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La vengeance d'isabeau

La vengeance d'isabeau

Titel: La vengeance d'isabeau Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mireille Calmel
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c’était le seul moyen de te retrouver. Sais-tu qui est ton père ?
    —  Un mécréant, si j’en juge par vos crimes ! Lâcha-t-elle perfide en levant le menton.
    François de Chazeron sourit. Cette petite lui plaisait.
    —  Ainsi donc, elles t’ont appris qui j’étais.
    —  Cela ne me donne pas l’obligation de vous suivre.
    Le seigneur de Vollore soupira en se tournant vers Isabeau :
    —  Existe-t-il des preuves de sa naissance ?
    Ce fut Albérie qui tendit l’acte de naissance qu’elle avait emporté avec l’enfant. François le déroula et hocha la tête.
    —  Il vous aurait été facile de glisser cette médaille au cou de votre progéniture, Albérie, ou d’une autre. Ce document ne prouve rien hormis la naissance d’Antoinette-Marie de Chazeron.
    —  Retrousse ta manche, Marie, ordonna Albérie.
    La jouvencelle hésita un instant, puis releva la dentelle de sa chemise. La cicatrice s’étalait sur deux doigts et Chazeron la reconnut aussitôt.
    —  Te souviens-tu des circonstances de cet accident ? demanda-t-il avec douceur.
    —  Je me souviens avoir couru derrière un chien. Je jouais, je crois. J’ai trébuché sur une racine. Il y avait un rocher effilé à fleur de terre. C’est tante Albérie qui m’a soignée. Il y avait du sang partout. Vous m’avez grondée parce que je pleurais.
    —  Comment sais-tu que c’était moi ?
    —  Parce que tante Albérie m’a donné l’ordre d’obéir à mon père ! Cela vous suffit-il, monseigneur ? Se moqua-t-elle en assortissant sa grimace agacée d’une révérence.
    —  Je vais te ramener à Vollore pour qu’on y fasse ton instruction.
    Marie se recula encore.
    —  Jamais ! Cracha-t-elle. C’est ici que sont les miens. Auprès des gueux et de la Réforme. Vous ne pouvez m’obliger à vous suivre.
    —  La Réforme sera dispersée d’ici peu. Le roi ne permettra pas longtemps encore le désordre qu’elle engendre. Quant à tes amis, tu devras les oublier. Tu es née Antoinette-Marie de Chazeron et ton devoir est de donner des héritiers à ta terre. Il est grand temps de s’occuper de ton éducation.
    Constant s’interposa comme François de Chazeron saisissait le bras de Marie.
    —  Ne la touchez pas ! Gronda-t-il mauvais, la main sur le manche du poignard.
    Mais Chazeron fut plus vif. D’un poing solide, crocheté au menton, il l’envoya rouler à terre.
    —  Ne te mêle pas de cela, morveux.
    —  Je vous interdis de toucher à Constant, s’emporta Marie qui voulut aider son ami à se redresser.
    Chazeron la retint.
    —  Suffit, péronnelle ! Albérie t’a enlevée à ton foyer et ce jourd’hui tu es une charge pour ces garces. Si ce n’était vrai, je ne serais point là.
    —  Je ne vous crois pas ! Vous ne le laisserez pas m’emmener, n’est-ce pas ? Gémit-elle en se tournant vers Albérie et Isabeau.
    Mais, d’un même geste, celles-ci s’écartèrent et rejoignirent Constant qui se redressait, l’œil noir.
    —  Ce que dit cet homme est vrai, Marie, affirma Albérie avec douceur. Je t’ai enlevée aux tiens pour me venger de lui. Tu es de noble naissance. Il est temps pour toi de reprendre ta place et ton rang.
    —  Non ! cria Constant, mais Isabeau l’arrêta :
    —  Laisse-la partir, Constant. Crois-moi, c’est mieux ainsi.
    —  Peu m’importe la vérité, je refuse de vous suivre ! affirma Marie en tentant de se dégager.
    —  Très bien, s’emporta François de Chazeron, alors tu dois savoir que je massacrerai chaque gueux à Paris, à commencer par ce Croquemitaine qui est leur roi, ensuite je débusquerai un à un ces conjurés de la Réforme jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien autour de toi que les ruines de cette famille dont tu te prétends héritière.
    Marie blanchit et s’immobilisa :
    —  Vous ne ferez pas cela ?
    —  Et qui m’en empêchera ? J’en ai le pouvoir, tu le sais. Il ne tient qu’à toi de sauver les tiens !
    —  Vous n’avez pas le droit, ragea-t-elle au bord des larmes.
    —  Oh ! Si, j’en ai le droit. Je suis ton père, Antoinette-Marie !
    —  Non ! Affirma une voix puissante dans le dos de François.
    Isabeau poussa un cri de surprise qui fit se retourner Chazeron. Juché sur les marches de l’escalier, Philippus se dressait sur sa route, une espingole armée dans la main.
    —  Il est temps de payer pour vos crimes, Chazeron ! Lâchez cette enfant, ordonna-t-il.
    À cet instant, le souterrain

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