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Lacrimae

Titel: Lacrimae Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Andrea H. Japp
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insolite 7 . À vous revoir. En belle forme.
    Évrard Charon bredouilla un remerciement et raccompagna d’un pas incertain le bailli jusqu’à la porte de son étude qu’il claqua derrière lui comme s’il redoutait qu’un assassin ne s’engouffre aussitôt.
    1 - Le premier donjon de pierre date du XI e  siècle, l’aménagement des contreforts et la construction de la large enceinte circulaire du XII e .
    2 - Le traité de Saint-Clair-sur-Apte leur permit de s’installer définitivement sur les côtes de la Manche en 911.
    3 - On les portera très longtemps, de l’époque de la plume à celle du porte-plume.
    4 - De béryl, pierre dont on fit des lunettes, qui donnera « bésicles ». On les utilise depuis le  XIII e  siècle. Toutefois, elles étaient perçues comme la preuve d’une infirmité. Aussi les cachait-on avec soin.
    5 - À l’époque, le terme était un compliment et décrivait un embonpoint ferme, de bonne allure et de bonne santé.
    6 - Le verre soufflé est apparu vraisemblablement en Syrie, un siècle après le début de notre ère.
    7 - De la même racine latine « qu’insolent », le terme fut très fort et péjoratif à l’origine. Il a indiqué l’anormalité dans un sens déplaisant, blâmable, voire dangereux, jusqu’à une époque assez récente.

XL
    Tiron, demeure de maître Borée, novembre 1306
    P eu après le départ de Louis d’Avre pour Nogent-le-Rotrou, Druon s’était fait connaître en la demeure de feu le mercier. Il avait interrogé une bonne moitié de sa mesnie, sans en tirer d’informations d’intérêt. Tous se demandaient à quelle sauce ils seraient accommodés dès qu’arriverait le neveu Borée à qui revenait par sang la succession. Seraient-ils remerciés du jour au lendemain ? Garderaient-ils leur emploi ? Aussi avait-il fallu leur tirer les mots de la bouche. Cependant, à quelques allusions prudentes et alambiquées, le jeune mire avait compris que feu Borée était un avaricieux, peu scrupuleux si l’opportunité s’en présentait, et qui faisait cas uniquement de ses deniers. En bref, nul ne semblait le regretter mais tous s’inquiétaient de l’avenir.

    Druon demanda ensuite à un vieux serviteur qui semblait faire office d’intendant, René, de lui présenter les livres de compte du mercier. L’autre ne protesta pas, en raison de la protection accordée par le seigneur bailli. Au demeurant, tous se contre-moquaient de tout à l’exception de leur propre sort, et Druon comprenait leur inquiétude. Ils n’étaient que des meubles et seraient traités comme tels. Moins bien peut-être puisqu’un meuble se vend. On ne lui proposa pas même une infusion, preuve que tel n’avait pas été le généreux us du défunt maître des lieux.
    Le jeune mire s’absorba dans la lecture des colonnes et des colonnes de chiffres, s’étonnant de la minuscule écriture maniaque du mercier, qu’on lui avait décrit homme de grande stature et de lard avantageux. Autre objet de surprise : Borée transcrivait les entrées et les sorties d’argent au fretin près. À l’évidence, un cupide qui se délectait de chaque piécette grattée et se désespérait de sa fuite. La biffure d’une somme de trente petits-royaux, sur la dernière écriture, donc à l’évidence le soir du meurtre, retint à peine son attention.
    Il parcourut rapidement quelques pages du registre en cours, remarquant cependant que le marchand avait l’esprit méticuleux puisqu’il ne vit guère d’autres ratures. Puis il passa au registre précédent. Borée en utilisait deux l’an. Toutefois, il découpait avec soin les pages restées vierges en fin de volume, pour les réutiliser ailleurs, ainsi qu’il se pratiquait 1 .
    Soupirant, tant la lecture de ces interminables détails comptables l’ennuyait, Druon s’efforça à la concentration.

    Le soir tombait et une pénombre glaciale avait envahi le bureau. Personne n’avait songé à allumer un feu dans la cheminée et encore moins à lui proposer une chandelle ou deux esconces.
    Quoi, Borée se crevait-il les yeux afin d’économiser un lumignon ? Risquait-il une fièvre de poitrine pour épargner quelques bûches ? De mauvaise humeur, le jeune mire sortit et héla au service. Le silence. De plus en plus agacé, il s’époumona.
    Un claquement de socques sur les dalles du couloir. Une servante apparut. Et Druon ravala la verte réprimande qui lui brûlait les lèvres. Qu’aurait-il pu dire à cette jeune

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