Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
Vom Netzwerk:
qui arrivaient sur la berge de la rivière.
    Restant à distance, il ne les perdit plus de vue, ignorant cependant s’il avait bien affaire à Poulain. Comme il y avait déjà
     beaucoup de gagne-deniers sur la rive, on ne le remarqua pas. Quant à ceux qu’il suivait, ils ne se retournaient pas, n’imaginant
     pas être filés. Ils empruntèrent le pont Notre-Dame pour passer dans l’Île et poursuivirent jusqu’au petit Pont, mais arrivés
     à l’Hôtel-Dieu, ils se séparèrent. Celui à la houppelande s’installa dans le porche de la pharmacie, tandis que l’autre passait
     le pont vers l’Université.
    Qu’est-ce que cela voulait dire?
    Un peu avant l’Hôtel-Dieu se dressait l’église Saint-Germain-le-Vieux dont une façade donnait sur la rue du Marché-Neuf. Il
     resta là à attendre, ayant vue sur l’entrée de la pharmacie de l’Hôtel-Dieu.
    Moins d’une heure s’était écoulée quand il vit partir l’homme à la houppelande. Dissimulé dans une encoignure, il crut bien reconnaître la haute silhouette de Poulain. Rassuré, il le suivit jusqu’à proximité de la Bastille où il attendit un moment rue Saint-Antoine avant de rentrer au Porc-Épic. Qu’était-il venu faire par là? Suivait-il quelqu’un? C’était incompréhensible!
    Le lendemain, il s’était installé en haut de la rue des Nonandières quand il vit sortir du cabaret la silhouette trapue en
     sayon. Il la suivit rue de la Heaumerie où, s’approchant de la boutique d’ un armurier, il put examiner à loisir de qui il
     s’agissait. C’était un homme qu’il n’avait jamais vu, velu comme un ours, la quarantaine bien sonnée, et qui paraissait d’une
     robustesse peu commune. Leurs regards se croisèrent et Lacroix baissa les yeux. L’inconnu achetait une arbalète.
    Pour le capitaine des gardes de Villequier, les choses s’éclairaient. Poulain et l’homme-ours suivaient quelqu’un pour le
     tuer et allaient utiliser l’arbalète à cet effet. Il s’interrogea sur ce qu’il pouvait faire. Il ne pouvait pas se débarrasser
     de Poulain si l’homme-ours était avec lui. Il revint le lendemain rue des Nonandières et, à nouveau, il vit la haute silhouette
     de Poulain sortir, cette fois accompagnée d’une autre personne à peu près de sa taille. Ce n’était pas l’homme-ours, donc
     ils étaient au moins trois au Porc-Épic.
    Lacroix resta derrière eux jusqu’à l’Hôtel-Dieu et attendit près de Saint-Germain-le-Vieux. Mais, les deux hommes étant toujours
     dans le porche à midi, il jugea qu’il perdait son temps et décida d’abandonna sa surveillance, car durant sa surveillance,
     il avait échafaudé un plan.
    Pour se débarrasser de Poulain et de ses amis, il n’avait qu’à recruter une dizaine de spadassins qui entreraient au Porc-Épic
     un soir avant la fermeture et feraient passer tout le monde à trépas. Avec l’insécurité qui régnait en ville, cela ne surprendrait
     personne.
    Restait à trouver les assassins. Les gardes de Villequier ne pouvaient être mêlés à cette affaire, car il suffirait d’une
     indiscrétion pour que le roi l’apprenne. Engager des tueursà gage était possible, mais hasardeux, car Poulain savait bien se battre et les deux autres pouvaient être aussi de fins duellistes. Aussi, après avoir étudié plusieurs possibilités, Lacroix décida de demander l’aide de M. de Mayneville. Cette solution n’avait que des avantages : Mayneville pouvait utiliser les traîne-rapières du duc; c’est lui qui avait le premier suspecté Poulain de trahison; enfin, si le roi apprenait que c’était les Guise qui avaient tué Poulain, M. de Villequier resterait insoupçonnable.
    Satisfait de son idée, Lacroix se rendit à l’hôtel de Guise où il dut attendre jusqu’au soir pour être reçu.
    — Monsieur Lacroix? Je n’ai guère de temps, commença Mayneville. Que me vaut l’honneur? Vous n’êtes pas à Rouen au service de M. de Villequier?
    Embarrassé, Lacroix expliqua que son maître avait découvert la trahison de Poulain et lui avait demandé de faire justice.
     Tout en parlant, il observa avec un peu d’appréhension l’impassibilité du visage de Mayneville.
    — Ce que vous me dites sur Poulain, monsieur Lacroix, je le sais. Il a trahi la Ligue, mais c’est de bonne guerre puisqu’il est au roi. S’il tombe entre nos mains, nous le pendrons, mais je n’ai nulle envie de perdre de temps à le traquer comme un truand.
    — Mais je

Weitere Kostenlose Bücher