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L'Anneau d'Atlantide

L'Anneau d'Atlantide

Titel: L'Anneau d'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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excuses mentales à Henri Lassalle : la police occupait le terrain, menée par l’homme au chasse-mouches qui essayait de terroriser Garrett, le réceptionniste, en menaçant de fouiller l’hôtel de fond en comble si on ne lui livrait pas Vidal-Pellicorne sur-le-champ.
    Aldo eut la brève vision du colonel tentant d’intervenir et du groupe de clients déployé autour, prit une profonde respiration et fonça :
    — M. Vidal-Pellicorne vient d’être kidnappé sous mes yeux ! clama-t-il, puis, se tournant vers le gros policier, il fit semblant de le découvrir et l’apostropha : Ah, vous êtes là ? Décidément, vous avez le génie de tout mélanger et de chercher des coupables où ils ne sont pas !
    Sans songer à cacher sa surprise, l’Égyptien considéra le menton tuméfié, la joue où perlait une goutte de sang, les vêtements en désordre et poussiéreux :
    — Qu’est-ce que c’est que ces sornettes ? Kidnappé ? Par qui ?
    — Comment voulez-vous que je le sache ! C’est déjà un miracle que j’aie réussi à leur échapper !
    — À qui ? s’obstina l’autre.
    — Vous venez de le lui demander, intervint Sargent. Il est rare, dans ce genre d’affaires, que l’on échange des cartes de visite…
    — Bon, ça va ! Racontez un peu ce qui s’est passé, vous ?
    — Oh, ce n’est pas compliqué ! Nous faisions un tour en fumant des cigares quand, près du puits, nous avons vu une voiture stationnée tous feux éteints. Deux hommes en sont sortis… des Nubiens en galabiehs noires. Ils ont assommé mon ami et, moi, ils m’ont laissé à demi évanoui au bord de la route.
    — Pourquoi ne vous ont-ils pas emmené, vous aussi ?
    — C’est la question que je me suis posée en revenant ici ! Sans doute parce que je ne les intéressais pas… ou alors pour que je révèle ce que j’ai vu et servir d’exemple !
    — À qui ?
    — À ceux qui se mêleraient d’élucider l’assassinat de Karim El-Kholti ! Il est évident qu’ils se sont emparés du dernier témoin du meurtre. Et il est en danger… en grand danger même !
    — Si c’est le cas, pourquoi ne pas l’avoir tué tout de suite ?
    — Il serait plus judicieux de la poser aux ravisseurs, votre question, non ? Peut-être veulent-ils lui soutirer des renseignements ? Alors à vous de jouer ! Vous êtes le chef de la police, que diable !
    Aldo n’avait même plus besoin de jouer la comédie. Il était exaspéré, ne maîtrisant plus qu’avec difficulté son envie d’aplatir encore un peu plus la face lunaire où la méfiance et l’aversion se lisaient clairement. Encore une question idiote et…
    Le colonel Sargent le sentit sans doute et s’interposa :
    — Calmez-vous, mon vieux ! Le capitaine connaît son métier et vous pouvez être sûr qu’il va prendre en considération ce nouveau développement de l’affaire ! Pour ce soir, on peut en rester là, je suppose ? ajouta-t-il à l’attention du mastodonte. Le prince Morosini a besoin d’un bain et de récupérer.
    La mine boudeuse, Keitoun opina du tarbouch, tourna les talons, rassembla ses hommes et quitta l’hôtel sans saluer personne.
    — Il y a des moments, émit Sargent, rêveur, où l’on peut se demander s’il comprend vraiment ce qu’on lui dit ?
    — Il ne comprend que ce qui l’arrange. Le reste lui est indifférent. Vous croyez qu’il va se décider à se remuer ?
    — Je n’en jurerais pas. Votre ami représente pour lui le coupable idéal parce qu’il résume tout ce qu’il déteste : européen, archéologue et pourvu d’une réputation flatteuse…
    — Mais enfin il fait la pluie et le beau temps dans le coin ! Et le gouverneur ?
    — Mahmud Pacha ? Sa devise devrait être « Surtout pas d’histoires » ! Il ne bougera pas. En revanche… moi, je vais bouger !
    — Qu’allez-vous faire ?
    — Un saut au Caire. Il faut que je voie le consul général de Grande-Bretagne. Autrement dit, l’homme qui est le vrai patron de l’Égypte. Il est temps qu’il sache ce qui se passe !
    — Vous partez quand ?
    — Demain matin… mais sans ma femme. Je vous la confie, veillez sur elle !
    — Je ferai de mon mieux !
     
    — Encore enlevé ? soupira Marie-Angéline quand M me  de Sommières et elle eurent rejoint Aldo dans l’ascenseur. Ma parole, c’est une gageure ou on lui en veut

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