera à t’apprendre de nouveaux sons ? Qui
jouera à te les faire répéter ?
    Arrête ! s’intima-t-elle en essuyant ses larmes. Je devrais
me réjouir qu’il y ait des gens qui t’aiment, Durc. Quand tu seras grand, Ura
deviendra ta compagne. Elle non plus, elle n’est pas vraiment difforme.
Simplement un peu différente, comme toi. Et moi, se demanda Ayla, est-ce que je
trouverai un jour un compagnon ?
    Quand elle s’approcha à nouveau du feu, le lièvre n’était pas
tout à fait cuit. Elle en mangea quand même un morceau, ne serait-ce que pour
se changer les idées. Les carottes sauvages étaient tendres et leur chair jaune
pâle avait une saveur un peu piquante. Après avoir déjeuné, elle se sentit
mieux. Elle replaça le lièvre au-dessus des braises pour qu’il finisse de cuire
et continua à racler la peau de l’animal.
    Le soleil était déjà haut dans le ciel quand elle décida qu’il
était temps d’aller explorer la cavité qu’elle avait aperçue dans la matinée.
Elle se déshabilla à nouveau et traversa la rivière. Puis elle s’accrocha aux
racines d’un pin pour sortir de l’eau. La paroi était presque verticale et
difficile à escalader. Quand elle atteignit enfin l’étroite corniche qui se
trouvait au-dessous de la cavité, elle regretta d’avoir fait autant
d’efforts : ce n’était pas une caverne mais un simple trou creusé dans le
rocher. Dans un coin, elle aperçut les excréments d’une hyène. Comme

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