Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
Vom Netzwerk:
spectacle, décida Cassandre en se levant. J’ai hâte de voir jouer Serafina et ses sœurs, nous reparlerons de tout ça plus tard avec Venetianelli.
    Caudebec n’eut donc pas l’occasion de dire qu’il n’appréciait pas les nouvelles libertés de la fille de M. de Mornay.
    Après la représentation, ils soupèrent aux Pauvres-Diables. Pour leurs voisins de table du cabaret, Olivier, Cassandre et
     Caudebec étaient de nouveaux comédiens qui avaient rejoint la troupe. Ce n’est qu’après le dîner qu’ils se réunirent avec
     Venetianelli dans la chambre d’Olivier.
    Cassandre alluma les chandelles en suif de mouton, puis s’assit sur son lit pendant que les autres prenaient banc et tabourets.
    Caudebec fit un nouveau récit de ce qu’il avait découvert et Olivier revint sur l’idée d’un guet-apens.
    — Je pourrais lui écrire un message pour l’attirer dans les faubourgs, suggéra-t-il.
    — Laissez-moi faire, fit Venetianelli en secouant la tête. Je rentrerai dans le Temple, je trouverai son appartement et je le fouillerai. Vous apprendrez bien plus de choses sur lui ainsi, car il doit conserver là-bas toute sa correspondance.
    — Entrer dans l’enclos? La garde vous arrêtera au porche, objecta Caudebec. N’y pénètrent que les chevaliers et quelques marchands.
    — Vous l’avez remarqué, l’habit fait le moine. Je demanderai à la mère de Serafina et à ses filles de me coudre une cape de chevalier hospitalier avec une belle croix à huit branches. Cela devrait suffire comme laissez-passer. J’irai demain après-midi pendant que vous m’attendrez dans la rue.
    — Pourquoi si vite? demanda Cassandre. Il vaut mieux préparer soigneusement cette entreprise.
    — C’est Pâques, madame, Moreo ne restera pas au Temple un jour sacré comme celui-là. Il sera invité quelque part. De surcroît, il peut ne plus être là dans les jours qui viennent.
    — D’accord, approuva Olivier, mais je vous accompagne.
    — Moi aussi, dit Caudebec.
    — Vous n’avez pas l’habitude de ce genre d’opération, objecta Venetianelli.
    — Si nous parvenons à fouiller ses papiers, je suis le seul à savoir ce que je cherche, insista Olivier.
    — Vous aurez besoin de moi pour faire le guet, renchérit Caudebec.
    — On ira donc à trois, accepta Venetianelli après quelques secondes de réflexion. D’ailleurs, il est souvent plus facile d’entrer à plusieurs dans ce genre d’endroit. Il suffira d’avoir de l’assurance.
    — Mais comment trouver son logement à l’intérieur? L’enclos est immense.
    Venetianelli réfléchit un instant avant de proposer :
    — Nous irons aux écuries et Caudebec verra si la litière est là. Si elle n’y est pas, c’est qu’il sera sorti et vous me laisserez faire.
    — Il y aura des domestiques dans son appartement, objecta Cassandre.
    — J’improviserai, et si c’est nécessaire, à trois nous n’aurons aucun mal à les maîtriser.
    Il se leva de son escabelle.
    — Je vais prévenir Serafina. Ses sœurs et sa mère nous couperont des capes demain matin.
    On gratta à la porte. Olivier se leva pour ouvrir, non sans avoir pris son épée posée sur un coffre. C’était justement Serafina,
     avec Nicolas Poulain.
    — Je ne fais que passer, leur dit-il en les accolant, après avoir fait une révérence à Cassandre. Voici ce qui m’amène : j’ai reçu tout à l’heure un page du marquis d’O qui veut vous recevoir à souper demain soir à son hôtel. Ignorant où vous logiez, il s’est adressé à moi.
    — Nous irons, décida Olivier, à la fois flatté et inquiet de cette invitation.
    — Le marquis vous attend à cinq heures à l’hôtel de Ludovic da Diaceto qu’il a acheté récemment.
    En quelques mots, Olivier lui expliqua leur intention de fouiller l’appartement de Juan Moreo au Temple. Poulain l’écouta
     avec inquiétude. Non qu’il désapprouvât cette entreprise, car après tout Moreo était sans doute un espionespagnol, mais à cause des risques que ses amis allaient prendre.
    — Vous n’aurez guère de temps demain après-midi, objecta-t-il, si vous devez être à cinq heures chez le marquis d’O.
    — Aussi n’interviendrons-nous qu’à coup sûr, lui répondit Olivier. À la moindre difficulté, nous reporterons l’opération.
    Poulain les approuva de mauvais gré, puis leur annonça que l’insurrection de la Ligue était incessante. Trente mille hommes
     épaulés par les officiers de

Weitere Kostenlose Bücher