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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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vers
     la cour, un bel édifice protégé par un jardin enclos d’un mur avec une poterne. Au-delà des toitures, deux hautes tours, dont
     la plus massive était le grand donjon reconnaissable par ses quatre tourelles d’angle, dominaient la forteresse.
    Descendus de cheval, ils approchèrent leurs bêtes du bassin où un colporteur faisait boire son âne. À gauche, Venetianelli
     leur désigna un cabaret à l’enseigne du Chêne Vert accolé à des maisons à pans de bois. La rue qui serpentait se prolongeait
     par quelques hôtels particuliers. Peut-être pourraient-ils se renseigner par là, proposa-t-il. À moins qu’ils n’aillent de
     l’autre côté, vers les boutiques dont les étalages s’appuyaient contre le bâtiment longeant le mur d’enceinte de la rue du
     Temple.
    C’est Caudebec qui prit la décision en s’adressant au colporteur, un gringalet basané au nez en bec d’aigle dont les cheveux
     graisseux parsemés de fils blancs tombaient dans le cou. Il portait un sayon puant de couleur indéfinie, rapetassé et usé
     jusqu’à la trame.
    — Mon maître est le commandeur del Pozzo, dit-il d’un ton sec. Nous arrivons d’Italie. Où se trouve l’écurie des chevaliers?
    — Par là-bas, mes seigneurs, répliqua le colporteur en désignant un passage entre l’enceinte et le corps de logis qui s’avançait à droite de l’église.
    Ils tournèrent leur regard dans la direction indiquée. Plusieurs cavaliers s’y dirigeaient, et d’autres en sortaient.
    — Et la maison du Grand prieur? demanda Olivier.
    — Son logis? Là-bas aussi. Vous passez sous le porche et vous entrerez dans la cour de l’Indemnité.
    — Brave homme, vous paraissez tout connaître ici! s’exclama Venetianelli.
    — Sûr! affirma le colporteur, flatté qu’un commandeur s’adresse ainsi à lui. Je viens chaque année depuis vingt ans vendre mes couteaux à la foire aux fourrures et à la mercerie qui commence demain.
    Il désigna les paniers d’osier sur son âne.
    — On peut les voir? On a justement besoin de couteaux, s’enquit le faux commandeur del Pozzo.
    Flairant la bonne affaire, l’autre s’approcha du bât et en sortit un sac de toile. Il l’ouvrit et montra de longs couteaux
     au robuste manche de bois.
    — Je vous prends ces deux-là, décida Venetianelli tandis qu’Olivier sortait sa bourse de dessous sa ceinture.
    — Nous allons sans doute loger ici quelques jours, annonça Olivier en proposant un écu d’argent au bonhomme qui l’empocha. Vous savez quel est le bâtiment conventuel qui reçoit les chevaliers de passage?
    — Celui-là! fit l’homme en désignant le bel édifice entouré d’un jardin enclos, à droite de l’église. Vous n’aurez qu’à frapper à la poterne, un concierge viendra vous ouvrir et vous proposera un logis, s’il y en a un de libre. J’y suis allé plusieurs fois vendre mes couteaux. Si tout est plein, il vous restera les dortoirs de l’autre bâtiment. Mais comme ils sont pour les frères, ils sont moins confortables. Il y a aussi la maison du Chapitre, mais c’est rare qu’on y accepte les voyageurs.
    Remontant en selle après l’avoir remercié, ils se dirigèrent vers le logis du prieur et les écuries.
    Le passage débouchait sur un grand jardin et une vieille construction encadrée de deux tours carrées. De là, un large chemin
     conduisait au donjon du Temple. Sur leur droite, adossées au mur d’enceinte, s’étalaient des baraques de marchands de légumes
     et d’artisans.
    Se dirigeant vers ce qui devait être le logis du prieur, ils franchirent un porche pour pénétrer dans une cour encadrée par
     une longue écurie, une sellerie, des greniers et des remises qui n’étaient que de simples halles couvertes. L’écurie abritait
     des dizaines de chevaux et de mules, les remises des litières, des carroches et quelques chariots. Caudebecn’aperçut pas la litière de Juan Moreo, facilement reconnaissable avec ses croix à huit branches, et le murmura à ses compagnons.
    Ils descendirent de leur monture tandis que deux garçons d’écurie s’approchaient. Olivier leur donna un blanc en leur demandant
     de nourrir et de désaltérer leurs bêtes.
    — Prenez-en grand soin, ce sont les chevaux du seigneur del Pozzo! Nous sommes là pour quelques jours, poursuivit-il, en forçant sur son accent italien.
    Venetianelli se promena un instant dans l’écurie tandis qu’Olivier expliquait à l’un des garçons qu’ils

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