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L'Anneau d'Atlantide

L'Anneau d'Atlantide

Titel: L'Anneau d'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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au Caire : Dites-lui que je ne l’ai pas trahi !… Vous saviez déjà que vous aviez le pouvoir de lui faire du mal !
    — Du mal ? Le mot est un peu exagéré ! J’étais devenue son assistante, son élève, et je vous assure que c’est un merveilleux professeur… et un très grand archéologue.
    — Ça, je le sais !
    L’ébauche d’un sourire joua un instant sur les lèvres de la jeune fille :
    — Alors vous avez peut-être une idée de… l’émulation féroce qui oppose ces messieurs, surtout quand ils appartiennent à des nationalités différentes ?
    — En effet. Si je n’ai pas assisté au premier round de son combat contre Freddy Duckworth, j’ai eu le privilège d’arbitrer en quelque sorte le second dans le bar du Winter Palace à Louqsor. Nous nous sommes mis à deux pour empêcher Adalbert de l’étrangler. La seule différence était qu’il ne s’agissait plus d’une concession mais d’une jeune fille que l’honorable Freddy était accusé d’avoir détournée de ses devoirs et enlevée !
    — C’est stupide ! Vous avez vu à quoi il ressemble ?
    — Alors pourquoi avoir choisi son camp lorsqu’il a spolié Adalbert ?
    — Parce que, dès l’instant où il s’agissait de la tombe de Sebeknefrou, cela primait les autres considérations. Il fallait que j’y entre… quel que soit celui qui m’ouvrait la porte. Dans les documents de mon grand-père, j’avais découvert qu’il devait s’y trouver un très vieux papyrus capable d’apporter quelque lumière sur la plus ancienne légende de l’Égypte…
    — Et, bien entendu, vous n’en avait jamais touché mot à Adalbert ? fît Morosini, méprisant. On dirait que vous n’avez pas perdu de temps pour intégrer la confrérie de ceux dont vous venez de parler ?
    — Non, je voulais le document pour mon grand-père, pour lui montrer qu’une fille pouvait être digne de participer à ses travaux.
    — Et vous avez été punie par où vous avez péché : la tombe avait été violée auparavant.
    Salima détourna la tête sans répondre. D’où Aldo conclut qu’il avait visé juste et qu’elle ne tenait pas à s’étendre sur sa déconvenue… Pourtant elle n’avait pas terminé et, rendant mépris pour mépris, elle commenta :
    — Votre jugement m’indiffère. Entre le grand Ibrahim Bey et M. Vidal-Pellicorne – quelle que soit l’admiration que je lui porte ! – il n’y a qu’un seul choix possible. Mais pour en revenir à votre question, et en admettant que je sois l’auteur du billet, me direz-vous pour quelle raison il serait encore ici ? Installer un infidèle dans la maison d’Ibrahim Bey serait offenser sa mémoire ! Et plus qu’inconvenant !
    — Aussi ne l’ai-je pas pensé ! J’espérais qu’en vous quittant vous auriez pu lui confier où vous aviez l’intention de vous rendre et qu’il aurait voulu vous y précéder !
    — Un rendez-vous ? Galant de préférence ? Monsieur, vous m’offensez et vous voudrez bien vous en tenir à ce que je viens de vous dire : je n’ai pas écrit à Adalbert et il n’est pas venu me voir ! Autre chose encore ? ajouta-t-elle, franchement acerbe, en se levant… ce qui obligea Aldo à en faire autant.
    — Non. Il me reste à vous remercier de m’avoir reçu, à vous offrir mes condoléances et à vous souhaiter tout le bonheur du monde… dans vos recherches, se hâta-t-il de préciser en voyant se durcir davantage le visage de Salima.
    Elle ne le raccompagna pas, se contentant de le suivre des yeux tandis qu’il retraversait le jardin et gagnait la porte. Mais lui avait peine à réfréner sa colère, tant il était persuadé que cette fille s’était moquée de lui et qu’elle lui avait menti. Son seul moment de franchise était, selon lui, celui où elle avait expliqué ce qui s’était passé près de la tombe de Sebeknefrou. Elle n’avait omis que de révéler si elle avait trouvé son papyrus et il s’était prudemment gardé de le lui demander, sachant qu’il n’aurait obtenu au mieux qu’une demi-réponse. En revanche, il emportait une certitude concernant les « recherches » d’Ibrahim Bey. Lui aussi s’était livré au jeu du mensonge : il s’intéressait bel et bien à la Reine Inconnue, même s’il ne le montrait pas. En tout cas, il savait susciter les dévouements : c’était pour lui que Salima désirait fouiller la

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