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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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risques
d’infection. Ayla avait hérité de ses qualités et maintenant qu’elle ne
voyageait plus et vivait près d’une rivière, elle prenait soin d’elle-même
comme lorsqu’elle vivait avec le Clan.
    Ce matin, je vais me laver les cheveux, se dit-elle en passant
ses mains dans son abondante chevelure blonde qui lui descendait jusqu’au
milieu du dos. La veille, elle avait découvert des plants de saponaire juste
après le coude que faisait la rivière, et elle alla chercher quelques rhizomes.
En revenant, elle remarqua un large rocher qui émergeait de l’eau et dont la
surface était creusée de cuvettes. Elle choisit un galet sur la plage et
s’approcha du rocher. Après avoir rincé les rhizomes, elle les déposa dans une
des cuvettes qu’elle remplit d’eau puis se servit du galet pour les écraser.
Aussitôt, l’eau se mit à mousser. Elle mouilla alors ses cheveux, puis les lava
avec l’eau pleine de saponine. Elle se frotta le corps avec l’eau qui restait
au fond de la cuvette et plongea dans la rivière pour se rincer.
    Un gros rocher, qui s’était détaché il y a bien longtemps de la
falaise, émergeait en partie de l’eau, formant une petite île, séparée de la
rive par un bras d’eau étroit et peu profond. Une partie du rocher se trouvait au
soleil, l’autre était ombragée par un saule dont les racines à nu plongeaient
dans le courant comme autant de doigts noueux. Ayla grimpa sur l’îlot et
s’installa au soleil pour faire sécher ses cheveux. Elle arracha une petite
branche à un buisson tout proche et, après l’avoir écorcée avec ses dents, s’en
servit comme d’un peigne pour démêler sa chevelure.
    Elle contemplait rêveusement le reflet du saule dans le courant
quand soudain un léger mouvement accrocha son regard. Elle se pencha un peu et
aperçut l’éclair argenté d’une grosse truite qui se trouvait sous les racines à
nu. Elle n’avait pas pêché depuis longtemps et se dit que cette truite ferait
un excellent petit déjeuner.
    Elle se laissa glisser sans bruit dans l’eau, fit quelques
brasses dans le sens du courant, puis revint à pied vers l’île. La main droite
dans l’eau, les doigts ballants, elle avançait avec d’infinies précautions et
finit par apercevoir la truite qui ondulait légèrement dans le courant pour que
celui-ci ne l’entraîne pas hors de l’abri que lui offraient les racines.
    Même si les yeux d’Ayla brillaient d’excitation, elle faisait
très attention à ne pas glisser et plus elle approchait de la truite, plus elle
devenait prudente. Elle glissa sa main en dessous du ventre du poisson, la fit
remonter tout doucement et effleura la truite pour trouver les ouïes. Elle
l’agrippa brusquement, la sortit de l’eau et la lança sur la berge. Échouée sur
le sable, la truite se débattit pendant quelques instants, puis elle cessa de
lutter.
    Ayla, qui avait eu beaucoup de mal à apprendre à pêcher à la
main quand elle était enfant, eut un sourire fier, comme si c’était la première
fois qu’elle réussissait à sortir une truite de l’eau. Elle se promit de
surveiller l’endroit, certaine d’y trouver d’autres truites. Celle-ci était de
belle taille et suffirait amplement pour deux repas. A la pensée du goût exquis
de la truite cuite sur des pierres chaudes, Ayla sentit l’eau lui venir à la
bouche.
    En attendant que son repas cuise, elle commença à fabriquer un
panier avec du yucca qu’elle avait cueilli la veille. Ce panier serait purement
utilitaire, mais elle en modifiait parfois le motif, juste pour le plaisir des
yeux. Non seulement ce panier serait joli mais elle le tressait si serré qu’il
serait aussi étanche. En le remplissant de pierres chaudes, elle pourrait y
cuire des aliments. Pour l’instant, elle comptait l’utiliser pour conserver des
provisions et, tout en travaillant, elle fit la liste de ce qui lui restait à
faire avant que la mauvaise saison arrive.
    Les groseilles que j’ai ramassées hier seront sèches dans
quelques jours, se dit-elle en jetant un coup d’œil aux baies qu’elle avait
étalées sur des nattes tout près de l’entrée de la caverne. Je vais aussi
pouvoir faire provision de myrtilles et ramasser quelques pommes. Il y a aussi
un merisier, couvert de fruits, mais ils risquent d’être trop mûrs. Il faudra
que je m’en occupe aujourd’hui. Et que je ne tarde pas trop à ramasser des
graines de tournesol, sinon les oiseaux vont tout manger.

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