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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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l’ai trouvé, monsieur! Simplement, il n’est pas seul et j’ai besoin d’aide.
    — C’est votre affaire, et celle de M. de Villequier, décida Mayneville, faisant comprendre que l’entretien était terminé.
    — Poulain prépare une évasion, monsieur. Il continue à faire du tort à la Ligue, insista Lacroix.
    — Une évasion?
    — Sa femme est emprisonnée au couvent de l’Ave-Maria avec une Mme de Saint-Pol, et il veut les faire sortir.
    — Mme de Saint-Pol?
    Au cours des semaines passées, Mayneville avait rencontré la sœur du duc de Guise qui lui avait parlé de l’humiliation que
     la fille de M. de Mornay avait fait subir à safamille. La duchesse de Montpensier, qui cherchait à se venger, lui avait dit aussi avoir appris que cette femme était en
     réalité une fille adultérine du prince de Condé et que le roi de Navarre en avait fait une dame de Saint-Pol.
    Se pouvait-il que la Saint-Pol dont lui parlait ce fripon de Lacroix soit la même? La fille de Condé? C’était bien probable, puisque cette Saint-Pol avait épousé Hauteville, l’ami de Poulain.
    Raison de plus pour qu’il ne s’en mêle pas, décida-t-il.
    Mayneville était gentilhomme. Il était à Guise et avait des adversaires tant à la cour que chez le roi de Navarre. Mais il
     n’avait pas d’ennemi, et les liens de race entre gentilshommes passaient avant les animosités de partis ou de religions. Condé
     était prince de sang, un Mayneville ne toucherait pas à une petite-fille de Saint Louis.
    Néanmoins, peut-être que Mme de Montpensier serait intéressée par ces informations. D’ailleurs, si elle apprenait qu’il connaissait
     l’emprisonnement de Mme de Saint-Pol à l’Ave-Maria sans qu’il l’ait prévenue, il s’en ferait une ennemie.
    — Monsieur Lacroix, allez voir Mme de Montpensier avec votre histoire, fit-il.

    Lacroix partit fort dépité. Néanmoins, le lendemain, il se rendit à l’hôtel de Montmorency où on lui avait dit que logeait
     la sœur du duc de Guise. Là encore, il attendit dans une antichambre toute la journée.
    Enfin la duchesse le reçut. Dès qu’il commença à raconter son affaire, elle fit appeler le capitaine Cabasset.
    — Monsieur Lacroix, lui dit-elle quand il eut terminé, vous venez de me rendre un inestimable service.
    Elle fit quelques pas jusqu’à une desserte sur laquelle se trouvait un coffret ciselet qu’elle ouvrit.
    — Voici un diamant monté sur une broche. Vous le mettrez à votre toquet. N’ayez crainte, je m’occupe de M. Poulain… Je lui ferai payer ses trahisons, tout comme à Mme de Saint-Pol.
    Lacroix partit satisfait, le diamant valait bien cent écus et sa mission était terminée. Il décida de rentrer à la cour sans
     attendre.

    — Monsieur Cabasset, c’est le Diable qui nous a envoyé cet homme, s’exclama la duchesse après la sortie de Lacroix. Avez-vous des nouvelles du curé Boucher?
    — Oui, madame, Louchart lui a confirmé que Mme Poulain avait été arrêtée, mais qu’il ignorait dans quelle prison elle se trouvait. Il devait se renseigner et l’en informer.
    — Le faquin! Je saurai m’en remembrer! gronda-t-elle.
    Elle médita un instant, pendant que Cabasset restait impassible.
    — Je vais d’abord me débarrasser de Poulain, décida-t-elle aigrement. Ensuite, je demanderai à mon frère un ordre pour qu’on me remette les prisonnières de l’Ave-Maria. D’après Lacroix, ils sont trois dans ce cabaret. Sans doute Hauteville est-il avec Poulain. Combien de temps vous faut-il pour rassembler une dizaine de bravi?
    — Une journée, madame. Je peux le faire demain.
    — Vous pourriez donc vous occuper d’eux dimanche soir?
    — Sans doute, répondit le capitaine d’une voix égale.
    — Faites-le, en essayant tout de même de garder Hauteville vivant. Lundi, c’est Pentecôte, vous irez donc mardi chercher Cassandre à l’Ave-Maria et je les enfermerai tous les deux dans mes caves.

    Le lendemain samedi, Cabasset passa lentement à cheval devant le Porc-Épic et rien ne lui échappa. Le cabaret paraissait difficile
     à forcer avec son échauguette, ses grilles aux fenêtres et sa porte cloutée. S’il était fermé et rembarré, à moins d’utiliser
     un pétard, il serait impossible d’y pénétrer. Mais peut-être y avait-il une issue à l’arrière…
    Il laissa son cheval dans une écurie de la rue Saint-Antoine et revint à pied par la rue Percée. Avisant un passage entre
    

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