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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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les maisons, il s’y engagea. Après avoir un peu erré dans les jardins, il trouva ce qu’il cherchait : il y avait même une
     échelle contre une fenêtre qui semblait bien être celle du Porc-Épic.
    C’est par là que les spadassins entreraient, décida-t-il.
    Il se rendit ensuite à la place du marché du cimetière Saint-Jean. À la Croix-de-Lorraine logeaient encore quelques-uns des
     nervis de l’attentat manqué de Bel-Esbat. Il les rassembla et leur expliqua leur affaire : il viendrait les chercher le lendemain
     à la nuit tombante pour entrer dans un cabaret par une fenêtre. Ils auraient trois hommes à tuer ou à capturer sans faire
     trop de bruit.
    Le lendemain dimanche, après la messe, Cabasset resta longtemps à méditer dans la chambre qu’il occupait dans l’hôtel de Montmorency
     puis, l’après-midi, il fit seller son cheval et se rendit au Porc-Épic.
    Le cabaret était fermé. Son cheval à la main, il prit le passage entre les maisons jusqu’à l’échelle. Là, il attacha sa monture
     et grimpa. Arrivé en haut, il frappa aux carreaux.

    En rentrant du duel, Nicolas Poulain avait pansé Olivier, le seul blessé du combat, puis ils avaient tous passé la nuit au
     Porc-Épic. Le matin du dimanche, le baron partit pour Rosny et Venetianelli pour l’hôtel de Bourgogne.
    Poulain, Caudebec et Hauteville préparèrent alors l’entreprise contre Louchart. Persuadés que Cassandre ferait ce que les
     épiciers lui avaient proposé, ils étaient certains que Louchart viendrait à l’Ave-Maria mardi. Ils décidèrent donc que Caudebec
     se rendrait à la banque Sardini lundi pour prévenir le banquier et la mère de Cassandre. Sardini disposait de cinquante hommes
     d’armes. C’était plusqu’il n’en fallait pour organiser un guet-apens, même si Louchart avait une importante escorte. Quand les femmes sortiraient
     du couvent, Venetianelli ou Caudebec galoperaient jusqu’à la banque pour le prévenir. Au moment où le commissaire arriverait
     rue du Fer-à-Moulins, il tomberait dans l’embuscade et Nicolas, Olivier et Rosny arriveraient dans son dos pour le tailler
     en pièces.
    On frappa aux carreaux et ils se levèrent d’un bond, saisissant leurs épées.
    En reconnaissant le capitaine Cabasset, Olivier devina qu’ils étaient attaqués. Déjà Caudebec le mettait en joue avec un pistolet
     à rouet posé sur la paillasse.
    Mais Cabasset continuait à frapper à la vitre en faisant des signes d’une main. Ils comprirent que ce n’était pas une attaque.
     Olivier approcha, puis voyant que le capitaine de Mayenne lui faisait un sourire, il ouvrit la croisée.
    — J’avais peur que vous ne me tiriez dessus, grogna Cabasset d’une voix bourrue, en enjambant la fenêtre.
    — Que venez-vous faire?
    — Vous sauver la vie.
    — Expliquez-vous! le brusqua Poulain.
    — C’est bien simple, un homme de Villequier est sur vos traces…
    — Lacroix? demanda Poulain.
    — Vous le connaissez? Une vraie face de rat! Oui, c’est lui. Il vous a trouvé.
    — Comment a-t-il fait?
    — Peu importe! Il vous a vendu à M. de Mayneville qui n’a pas voulu s’en mêler, puis à Mme de Montpensier qui m’a demandé de m’occuper de vous.
    — Et vous êtes venu seul? ironisa Olivier.
    — Non, ce soir dix de mes hommes passeront par là, dit-il en désignant la fenêtre.
    Le silence se fit. Il n’y avait pas d’hostilité entre les deux hommes, plutôt de l’incompréhension. Que voulait Cabasset? C’était la deuxième fois qu’il leur sauvait la vie, se dit Olivier.
    — Vous nous aviez reconnus, à la Croix-de-Lorraine?
    — Immédiatement.
    — Pourtant, vous nous avez laissés partir…
    — Disons, prendre un peu d’avance.
    — Pourquoi?
    — Je n’aime pas être en dette, répondit Cabasset, le visage fermé.
    — Ce n’était pas le cas, répliqua Olivier. Vous avez aidé Mlle de Mornay, nous vous avons rendu vos bagages. Nous étions quittes.
    Cabasset soupira.
    — Peut-être avez-vous raison. En vérité, je ne sais pas pourquoi j’ai voulu vous sauver. Je m’interroge parfois sur la guerre que je conduis.
    — Vous êtes pourtant au service de Mme de Montpensier, vous n’avez qu’à la quitter si vous avez des scrupules.
    — M. de Mayenne souhaite que je reste chez elle, j’obéis. Je suis bon catholique craignant Dieu et je ne rejoindrais jamais un hérétique comme Navarre, ni un bougre comme le roi. Mais je peux ne pas

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