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L'Anneau d'Atlantide

L'Anneau d'Atlantide

Titel: L'Anneau d'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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sourit, amusé :
    — C’est bien la première fois qu’une jolie femme me suit et c’est très flatteur !
    — Oh, ne croyez pas cela. Je veux seulement savoir si vous avez vu Vidal-Pellicorne ?
    — Oui, mais…
    — Par conséquent, il est ici ?
    — Il y était…
    — Allez-vous le revoir ?
    Le ton tranchant de cette espèce d’interrogatoire eut le don d’irriter Aldo. Cette inconnue était indubitablement séduisante, mais ce n’était pas une raison pour s’arroger le droit de le maltraiter.
    — Madame… ou Mademoiselle…
    — Mademoiselle !
    — Bravo ! Sachez donc, Mademoiselle, que je n’ai pas pour habitude de répondre aux questions d’une inconnue, surtout formulées sur un certain ton.
    — Veuillez m’excuser ! Je suis toujours de mauvaise humeur quand je suis soucieuse… Alors, je suppose que vous allez le revoir ?
    Il y avait une prière, presque une angoisse dans les yeux si clairs, et Aldo n’avait pas envie qu’ils disparaissent si vite :
    — Demain, si tout va bien, mais j’aimerais…
    — Il revient ou vous allez le rejoindre ?
    C’était le comble ! Ravissant ou pas, ce paquet d’épines commençait à lui porter prodigieusement sur les nerfs ! Il s’apprêtait à l’envoyer promener, quand elle reprit :
    — Je vous prie de me pardonner ! Si donc vous le rejoignez… où que ce soit… veuillez lui dire que je n’ai jamais voulu le trahir. Que c’est la force des événements qui a déterminé mon comportement et que j’espère sincèrement qu’il ne m’en tiendra pas rigueur. Je dois assumer la mission que je me suis donnée jusqu’au bout. Vous vous en souviendrez ?
    — Je m’en souviendrais mieux encore si vous consentiez à me confier votre nom…
    — C’est inutile. Il vous le dira lui-même si ça lui chante !
    Il n’eut même pas le temps d’ouvrir la bouche qu’elle avait disparu derrière l’un des nombreux sarcophages qui s’empilaient à cet endroit sous une grande verrière obscurcie, çà et là, par des plaques de sable, et il n’essaya pas de la suivre. Sa silhouette annonçait des jambes de gazelle et elle devait connaître ce précieux capharnaüm comme sa poche. Et puis leur rapide entrevue – presque une passe d’armes ! – lui donnait à penser. Cette splendide Égyptienne si résolument moderne ne constituait-elle pas cet élément plus ou moins traumatisant dont Adalbert, remontant des profondeurs de l’ivresse, lui avait dit qu’il lui en parlerait plus tard ? Elle ne manquait incontestablement pas de classe et avait ce qu’il fallait pour enflammer l’amadou perpétuellement prêt à prendre feu de son ami, en dépit des déboires que lui avaient occasionnés ses dernières expériences amoureuses. Et celle-ci avait mentionné une trahison ? C’était plus qu’il n’en fallait pour justifier la biture monumentale du « plus que frère » !
    Morosini quitta le musée, fit un tour dans les ruelles populeuses de la vieille ville, s’installa pour boire un café dans l’une de ces échoppes où il n’y avait que des hommes, assis placidement par groupes de trois ou quatre ou même seuls, regardant passer le temps en égrenant d’une main un chapelet d’ambre, cependant que l’autre maniait paresseusement un chasse-mouches. Quelle que soit la saison, ces dernières sévissaient au Caire où elles trouvaient de quoi s’occuper aux nombreux étals de fruits, de pâtisseries dégoulinantes, de fleurs, d’épices et autres denrées appétissantes.
    L’ensemble était plein de pittoresque, cependant il ne s’y attarda pas, attentif à se soustraire aux bandes de gamins toujours prêts à fondre comme un essaim d’abeilles sur l’étranger bien habillé aventuré sur leur terrain. Aldo leur abandonna toute sa monnaie et rentra à l’hôtel boucler ses bagages.
    Le soir venu, il prenait le train pour Louqsor…

3
La maison sous les Palmes
    Les wagons-lits égyptiens n’avaient que de lointains rapports avec ceux de l’Orient-Express ou du Train Bleu, mais ils offraient tout de même un honnête confort et Aldo, après avoir déposé ses soucis dans le porte-bagages, y dormit comme un enfant jusqu’à ce que la cloche du préposé l’appelle au petit déjeuner qu’il prit en ayant l’impression inattendue d’être en vacances. Le train remontait un Nil étincelant, bleu sous le soleil matinal entre ses

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