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L'Anneau d'Atlantide

L'Anneau d'Atlantide

Titel: L'Anneau d'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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à dîner avec elle. Ce n’est pas la première fois que nous nous rencontrons et j’ai peur d’avoir laissé un souvenir désagréable ! Mais comment imaginer que M me  la marquise de Sommières tant vantée par Adalbert puisse être mon adversaire victorieuse de Monte-Carlo ? Vous me voyez confus, Madame.
    — Ne le soyez pas plus longtemps. Les casinos ont ce curieux privilège de mettre les joueurs sur les nerfs et de les faire réagir de façon tout à fait inhabituelle. Ce même phénomène se produit, paraît-il, quand on conduit une automobile… Cela dit, Monsieur, oublions tout cela ! Nous sommes réunis au nom de ce cher Adalbert. Aussi soyez le bienvenu ! conclut-elle en souriant et en lui tendant une main sur laquelle il s’inclina.
    — Quel bel échange de discours ! souffla l’incorrigible Marie-Angéline. On se croirait à une réception de l’Académie française !… Ouf !
    Aldo venait de lui décocher dans les côtes un coup de coude sournois qui passa inaperçu car, la paix se trouvant ainsi signée, on se rendit à la salle à manger où le maître d’hôtel les guida vers une table ronde fleurie d’œillets roses. La lecture du menu, les commandes et le bref entretien d’Aldo avec le sommelier occupèrent les premières minutes, après quoi on entra sans attendre dans le vif d’un sujet trop présent à l’esprit des convives pour laisser place aux banalités rituelles dans la bonne société.
    — Mon neveu a dû vous raconter sa visite à cette demoiselle Hayoun. Qu’en pensez-vous, Monsieur Lassalle ? entama la marquise. Ne l’ayant jamais vue, je ne peux me faire une opinion.
    — Elle est extrêmement belle : imaginez Néfertiti avec les yeux d’une princesse nordique : des lacs bleutés si clairs qu’ils en semblent transparents. En réalité ils sont insondables, mais je ne sais si mon jugement peut être valable. Je l’ai vue pour la première fois le jour des funérailles d’Ibrahim Bey. Le billet qu’a reçu Adalbert ne pouvait venir que d’elle. Je le connais depuis l’enfance et si vous aviez vu son visage en le lisant ! Il est parti sur-le-champ !
    — J’ai oublié de vous demander un détail.
    — Quoi donc ?
    — Le mystérieux gamin est-il venu avec un véhicule ou bien Adalbert vous a-t-il emprunté une voiture ? Le vieux château est assez éloigné…
    — C’est vrai pourtant… et je n’y ai même pas pensé. L’enfant était à pied et il s’est contenté de le suivre.
    — Alors on a deux hypothèses : soit un véhicule quelconque l’attendait à un endroit quelconque, soit le rendez-vous qu’on lui donnait était en ville ou à peu de distance… Savez-vous où se trouve la maison de la princesse Shakiar ?
    — Dans l’île Éléphantine, mais elle ne lui appartient pas. C’est la propriété de sa famille, donc de son frère. C’est le berceau des Assouari qui se prétendent les descendants des princes de l’île dont on peut voir les tombeaux sur la rive gauche du Nil. Vous pensez qu’elle aurait pu l’y attendre ?
    — C’est ce qui me paraît le plus logique. On peut supposer aussi qu’elle n’a pas menti, qu’elle n’avait pas écrit cette lettre…
    — Ça, coupa Marie-Angéline, vous ne me le ferez pas croire. S’il a travaillé plusieurs mois avec cette fille, il serait étonnant qu’Adalbert ne connaisse pas son écriture ? Et puis même : pourquoi n’aurait-elle pas mis sa plume au service d’amis qui paraissent lui être chers ? Elle a trahi Adalbert une fois, alors pourquoi pas deux ? C’est le premier pas qui coûte et, pour ce que nous en savons, cet Ali Assouari donne l’impression d’être non seulement le chef de famille mais manifestement celui de la bande qui est cause de tous vos problèmes.
    — Vous pensez qu’Adalbert pourrait être retenu dans cette demeure ? demanda Aldo.
    — Ce serait d’autant plus logique que Shakiar s’est installée on pourrait dire « officiellement » au château de Fleuve pour y soutenir le moral de la belle Salima, ce qui a permis à celle-ci de se montrer offensée que l’on pût le supposer chez elle.
    — Elle ressemble à quoi, la maison de l’île ?
    — Oh, c’est un véritable petit palais pourvu de jardins magnifiques. En faire une visite impromptue ne doit pas être évident… au cas où vous y songeriez, prévint-il en captant au passage le

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