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La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)

La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)

Titel: La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: JACQUES GERNET
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lésine sur les aménagements : il
suffit, dit-on, d’être à l’abri du vent et de la
pluie. Et ce sont les anciens bâtiments de la préfecture, transférée plus au nord, qui servent à
loger l’empereur et les grandes administrations.
Les édifices de ce palais improvisé ne comptent
que cent à deux cents entrecolonnements. En
1133, on se résigne à construire des allées couvertes près de la porte sud du palais (c’est l’ancienne citadelle de la préfecture) pour que les
fonctionnaires n’aient plus à patauger dans la
boue par temps de pluie. Et ce n’est qu’en 1148
qu’on se décide à agrandir les murailles de l’enceinte vers le sud-est. Mais les édifices restent
rares et pauvrement décorés. Les deux bâtiments
principaux ne sont hauts que de dix-huit mètres,
et ils n’atteignent que vingt-cinq mètres de largeur. L’ensemble n’est guère plus imposant ni
guère plus luxueux que la cité administrative
d’une grande préfecture 2 .
    De toute évidence, la cour, qui n’était pas
faite à la vie de province, resta longtemps sur laréserve. Ce n’était pas à Hangzhou même qu’elle
en voulait. Pendant plus d’un siècle, l’empereur
et ses ministres gardèrent l’espoir de reconquérir
les provinces du Nord, et Hangzhou n’eut jamais
droit au titre de capitale. C’était seulement la
résidence provisoire de l’empereur, en chinois
Xingzai, terme qui est le plus souvent transcrit
par Quinsay dans les versions du Livre de Marco
Polo (cette désignation était restée à Hangzhou
malgré l’occupation de la ville par les Mongols).
On s’installa donc dans le provisoire, mais les
conséquences de cet établissement furent prodigieuses : en moins de deux siècles, cette ville
d’importance moyenne et de caractère si provincial allait devenir une des cités les plus riches et
les plus peuplées du monde. L’animation, le luxe
et la beauté de Hangzhou à la fin du XIII e siècle
furent pour Marco Polo une sorte de révélation.
Il était loin sans doute d’imaginer qu’une si
grande ville avait eu des débuts si modestes et
que les empereurs Song avaient mis si peu d’entrain à en faire leur capitale. La ville ne fut pas
toujours à l’emplacement qu’occupait Hangzhou
à l’époque des Song, mais, très tôt, à cause du
manque d’eau douce pour l’irrigation et pour
l’alimentation des habitants, on imagina de créer
artificiellement le lac. Il fut formé grâce à une
digue qui retenait les eaux des collines environnantes. Au VII e siècle, la ville occupe sa place
définitive : c’est une étroite bande de terresd’alluvion de deux à trois kilomètres de large
qui s’étend entre la rive gauche du fleuve
Zhejiang, tout près de son estuaire, et le lac qui
borde la ville à l’ouest sur plus de trois kilomètres. Les remparts construits au début du VII e siècle épousent la forme du terrain. Longs de
dix-huit kilomètres, ils ont approximativement la
forme d’un rectangle orienté du nord au sud. Ce
sont ces murailles prolongées sous les Song vers
le sud-ouest, qui serviront de remparts à la ville
du XIII e siècle. Elles étaient percées de cinq
portes pour le passage des canaux et de treize
portes monumentales où aboutissaient les
grandes avenues de Hangzhou. Elles délimitaient la « ville » à proprement parler, et c’est à
ces murs que les habitants se réfèrent encore
constamment au XIII e siècle pour distinguer la
cité de ses faubourgs. Les points les plus éloignés, au nord et au sud, étaient au moins distants
de sept kilomètres, mais les remparts est et
ouest, vaguement parallèles, enserraient la ville
dans un espace d’un kilomètre et demi à deux
kilomètres au plus. Ces murailles, bâties en terre
tassée et en pierre, recouvertes sans doute de
briques, mesuraient neuf mètres de hauteur et
trois mètres d’épaisseur à la base. Ornées de
larges créneaux, elles étaient probablement blanchies à la chaux tous les mois, comme il était
alors d’usage dans plusieurs autres villes 3 . Les
treize portes d’avenues, aux arches arrondies oupolygonales, étaient surmontées de pavillons, à
l’exception de trois portes des remparts de l’est,
côté vulnérable de la ville, qui comportaient des
ouvrages de défense avancés 4 .
    Dès 893, on imagina de bâtir une seconde
protection entre les remparts de l’est et le
fleuve. Deux cent mille paysans, réquisitionnés
sur l’ordre du potentat local de l’époque, et

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