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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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ville et
     des patrouilles battirent la campagne autour de Blois. On retrouva la trace d’un groupe d’hommes avec plusieurs chevaux de
     bât à l’auberge de la Croix-Verte, mais les huguenots semblaient s’être volatilisés.
    Dans les jours qui suivirent, le duc de Guise apprit que le roi, dans une nouvelle crise mystique, faisait aménager des cellules
     au-dessus de ses appartements afin d’y loger des capucins, résolu qu’il était, disait-il, de quitter le monde et de se livrer
     à la solitude.
    Le duc jugea que c’était enfin une bonne nouvelle. Si le roi était si dévot, il ne pouvait être une créature de Satan. Il
     s’empressa aussitôt de faire répandre en ville la rumeur qu’Henri III voulait se retirer du trône, et que ces cellules seraient
     le couvent où il finirait ses jours.
    1   Cette phrase, prononcée par Catherine, a été rapportée par Miron.

30.
    Le mois de novembre se termina dans la violence. La haine était partout, tant entre royalistes et guisards qu’au sein de la
     famille des Guise. Henri revit son frère Charles la veille de son départ pour l’armée du Dauphiné. Ils eurent une nouvelle
     altercation au sujet de Mme de Sauves, et sans l’intervention de leurs proches, ils se seraient entretués.
    Les insolences et les provocations entre les Lorrains et les loyalistes se multipliaient. Le soir du 20 novembre, les pages
     du duc de Montpensier se prirent de querelle avec ceux du duc de Guise. L’un des serviteurs du duc fut tué et l’échauffourée
     s’étendit aux gens du comte de Soissons et du duc de Retz, du côté des royalistes, des ducs de Nemours et d’Elbeuf, de l’autre.
     Les guisards ayant pris le dessus, ils poursuivirent leurs adversaires jusqu’à la salle du conseil où, persuadé d’une attaque
     de la part du Balafré , le roi sortit de son cabinet la cuirasse sur le dos entouré de ses ordinaires .
    Il y eut aussi des meurtres crapuleux ou pour des motifs personnels. Le plus grave eut lieu une nuit quand M. de Nantouillet,
     petit-fils du chancelier, envoya ses neveux poignarder son épouse Anne de Barbancon, dame d’honneurde Catherine de Médicis, qui lui montrait publiquement son mépris. L’assassinat se déroula à quelques pas de la chambre de
     la reine où les assassins avaient facilement pu pénétrer, car on ne s’était pas méfié d’eux.
    Ce crime, que le roi ne voulut pas poursuivre car il avait besoin du soutien de la famille de Nantouillet, inquiéta beaucoup
     Nicolas Poulain. Malgré les quarante-cinq, les assassins avaient approché la famille royale avec une étonnante facilité. Il
     décida de loger désormais au troisième étage du château pour être au plus près de Catherine de Médicis et de son fils, et
     il conduisit désormais lui-même les rondes autour des appartements royaux.
    Après la querelle des pages et le crime des Nantouillet, la méfiance et la peur s’étendirent. Personne n’aurait osé sortir
     sans chemise d’acier ou jaque de mailles. Les Grands restaient toujours entourés de gentilshommes de leur clientèle, tous
     solidement armés, parfois même avec arquebuse à la main. Quant au duc lorrain, il ne se déplaçait plus qu’avec une innombrable
     suite armée en guerre.
    Ces manières d’agir ne pouvaient qu’entraîner des débordements aussi Henri de Guise exigea du roi de donner congé aux quarante-cinq
     et à ses plus proches serviteurs, en particulier au marquis d’O.
    Le duc détestait le marquis depuis sa trahison, mais il avait aussi remarqué son absence durant trois semaines, tout comme
     celle de Poulain et de Richelieu, et bien qu’ils aient eu tous de bonnes explications pour ne pas être à la cour à ce moment-là,
     il se demandait s’ils n’auraient pas participé au vol de son or. La présence de François d’O le jour où le roi avait reçu
     Hauteville et Rosny avait renforcé ses soupçons.
    Le roi se soumit en suppliant pourtant de pouvoir garder quelques Gascons pour sa sécurité, en particulier M. de Montpezat,
     ainsi que le marquis d’O. Le duc accepta sous la condition qu’ils lui fassent publiquement allégeance, ce qu’ils promirent,
     lui jurant d’être désormais de bons et de fidèles serviteurs.
    Après cette nouvelle avanie, Henri III s’abîma dans une profonde ferveur et parut privé de sentiment envers ses derniers amis
     dont beaucoup, persuadés qu’ils seraient tôt ou tard chassés, quittèrent la cour. Le roi

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