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L'Anneau d'Atlantide

L'Anneau d'Atlantide

Titel: L'Anneau d'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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être détenteur d’une telle quantité d’informations, mais il se garda bien de le formuler. Il est vrai que, selon son épouse, on ne pouvait s’étonner de rien venant du beau-frère de Gordon Warren !
    — Ce qui est certain, reprit-il, c’est que je veux retrouver Vidal-Pellicorne, et en bon état. Que me conseillez-vous de faire ?
    — Attendre !… Je sais, c’est irritant, en particulier quand on est loin de ses bases habituelles, mais il viendra forcément un jour où le ravisseur fera connaître ses exigences. À ce moment-là seulement il sera loisible d’agir !
    — Seul contre un bandit qui, de par sa position, dispose sans doute de toutes les forces du pays ? fit Aldo avec amertume.
    — Et moi, vous m’oubliez ? En outre, je peux vous dire ceci : Assouari dédaigne Mahmud Pacha, le gouverneur, mais celui-ci le déteste en proportions. Ce n’est certes pas une lumière, pourtant je crois sincèrement que si l’on faisait appel à lui – lui permettant de s’en débarrasser –, il pourrait trouver ça… très amusant ! Et il adore qu’on le divertisse, cet homme !
    Le « Et moi vous m’oubliez ? » parti si spontanément avait frappé Aldo au passage :
    — L’Angleterre est très puissante ici, n’est-ce pas ?
    — On pourrait même dire toute-puissante, s’il ne s’agissait pas pour elle d’essayer de mettre de l’ordre dans un pays travaillé par des courants contraires dont certains, pour être larvés, n’en sont pas moins inquiétants.
    — Et vous possédez un peu de cette puissance ?
    Le teint recuit au soleil des Indes – et d’ailleurs ! – du colonel vira au rouge brique :
    — Moi ? Je ne suis qu’un vieux soldat à la retraite qui a conservé le goût des voyages. Ainsi, ma femme et moi passons toujours au minimum un mois d’hiver ici. Clémentine raffole d’Assouan et je n’ai aucune raison de lui refuser ce plaisir. Alors, à la longue, on finit par connaître tout le monde, se faire des relations et Mahmud Pacha en fait partie.
    « Ben voyons ! », pensa irrévérencieusement Morosini, intrigué de plus en plus par ce compagnon tombé du ciel qui semblait avoir réponse à tout et qui pour le moment était vraiment le bienvenu. Il l’entendit poursuivre :
    — Que feriez-vous si vous vous trouviez sur l’un de vos terrains habituels au lieu d’avoir l’impression d’évoluer au milieu de nulle part ?
    — Je m’arrangerais pour introduire un « sous-marin » dans le camp de l’ennemi, répondit-il, évoquant non sans nostalgie Théobald et Romuald, les si précieux jumeaux d’Adalbert. Rien de plus utile qu’un serviteur dûment instruit. Mais dans le coin, je ne vois personne à qui confier cette mission… À moins que…
    — Vous pensez à quelqu’un ?
    — À M. Lassalle évidemment ! Il est ici depuis longtemps, tout ce qui compte lui est familier…
    — … et je vous arrête ! C’est un Européen comme nous et aucun d’entre nous ne peut être sûr à cent pour cent de ses domestiques. D’ailleurs, encore faudrait-il qu’on puisse en soudoyer un chez Assouari et il n’est pas homme à engager n’importe qui. En outre, dans le village nubien d’à côté, il a un réservoir inépuisable !
    — C’est décourageant ! soupira Aldo. Je donnerais cher pour savoir ce qui se passe au juste entre les murs de cette maison. Mon instinct me souffle que Vidal-Pellicorne n’est pas loin ! Mais comment en avoir la certitude ? Cette inaction me tue !
    — Ce que vous pouvez être lyriques, vous, les Latins ! Dites-vous bien qu’à tout problème il existe une solution. Il faut seulement la trouver. Et pour cela : réfléchir encore !
    En rentrant à l’hôtel, Aldo laissa le colonel à la recherche de sa femme et rejoignit Marie-Angéline qui lisait sur la terrasse. Elle le reçut plutôt fraîchement.
    — On a fait une bonne promenade ? s’informa-t-elle sans lever les yeux de son livre.
    — On peut l’appeler ainsi !
    — C’est un homme fort sympathique, le colonel !
    — Très ! Où voulez-vous en venir ? Et d’abord, comment se fait-il que vous soyez seule ? Où est Tante Amélie ?
    — Partie faire des courses avec lady Clémentine.
    — Et vous ? Pas d’aquarelle, ce matin ?
    Elle referma son livre en le claquant avant de braquer sur lui un regard

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