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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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approuver tout ce qui se fait au nom de la Ligue. Alors, j’essaie de rester propre… cependant ne comptez pas sur moi pour trahir. Je suis à Mayenne, seulement à Mayenne.
    De nouveau, ce fut le silence. Si Caudebec avait du mal à comprendre Cabasset, ce n’était pas le cas de Nicolas ou d’Olivier.
     Nicolas était profondément catholique et l’hérésie lui faisait horreur. Olivier avait longtemps été partagé. Cette guerre
     civile n’était pas seulement entre les hommes, entre les familles. Elle se livrait aussi à l’intérieur de leur esprit. Personne
     ne pouvait en sortir intact.
    — Nous partons! décida Poulain. Mais auparavant nous devons prévenir le cabaretier.
    — Il ne risque rien, mes hommes en ont seulement après vous.
    — Mme de Montpensier sait-elle que nos épouses sont à l’Ave-Maria? demanda Olivier qui comprenait que leur plan serait caduc s’ils partaient.
    — Oui, je viendrai les chercher mardi, mais je suis décidé à les protéger. Mme la duchesse sait depuis plusieurs jours qu’elles sont prisonnières et je cherchais à savoir où elles étaient pour les faire sortir. Hélas, Lacroix m’a pris de court. Cependant, je m’arrangerai pour qu’elles s’évadent, je vous le promets. Sur ma vie, Mme de Montpensier ne touchera pas à un de leurs cheveux. En revanche, si vous restez ici, vous êtes morts.
    Refusant de discuter plus avant, il les salua et sortit par la fenêtre.
    — Partons! répéta Poulain, désespéré.
    — Pour aller où? demanda Caudebec.
    — À la tour! décida Olivier. Il ne nous reste que ce refuge.
    Ils rassemblèrent leurs armes et suivirent le chemin de Cabasset. En route, ils parlèrent peu, réfléchissant à ce qu’ils pourraient faire. Demain la duchesse de Montpensier apprendrait l’échec de Cabasset et, avec l’appui de son frère, elle n’aurait aucun mal à se faire remettre les deux femmes. Certes, Cabasset avait promis de les défendre, mais y parviendrait-il? Ils en doutaient, car ils savaient qu’on ne pouvait donner une chandelle à Dieu et l’autre au Diable.
    À la tour, Venetianelli fut surpris et heureux de les revoir. Ils tinrent aussitôt un conseil de guerre avec lui et Nicolas
     Poulain leur annonça la décision qu’il avait prise.
    — Il n’y a plus qu’une carte à jouer. Demain matin, j’irai trouver Catherine de Médicis.
    — Quoi? Au pire elle te fera arrêter, au mieux elle te fera jeter dehors! D’ailleurs, tu n’arriveras pas jusqu’à elle, objecta Olivier.
    — J’y arriverai.
    Il sortit la médaille qui ne l’avait jamais quitté.
    — Elle était à Ludovic Gouffier. Je crois que c’est un laissez-passer auprès d’elle, tout comme la médaille qu’avait Venetianelli pour être reconnu des gens du roi.
    — Sans doute, confirma Venetianelli.
    — Admettons que tu arrives jusqu’à elle, ensuite?
    — Elle a le pouvoir de tirer Cassandre et Marguerite du couvent.
    — Pourquoi le ferait-elle?
    — Elle voulait me rencontrer avant les barricades, je n’y suis pas allé. Depuis, je me suis demandé ce qu’elle me voulait. Peut-être me remerciera-t-elle si je lui apprends ce qu’est devenu Gouffier.
    — C’est un maigre échange… Et si elle refuse?
    — Je ne sais pas. On ira à l’Ave-Maria mardi, et si Cabasset ne laisse pas partir nos épouses, on livrera le dernier combat.
    — J’irai avec toi chez la reine mère, décida Olivier. Caudebec nous attendra ici. Je suis aussi le représentant de son gendre, le roi de Navarre. Peut-être m’écoutera-t-elle.
    Ils ne dormirent guère. Mais durant la nuit, un autre s’endormit pour une nuit éternelle.
    Tandis que la troupe de Cabasset passait par la fenêtre restée ouverte, Guitel entendit le vacarme et monta. À l’instant où
     il ouvrait la porte, l’un des spadassins tira sur lui. L’aubergiste s’effondra et Cabasset ordonna la retraite, furieux de
     l’accident.

23.
    Le lundi de Pentecôte
    Dans son hôtel, près de Saint-Eustache, Catherine de Médicis se laissait bercer par le crépitement régulier de lapluie. Entièrement en noir, immobile et plus blafarde que jamais (les huit onces de sang que son barbier lui avait tirées y étaient pour quelque chose!), un bonnet en pointe sur le front, elle venait d’entendre la messe dans son oratoire, ne se sentant pas la force de participer à la célébration du saint Esprit à Saint-Eustache.
    Elle avait refusé toute compagnie, même pas un

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