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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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lambris et commença à le tapoter doucement avec un doigt.
    — Imitez-moi. En Italie ce genre de boiserie dissimule souvent des placards ou des armoires secrètes.
    Ils choisirent chacun un mur. En même temps, Olivier et Cassandre recherchaient des traces de serrure ou de loquet, mais il n’y avait rien. Toute cette expédition était inutile! rageait Olivier qui s’inquiétait du temps passé. À chaque instant ils pouvaient être surpris.
    — Cela sonne creux ici, dit brusquement Cassandre.
    Venetianelli s’approcha et tapota le panneau peint.
    — C’est vrai, il y a peut-être un placard dissimulé.
    — Mais je n’ai vu aucune ouverture! s’étonna-t-elle.
    Venetianelli s’accroupit sous le regard intrigué de ses compagnons. Il repéra rapidement la trace des chaussures qui avait
     sali la plinthe peinte en faux marbre. Il appuya dessus et la pièce de bois s’enfonça. En même temps, le panneau s’ouvrit
     en silence dévoilant une porte de fer.
    — J’ai déjà connu ce genre de secret, sourit-il pour se justifier.
    L’armoire de fer ne résista pas longtemps aux crochets de Venetianelli. À l’intérieur, il y avait une cassette ciselée et
     plusieurs lettres serrées entre des cartons. La cassette contenait une centaine de pistoles qu’ils laissèrent. Olivier prit
     les lettres et les feuilleta rapidement tout en s’efforçant de se souvenir de l’ordre dans lequel elles se trouvaient. La
     plupart étaient en espagnol, langue qu’il comprenait à peine, aussi les donna-t-il à sa femme et à Venetianelli qui parlaient
     bien castillan. Il ne garda que les courriers écrits en français.
    C’étaient des missives de gouverneurs qui auraient certainement conduit à la potence ceux qui les avaient écrites, mais ce
     n’était pas ce qu’il recherchait. Il s’arrêta finalement sur une quittance et une courte lettre datée d’une quinzaine de jours
     qui portaient toutes deux la signature du duc de Guise.
    La quittance était datée du 9 janvier :
    Nous, Henri de Lorraine, duc de Guise, tant en notre nom que de la part de tous ceux qui se trouvent compris en notre commune
     ligue, confessons par cette présente avoir reçu de M. Diego Maldonado la somme de trois cent mil écus pistolets 3 qui est le premier payement que Sa Majesté catholique nous avait promis, en témoin de quoi nous avons signé cette présente
     de nos mains et fait apposer le cachet de nos armes.
    Dans la lettre, le duc remerciait le roi Philippe II pour les trois cent mille écus reçus en janvier de M. de Mendoza et annonçait
     qu’il viendrait à Paris à la mi du mois de mai pour chercher le deuxième versement. Il y ajoutait qu’à cette date il serait
     le maître de la ville et qu’il aurait trèsvite besoin d’une plus grosse somme. En échange, il confirmait son acceptation de laisser Toulouse, Narbonne et Montpellier
     au capitaine don Juan Anaya de Solis qui en prendrait possession au nom de l’Espagne.
    Cassandre l’interrompit dans sa lecture pour lui tendre la lettre qu’elle venait de terminer. Elle lui en donna les principaux
     éléments, tandis qu’il tentait de la comprendre.
    En vérité, ce n’était pas une lettre mais le résultat d’un déchiffrage, car elle n’avait ni sceau ni signature et était annotée
     d’une quantité de petits signes incompréhensibles. Le courrier, daté de l’année précédente, venait de M. Diego Maldonado,
     secrétaire de Sa Majesté Philippe II, qui annonçait à M. de Mendoza avoir du mal à réunir les sommes demandées en or aussi
     attendait-il un chargement en provenance de Lima pour y parvenir. Diego Maldonado précisait plus loin qu’il assurerait lui-même
     la livraison de l’équivalent de trois cent mille écus en doublons de quatre écus et en double ducat espagnols 4 en janvier. À cette occasion, il transporterait aussi deux cents quintaux de poudre pour le duc de Guise. Mais le plus intéressant
     était dans les dates : le deuxième convoi venant de Bruxelles et passant par Cambrai, à travers la Picardie, était prévu pour
     le début du mois de mai et le troisième pour le début de novembre, si le duc de Guise avait pris le pouvoir à Paris.
    — Je crois que nous savons tout, dit Olivier. Y a-t-il autre chose?
    — Oui! dit Cassandre, très agitée par ce qu’elle avait lu. Mon père donnerait son bras droit pour une copie de ces courriers. Et sans doute aussi M. de Rosny. Je vais les faire dès

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