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L'année du volcan

L'année du volcan

Titel: L'année du volcan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-François Parot
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trompa guère son interlocuteur. Vous comprendrez qu’il vous faut reprendre aussitôt le harnais. Peu importe de savoir qui a tué Trabard, c’est l’affaire de la fausse monnaie qui m’intéresse.
    Il prit conscience soudain que Le Noir était là.
    — Enfin, qui préoccupe notre lieutenant général de police.
    Il salua l’intéressé qui répondit d’un acquiescement souriant. Il fit quelques pas pour sortir, revint sur ses pas, prit Nicolas par les épaules, hocha la tête, sourit et repartit.
    — L’âge l’attendrit, remarqua Le Noir, ému.
    — Lord Aschbury également, quoique je doute, pour ce qui le concerne, que la surface emporte le fond ! Monseigneur, l’enquête m’attend, je suis votre serviteur.
    — N’oubliez pas, Nicolas, d’aller faire votre cour à Sa Majesté… et à la reine… Surtout à la reine. Vous me comprenez.
     
    Semacgus repartit pour Vaugirard où Awa l’avait juste entrevu à son retour et Nicolas gagna le Grand Châtelet où il trouva Bourdeau à la fois ravi de le revoir, mais morose d’avoir été écarté de cette grande aventure. Il connaissait déjà une partie de l’événement qu’à sa surprise Sartine était venu lui confier. Nicolas compléta le tableau, y ajoutant les derniers détails de ce qui s’était passé à l’abbaye et du retour en France.
    — Mais à ton tour ! Quelles découvertes vas-tu m’apprendre sur ton enquête ?
    Bourdeau rougit de plaisir à cette simple remarque.
    — Tu avais raison pour la voiture de cour. J’ai fait les recherches à Versailles. Cette nuit-là, aucune voiture de cour n’est sortie. Par conséquent soit celle signalée par la femme de chambre n’existe pas, soit c’est un faux-semblant.
    — Je ne crois pas à la première hypothèse. Qu’elle fût aux armes de France, c’est une autre affaire.
    Ce disant, Nicolas laissa échapper une pensée qui lui traversait l’esprit. Il la retrouverait sans doute.
    — Donc, reprit Bourdeau, point d’interrogation sur cette voiture et ce témoignage.
    — Je note. Autre chose ?
    — Gremillon est de retour. Je l’appelle.
    Le sergent qui piétinait d’impatience dans le couloir surgit, l’air animé.
    — Monsieur, grâce à Dieu vous voilà sain et sauf.
    — Merci. Mais vous, quel récit allez-vous me faire ?
    — J’ai crevé plusieurs chevaux pour rejoindre Diego Burgos. Peu avant Chartres, je suis arrivé dans un village où régnaient la peur et la mort. Le brouillard que vous connaissez l’affectait depuis plusieurs jours, l’air étant irrespirable. J’ai dû user d’une chemise sur mon visage pour ne pas étouffer. La puanteur était extrême. On comptait déjà plusieurs péris. Au relais, j’ai découvert le secrétaire à l’agonie et le vas-y-dire disparu. Il a dû s’enfuir en profitant de la faiblesse de son ravisseur. Évanoui dans la campagne. Impossible à retrouver en dépit de mes efforts et même d’une prime que j’avais promise à qui me le signalerait ou me procurerait des informations utiles.
    — Et Diego Burgos ?
    — Mort d’une fièvre violente à ce que m’a dit un médecin du coin que j’avais fait appeler.
    — Sans parler ?
    — Il a prononcé le mot  feu  à ce qu’il m’a paru, juste avant de passer.
    —  Feu  ? Voilà qui n’est guère parlant ! Et ses effets ?
    — Il n’y avait que les vêtements qu’il portait sur lui et…
    — Quelque chose d’autre d’intérêt ?
    — Oui, un document que j’ai trouvé attaché dans la manche de son habit avant qu’on ne le mette en bière. Ce qu’on a fait au plus vite vu le temps à l’orage et les risques inconnus de contagion. Ces fièvres ne sont pas ordinaires et personne ne connaît leur origine. Soit ce sont des miasmes puants qui envahissent tout et qui…
    — Ce document ? Gremillon ! La chose est d’importance.
    — Oui, monsieur. Le voici. Il se présente comme une sorte de brouillon, une sorte de résumé de comptes ou d’affaires.
    Il sortit de son habit un papier chiffonné.
    Nicolas le déplia sur le bureau et se pencha sur les pattes de mouche qui le couvraient presque entièrement.
    — La première chose que l’on peut dire, remarqua Bourdeau, c’est qu’il ne s’agit pas d’un écrit en forme. Plutôt une sorte d’aide-mémoire, griffonné à la diable.
    Nicolas se mit à le lire à voix haute. Il hésitait soudain, trébuchant sur des mots mal formés.

    Ce 24 de juin 1783
    —  Bois de

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