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Labyrinthe

Labyrinthe

Titel: Labyrinthe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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qu'irritée par une telle intrusion. Vous m'aviez pourtant dit qu'il ne viendrait pas de sitôt. »
    L'homme guigna vers la porte.
    « C'est ce que je croyais. Quand j'ai quitté l'assemblée, j'ai eu l'impression que le vicomte requerrait ses services pour nombre d'heures encore. La porte est-elle verrouillée ?
    — À l'évidence, lâcha-t-elle.
    — Ne trouvera-t-il pas cela étrange ?
    — Il sait que je ne donne point l'entrant sans l'y avoir invité, répliqua-t-elle avec un haussement d'épaules désabusé. Cependant, vous feriez mieux d'aller vous cacher, ajouta-t-elle en désignant une alcôve dissimulée derrière une tapisserie. Ne vous tourmentez pas, nous en serons débarrassés en un tournemain.
    — Et comment vous y prendrez-vous ? »
    En réponse, elle passa ses mains autour du cou de l'homme et l'attira si près qu'il sentit ses longs cils lui chatouiller la peau.
    « Oriane ? geignait Congost, d'une voix plus aiguë à mesure qu'il s'impatientait. Ouvrez cette porte sur-le-champ !
    — Il vous faudra patienter, murmura-t-elle en déposant tour à tour un baiser sur le torse, le ventre et le sexe de son amant. Pour l'heure, disparaissez. Même mon époux ne saurait attendre éternellement. »
    Assurée que son amant était hors de vue, Oriane alla jusqu'à la porte à pas de loup, tira sans bruit la targette, puis regagna hâtivement son lit en refermant derrière elle le baldaquin. Le jeu pouvait commencer.
    « Oriane !
    — Cher époux, répondit-elle avec irritation. Nul besoin de tant de tapage, la porte est déverrouillée. »
    Oriane entendit Congost secouer la poignée puis pousser le battant et le refermer violemment. L'homme se précipita dans la pièce. Elle reconnut le bruit sec d'un bougeoir qu'il posait sur une table proche.
    « Où êtes-vous ? lança-t-il acrimonieusement. Et pourquoi fait-il si sombre dans cette chambre. Je n'ai guère le goût à vos petits jeux. »
    Souriante, Oriane s'étira langoureusement sur ses oreillers, les jambes à peine entrouvertes, les bras repliés derrière la tête, ne voulant rien dissimuler de ce que son mari aurait pu imaginer.
    « Je suis céans, mon époux.
    — La porte était condamnée la première fois que j'ai voulu entrer, lança-t-il en tirant la tenture, avant de rester sans mots devant le spectacle qui s'offrait à lui.
    — Vous n'avez sans doute pas… poussé assez fort », minauda-t-elle.
    Oriane vit son mari pâlir, puis rougir violemment. Les yeux semblaient lui sortir de la tête, et son menton s'affaissa, alors qu'il admirait la plénitude des seins et leurs aréoles sombres, les cheveux répandus sur les coussins comme un nid de serpents, la courbe de la taille mince, le léger renflement du ventre, du pubis le triangle noir et dru.
    « Où vous croyez-vous ? Couvrez-vous sur-le-champ ! tempêta-t-il.
    — Je somnolais, mon époux, et vous m'avez éveillée.
    — Vous éveiller ? Vous éveiller ? éructa-t-il. Et vous dormiez… ainsi ?
    — La nuit est chaude, Jehan. Ne puis-je dormir comme je l'entends dans ma propre chambre ?
    — N'importe qui aurait pu entrer et vous découvrir dans cet appareil ! Votre sœur, Guirande, votre servante… N'importe qui, vous dis-je ! »
    Oriane se redressa et, avec un regard plein d'insolence, entortilla négligemment une mèche de cheveux autour de son index.
    « N'importe qui ? reprit-elle d'un ton sarcastique. Sachez que j'ai congédié Guirande. J'ai décidé de me passer de ses services. »
    Oriane voyait clairement le dilemme dans lequel était plongé son mari, tiraillé entre l'envie de quitter la chambre et son incapacité à le faire, entre le désir et le dégoût qui affluaient dans ses veines à égale mesure.
    « N'importe qui aurait pu entrer, insista-t-il sans conviction.
    — Si fait, je suppose que cela est vrai. Cependant, nul n'est apparu, excepté vous, bien sûr, mon époux, admit-elle avec un sourire carnassier. À présent que vous êtes céans, peut-être pourriez-vous me dire où vous étiez parti ?
    — Vous le savez fort bien, rétorqua-t-il. J'étais au conseil.
    — Au conseil ? Tout ce temps. Le conseil s'est achevé bien avant la nuit, me semble-t-il…, lâcha-t-elle sans se départir de son sourire.
    — Il ne vous appartient pas de me semoncer », rougit Congost.
    Oriane lui décocha un regard aigu.
    « Par Sant-Foy, mon époux, vous voilà bien pompeux ! Il ne vous appartient pas. » La mimique était si parfaite et

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