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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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bienvenue, Petit Frère.
    Thonolan s’obligea à sourire d’un air qu’il espérait engageant.
Puis, levant les deux mains en signe de bienvenue, il se mit à avancer vers les
inconnus.
    — Je suis Thonolan des Zelan...
    Il s’interrompit brusquement : un épieu venait de se ficher
à ses pieds.
    — Pas d’autres suggestions, Jondalar ?
    — Je crois que nous n’avons pas le choix.
    Un des inconnus prononça quelques mots dans une langue qu’ils ne
connaissaient pas. Deux hommes se détachèrent aussitôt du groupe. Ils placèrent
la pointe de leurs épieux dans le dos des deux frères pour les obliger à
avancer.
    — Inutile de faire le méchant,
dit Thonolan à l’homme qui le poussait. C’est justement là que je comptais
aller.
    Les hommes les emmenèrent jusqu’au feu
de camp et les firent asseoir sans ménagement. Le chef de la troupe donna un
nouvel ordre. Ses hommes se faufilèrent à l’intérieur de la tente et sortirent
tout ce qu’elle contenait. Ils se saisirent des sagaies et vidèrent le contenu
des deux sacs sur le sol.
    — De quel droit faites-vous ça ! cria Thonolan en
essayant de se lever.
    On le fit rasseoir de foi-ce et il sentit un filet de sang
couler le long de son bras.
    — Calme-toi, conseilla Jondalar. Ils ont l’air furieux. Ils
ne semblent pas d’humeur à discuter.
    — Est-ce que c’est une façon de traiter les
Visiteurs ? Pourquoi ne respectent-ils pas le droit de passage de ceux qui
voyagent ?
    — Rappelle-toi ce que tu as dit, Thonolan.
    — Qu’est-ce que j’ai dit ?
    — Qu’il fallait prendre des risques. Que sans risques,
voyager ne présentait aucun intérêt.
    — Merci, répondit Thonolan en jetant un coup d’œil à la
longue estafilade qu’il portait sur le bras. Un peu plus, et je l’oubliais.
    Un nouvel ordre fusa. Les deux frères se retrouvèrent debout.
Thonolan, qui ne portait qu’un pagne, eut droit à une inspection rapide. En
revanche, ils fouillèrent Jondalar. Un des hommes lui retira son couteau en
silex. Puis il voulut prendre la sacoche attachée à sa ceinture. Jondalar
avança la main pour l’en empêcher. Aussitôt après, il ressentit une vive
douleur derrière la tête et s’effondra sur le sol.
    Quand il ouvrit les yeux, il avait les mains attachées dans le
dos. Thonolan était penché sur lui et le regardait d’un air inquiet.
    — C’est toi qui l’as dit, lui rappela-t-il.
    — Qu’est-ce que j’ai dit ?
    — Qu’ils ne semblent pas d’humeur à discuter.
    — Merci, répondit Jondalar en remuant avec précaution sa
tête douloureuse. (Puis il ajouta :) Un peu plus, et je l’oubliais.
    — Que vont-ils faire de nous ? demanda Thonolan avec
inquiétude.
    — S’ils voulaient nous tuer, ça serait déjà fait.
    — Peut-être nous réservent-ils un traitement spécial...
    — Nous verrons bien.
    Allongés sur le sol, les mains ligotées, les deux frères ne pouvaient
qu’attendre la suite des événements. Les étrangers s’activaient dans leur camp
et bientôt ils sentirent une odeur de viande grillée qui leur fit venir l’eau à
la bouche. La chaleur accompagnait la course du soleil et la soif commença à
les tarauder. En fin d’après-midi, Jondalar, qui n’avait pas dormi de la nuit
et souffrait toujours de la tête, ferma les yeux et finit par s’endormir. Il
fut réveillé par une agitation intense et des cris, quelqu’un venait d’arriver.
    On les remit debout et ils aperçurent alors les nouveaux
venus : un homme robuste s’avançait vers eux, portant sur son dos une
vieille femme toute ratatinée. Le destrier humain s’arrêta et se mit à quatre
pattes. Un homme s’approcha avec respect de la vieille femme et l’aida à descendre
de sa monture.
    — Ce doit être un personnage important, chuchota Jondalar.
    Un coup de poing dans les côtes lui rappela que le silence était
de mise.
    S’appuyant sur un bâton de commandement dont l’extrémité
supérieure était sculptée, la femme vint vers eux. Jamais encore Jondalar
n’avait vu une femme aussi vieille. Voûtée par l’âge, elle n’était pas plus
grande qu’une gamine. Ses cheveux blancs étaient si fins qu’ils laissaient voir
la peau de son crâne et son visage si ridé qu’il n’avait plus rien d’humain.
Son regard, par contre, n’avait rien de sénile : ses yeux, au lieu d’être
éteints et chassieux, brillaient d’intelligence. Une autorité indéniable
émanait de toute sa personne et

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