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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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Terre. Donne-moi un coup de main, fit-il à l’adresse
de son frère.
    — Qu’allons-nous faire quand l’hiver arrivera ?
demanda Jondalar en ajoutant un morceau de bois dans le feu.
    Quelques étincelles jaillirent et disparurent aussitôt dans
l’air nocturne.
    — L’hiver est encore loin. Avant qu’il ne s’installe, nous
aurons obligatoirement rencontré des gens.
    — En rebroussant chemin maintenant, nous aurions toutes les
chances d’en trouver. Au pire, nous pourrions toujours demander l’hospitalité
aux Losadunaï... De ce côté-ci des montagnes, l’hiver risque d’être rude,
continua Jondalar en jetant un coup d’œil à son frère. Il y a peu d’endroits où
s’abriter et pas tellement d’arbres pour faire du feu. Peut-être aurions-nous
dû essayer de trouver les S’Armunaï. Ils nous auraient expliqué ce qui nous
attendait et nous auraient parlé des peuplades qui vivent par ici.
    — Si tu veux, tu peux faire demi-tour, répondit Thonolan.
Je comptais faire ce Voyage tout seul, de toute façon. Ce qui ne veut pas dire
que je n’apprécie pas ta compagnie.
    — Peut-être que ça vaudrait mieux en effet, reconnut
Jondalar. Je ne m’étais pas rendu compte à quel point ce fleuve était long...
Regarde-moi ça ! ajouta-t-il en montrant à son frère l’eau qui miroitait
sous la lune. Je comprends pourquoi on l’appelle la Grande Rivière Mère. Je
n’ai jamais vu un cours d’eau aussi capricieux. Au début, il coulait vers
l’est. Maintenant, il se dirige vers le sud et il a tellement de bras que je me
demande parfois si nous suivons toujours le bon. J’ai du mal à croire que tu
veuilles aller jusqu’au bout... Quant aux hommes que nous risquons de
rencontrer, qui te dit qu’ils vont nous faire bon accueil ?
    — Si on savait d’avance ce qui nous attend, voyager ne
présenterait plus aucun intérêt. Il faut prendre des risques, Grand
Frère ! Mais comme je te l’ai dit, tu n’es pas obligé de m’accompagner.
    Le regard fixé sur les flammes, Jondalar frappait en cadence le
creux de sa main avec un petit morceau de bois. Soudain, il bondit sur ses
pieds et jeta le bois dans le feu. Puis il s’approcha des cordes en fibres
tressées tendues entre des piquets presque au ras du sol, sur lesquelles des
morceaux de viande étaient en train de sécher.
    — Je n’ai aucune raison de faire demi-tour, avoua-t-il.
Mais si je continue à voyager, qu’est-ce qui m’attend ?
    — Le prochain coude de la rivière, le prochain lever de
soleil, la prochaine femme qui te tombera dans les bras.
    — Est-ce tout ce que tu demandes à la vie ?
    — Que lui demander de plus ? On naît, on vit le mieux
qu’on peut tant qu’on est là et un beau jour on retourne vers la Mère.
    — La vie ne peut pas se résumer à ça ! Elle doit avoir
un sens...
    — Réfléchis à la question et si tu trouves la réponse,
dis-le-moi, proposa Thonolan en bâillant. Pour l’instant, il est temps d’aller
dormir. Mais il faut que l’un de nous reste éveillé. Sinon, demain matin, la
viande aura disparu.
    — Va te coucher. Je reste près du feu. De toute façon, je
ne pourrai pas m’endormir.
    — Tu te fais trop de soucis, Jondalar. Réveille-moi quand
tu seras fatigué.
    Quand Thonolan sortit de la tente en se frottant les yeux,
il faisait jour.
    — Tu n’as pas dormi de la nuit ! s’étonna-t-il. Je
t’avais pourtant dit de me réveiller.
    — J’avais besoin de réfléchir, lui répondit son frère. J’ai
fait une infusion de sauge. Sers-toi. Elle doit être encore chaude.
    — Merci, dit Thonolan, en remplissant son bol en bois.
    L’air matinal était encore frais et l’herbe humide de rosée.
Thonolan, les reins couverts d’un pagne, s’accroupit près du feu. Tout en
buvant son infusion, il regardait les oiseaux qui se précipitaient en
gazouillant sur les rares buissons et les arbres le long du fleuve. Les grues
qui nichaient dans l’île, au milieu du bras d’eau, avaient quitté l’abri des
saules et elles prenaient, elles aussi, leur petit déjeuner, composé de
poisson.
    — As-tu fini par trouver ? demanda Thonolan.
    — Trouver quoi ?
    — Si, oui ou non, la vie a un sens ? Hier soir, quand
je suis allé me coucher, tu étais en train d’y réfléchir. J’espère que tu as
trouvé la réponse. A quoi bon, sinon, rester éveillé toute la nuit ? S’il
y avait une femme, encore, je comprendrais... Peut-être qu’une des élues

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