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L'année du volcan

L'année du volcan

Titel: L'année du volcan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-François Parot
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Montfleury : hypothéqué
    —  Ferme de la Mangerie : idem
    —  Ferme du Calvaire : idem
    —  Hôtel rue d’Enfer : reste à payer 30.000 L
    —  Haras : reste à payer 15.000 L
    —  Emprunts divers prêteurs : 28.000 L
    Vente à réméré du domaine aux P.P. Illusoire. Testament inutile. Tout aux créanciers et aux P.P. Pour reste…
    — La suite semble arrachée, ou plutôt brûlée.
    — D’où sort ce papier et pourquoi était-il en possession de Burgos ? Quel intérêt y trouvait-il ?
    — Quand on garde un document qui ne vous appartient pas, dit Bourdeau sentencieusement, c’est qu’on estime qu’il peut vous protéger ou servir à menacer certains.
    — Pierre, tu as raison ! Il semble que Burgos ait sauvé du feu ce papier si éloquent. Il nous donne l’état effroyable de la fortune du vicomte de Trabard. C’était une véritable banqueroute ! Hypothèques et dettes !
    — Et ces bénéficiaires qui sont ces P.P. où je lis les Pères prémontrés, dit Bourdeau.
    — Cela expliquerait que nous n’ayons rien trouvé dans les appartements du vicomte. Tous ses papiers ont été enlevés et détruits. Je ne doute pas que ce brouillon soit de sa main. Je crois qu’une nouvelle visite s’impose rue d’Enfer. Peut-être retrouverons-nous où ces papiers furent brûlés et par conséquent quel a été l’auteur de cet auto da fe . Et c’est tout ce que vous avez recueilli ?
    Gremillon désigna sur le bureau un sac de toile rebondi.
    — Un bon paquet de piastres.
    — Vraies ou forgées !
    — Vraies, je les ai fait vérifier par un orfèvre.
    — Nous retombons sur la question de savoir pourquoi Burgos s’est enfui. Était-ce de son propre gré ou l’a-t-on incité à cela ?
    — Pour boucler mon récit, ajouta Gremillon, j’ai donné ordre que le vas-y-dire nous soit ramené le cas échéant.
    Sur le chemin de la rue d’Enfer, Nicolas compléta le récit de son périple anglais. Il sentit une nouvelle fois combien Bourdeau était amer d’avoir été exclu de l’aventure, non qu’il s’estimât indispensable à son succès, mais parce qu’il supposait toujours Nicolas en péril dès qu’il ne se tenait pas à ses côtés. À plusieurs reprises il avait éprouvé la vérité de cette constatation devenue pour lui table de la loi.
    — Je m’interroge, dit Nicolas, sur la présence de cette feuille dans les hardes de Diego Burgos. Pourquoi avait-il emporté ce compromettant papier ?
    — Tu veux dire qu’il prouve que lui, et peut-être les autres, étaient informés des volontés de Trabard et des difficultés de sa situation financière ?
    — Assurément. Et si l’Espagnol s’en était emparé alors que ces papiers semblent avoir été détruits par le feu, il y avait une raison. Était-ce pour lui une sorte d’assurance et une protection contre… Contre qui ?
    — Pardi ! Contre le vrai assassin qu’il devait connaître.
    — Quelle que soit la nature de ses relations avec l’assassin, il est son complice. Le pourquoi de cettefuite et de l’enlèvement du vas-y-dire acheteur de pétards et messager du chantage.
    — Au fait, dit Bourdeau se grattant la tête. Comment le lien s’est-il fait entre Sartine et ceux que tu as affrontés en Angleterre ?
    — Tu poses une question à laquelle je souhaiterais moi-même pouvoir répondre. Elle ne laisse pas d’être intrigante. Sartine dispose de moyens que nous ignorons et de liens mystérieux qui favorisent ce genre de souterraines menées. Nous, nous demeurons modestes, à la surface des choses .
    — Il a encore une fois usé de toi comme un moyen, une marionnette dont il tirait de loin les fils.
    — C’est vrai ! Mais tout a démontré qu’il avait pris les bonnes dispositions pour assurer ma protection.
    — Pourtant ! Tu en parles bien aisément ; il s’en est fallu d’un cheveu à ce que tu m’as conté ! Les exempts qui nous aideront nous suivent. Nous ne serons pas trop d’une douzaine pour fouiller le domaine.
     
    À l’Hôtel de Trabard, le calme régnait. Ils y furent accueillis par le maître-palefrenier, l’air enjoué. La vicomtesse était dans ses appartements avec sa femme de chambre. La fouille commença. Elle fut longue, précise, méthodique et aucune pièce, réduit, placard, caveau ou grange, n’y échappa. Dans l’appartement de la vicomtesse, elle fut ralentie par sa fureur et la litanie d’injures harengères dont elle assaisonna les deux

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