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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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la statue d’Henri IV.
    3   L’écu d’or au soleil valait soixante sous; l’écu d’or pistolet cinquante-huit sous.
    4   Le double ducat valait, sous Henri III, 6 livres 4 sous. L’écu d’or pesant 3 grammes, une telle quantité d’or correspondait
     environ à un poids de 900 kilogrammes.

12.
    Dimanche 17 avril, jour de Pâques
    Tandis qu’Olivier et Caudebec s’habillaient pour leur souper chez le marquis d’O, Cassandre se rendit dans la chambre de Venetianelli
     où les femmes de la troupe repassaient les cols et les fraises qu’ils porteraient.
    Sur les pierres de la cheminée étaient alignées toutes sortes de fers : des fers à braises que l’on remplissait avec une petite pelle, des fers à gaufrer, des fers à bouillonner pour les fronces; des fers à tuyauter pour les manches. Certains étaient ronds ou ovales, d’autres recouverts de laine, d’autres encore, très fins et posés dans l’âtre, se manipulaient avec de longues tiges pour ne pas se brûler.
    Cassandre se fit expliquer l’usage de ceux qu’elle ne connaissait pas. Quand elle habitait chez les Mornay, c’était bien sûr
     une lingère qui préparait les fraises et repassait les plis des hauts-de-chausses pour les grandes cérémonies, mais il arrivait
     qu’elle-même ou sa mère adoptive aient l’occasion d’utiliser les fers, quand il y avait beaucoup de linge à apprêter.
    L’amidon pour rendre les fraises et les cols rigides avait été préparé dans une grande terrine par Serafina aprèsavoir cuit longuement dans une marmite. La jeune femme y avait trempé les tissus la veille et maintenant Chiara retirait les
     fines tiges d’acier des plis de la dentelle, indispensables pour des fronces bien alignées et régulières. Elles n’avaient
     pas arrêté depuis l’aube et la fatigue se lisait sur leur visage. Cassandre se promit de les récompenser. Le repassage d’une
     fraise prenait plusieurs heures et elle leur avait demandé d’en préparer trois : deux de petites tailles, pour Olivier et
     Caudebec, et une très grande de trois pieds de circonférence pour elle. Une parure qui la gênerait toute la soirée.
    Enfin tout fut terminé et Serafina et Chiara l’aidèrent à s’habiller. À la grande surprise de Cassandre, les deux jeunes filles connaissaient les dernières exigences de la mode parisienne et avaient retouché les fermetures de sa robe, resserré la taille, rajouté des rubans de soie et modifié les motifs de perles cousus sur le corsage. Elles lui proposèrent même un caleçon de velours rouge qui, selon elles, faisait fureur à la cour, ainsi que des bas de soie et une de ces gibecières dans lesquelles les femmes mettaient parfois un petit chien. Les parures que les comédiennes utilisaient pour leurs spectacles semblaient être inépuisables!
    Ils partirent peu avant cinq heures, un peu en retard. Pour l’occasion Venetianelli avait fait venir une litière portée par
     deux mules pour Cassandre, car elle n’aurait pu monter à cheval avec son corset sous le vertugadin, son immense fraise et
     sa coiffure aux cheveux crêpés en chignons parsemés de rubans.
    Pour éviter la rue Saint-Martin, dans laquelle Olivier craignait d’être reconnu, ou simplement aperçu par Perrine ou ses autres
     domestiques, le petit groupe emprunta la rue aux Ours et la rue Grenier-Saint-Lazare, traversant les ruines de la vieille
     porte Saint-Merry pour rejoindre la rue du Temple qu’ils descendirent jusqu’aux Blancs-Manteaux.
    En chemin, chaque fois que la voie était assez large, Olivier se plaçait à côté de la litière afin de parler avec sonépouse. Venetianelli et Sergio ouvraient la marche, écartant ceux qui gênaient le passage avec leur bâton et faisant lever
     les tablettes des échoppes quand le passage était trop étroit. Caudebec assurait l’arrière-garde et repoussait les gamins
     qui les suivaient.
    Olivier, engoncé dans sa fraise et sa chemise amidonnée avec son pourpoint étroitement boutonné, faisait surtout attention
     à ce que les plumes de son toquet ne frottent pas les enseignes trop basses. Il trouvait extravagant de déployer un tel apparat
     pour rendre visite à « l’archilarron » quand ils s’étaient habillés bien plus sobrement pour rencontrer le roi. D’humeur maussade,
     et à mots couverts, il le reprochait à sa femme qui avait décidé seule de la façon dont ils seraient vêtus.
    Un masque de velours blanc sur le visage – comme

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